Les e-commerçants français peuvent souffler : les ventes en ligne de produits physiques sortent enfin de l’ornière au deuxième trimestre 2024, avec une hausse de 5 % sur un an du volume d’affaires des entreprises du secteur. Ce chiffre était en baisse depuis trois trimestres consécutifs, selon le bilan trimestriel de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance dévoilé ce 17 septembre. Et cette hausse n’est pas liée à l’inflation, puisque le volume de transactions progresse, lui, de 10,7 %. Le panier moyen (produits et services) baisse de 0,9 %, à 68 euros. Les Français se remettent bel et bien à consommer en ligne. Au global, le chiffre d’affaires de l’e-commerce, produits et services confondus, pèse 42,7 milliards d’euros au T2 (+8,4 %).
Cette progression des ventes de produits physiques reste portée par l’alimentaire. 100 des sites leaders du secteur en France (hors Amazon) voient leur volume d’affaires progresser de 1 % sur un an entre avril et juin 2024. Une fois les produits comestibles sortis de ce calcul, leurs ventes chutent de 2 % sur un an en valeur. C’est la douzième diminution trimestrielle consécutive. Mais cette baisse s’amenuise : elle était de 23 % au T2 2022 ! « Le non-alimentaire commence enfin à redresser la tête. Si le meuble est toujours en petite forme, la mode et la beauté retrouvent une dynamique », souligne Marc Lolivier, délégué général de la Fevad.
« La seule chute des prix de l’énergie n’avait pas suffi à cette reprise. Elle est désormais couplée à une baisse de l’inflation, notamment dans l’alimentaire. La baisse de ces dépenses contraintes permet aux Français de retrouver leur souffle », ils vont de nouveau consommer des produits non-alimentaires en ligne, détaille l’expert. Ce n’est qu’après deux trimestres consécutifs de baisse conjointe de ces deux indicateurs que le nombre de transactions e-commerce de produits physique est reparti à la hausse, comme le montre le graphique ci-dessous, extrait de l’étude.
Amazon et Cdiscount perdent des parts de marché
Les parts de marchés en valeur d’Amazon et de Cdiscount sont en baisse sur le premier semestre 2024 par rapport à 2023, comme le montre l’histogramme ci-dessous, réalisé par Kantar Worldpanel. Les places de marché enregistrent de moins bons résultats que les purs e-commerçants sur la période : le volume d’affaires global de 100 des sites leaders du marché tricolore hors marketplace y progresse de 2,5% sur un an. Une fois les plateformes de mise en relation entre acheteurs et vendeurs intégrées au calcul (hors Amazon), il ne progresse que de 1,6%. « Il y a un petit effet de base car les marketplaces avaient mieux résisté à l’inflation que les e-commerçants », pointe Marc Lolivier. « Mais la concurrence sur ce champ a aussi progressé car de nombreux e-commerçants ont investi ce créneau. Les acteurs historiques du secteur marquent donc le pas », complète Hélène Janicaud, directrice mode chez Kantar Worldpanel.