La loi canadienne sur la diffusion en continu (projet de loi C-11) expliquée


Le Sénat canadien a adopté Projet de loi C-11, également connu sous le nom de loi sur le streaming en ligne. Il est conçu pour forcer les services de diffusion en continu à favoriser (et à soutenir financièrement) le contenu canadien.

Qu’est-ce que la loi sur le streaming en ligne (projet de loi C-11) ?

Le projet de loi C-11, une loi débattue au Parlement canadien pendant deux ans et demi, est maintenant une loi qui donne au gouvernement canadien plus de contrôle sur ce que les Canadiens regardent en ligne.

Jusqu’à présent, le gouvernement pouvait réglementer ce que ses citoyens voyaient à la télévision et à la radio, mais pas sur les sites Web et les plateformes de streaming comme YouTube, Netflix, Spotify et TikTok. Le projet de loi C-11 change cela.

La nouvelle loi exigera que les services de diffusion en continu, tels que Netflix, Spotify et Disney+, soutiennent financièrement le contenu médiatique canadien, comme la musique et les émissions de télévision, en faisant la promotion du contenu canadien et en le rendant détectable. Selon le projet de loi, « les entreprises en ligne doivent clairement promouvoir et recommander la programmation canadienne, dans les deux langues officielles ainsi qu’en langues autochtones ». Les infractions à la loi pourraient entraîner des amendes pour les plateformes de la part du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Quel est l’objectif du projet de loi C-11?

Le gouvernement affirme que la législation est nécessaire pour imposer les mêmes réglementations et exigences en place pour les diffuseurs traditionnels sur les plateformes de médias en ligne.

Les radiodiffuseurs sont tenus de consacrer au moins 30 % de leurs revenus au soutien du contenu canadien. Mais au milieu de la popularité croissante des services de diffusion en continu en ligne, les plateformes internationales tirent des revenus des téléspectateurs canadiens sans avoir besoin de réinvestir dans le contenu canadien comme le font les diffuseurs.

La législation a reçu le soutien de groupes industriels, qui affirment que la loi aidera à stimuler les secteurs des médias et de la création au Canada. Des documents internes du ministère du Patrimoine prédisent une augmentation annuelle de 86 millions CAD de la nouvelle production télévisuelle canadienne.

Pourquoi le projet de loi C-11 est-il considéré comme controversé?

La loi impose la censuredonnant essentiellement au gouvernement canadien le pouvoir de décider quels divertissements promouvoir auprès des résidents plutôt que de permettre que les suggestions de contenu soient basées sur les préférences d’un individu.

Il y a aussi un tollé autour de ce qui constitue le «contenu canadien», également connu sous le nom de CanCon, en vertu de la réglementation canadienne sur la radiodiffusion. En effet, CanCon doit respecter un système basé sur des points et le contenu audiovisuel est soumis à un examen minutieux. Ces dernières années, il y a eu des cas où des productions sur Donald Trump et les Tudors anglais ont été éclairées en tant que CanCon, tandis que des histoires locales comme Tal de la servantee et Devenir rouge n’ont pas satisfait à la norme.

Les artistes locaux et les créateurs de contenu craignent également que le projet de loi C-11 n’ait des conséquences imprévues pour eux. Les petits producteurs de contenu canadien axés sur le numérique craignent particulièrement que les restrictions potentielles et les changements d’algorithme nuisent plutôt qu’ils n’améliorent leur capacité à figurer sur les plateformes de médias sociaux au Canada, car le projet de loi n’inclut pas actuellement leur contenu. Pour les créateurs canadiens qui sont inclus, ils pourraient rencontrer des formalités administratives qui entravent leur portée mondiale.

Quand le projet de loi C-11 entrera-t-il en vigueur?

Le projet de loi C-11 a été adopté, ce qui veut dire que le gouvernement canadien l’a approuvé. Cependant, avant l’entrée en vigueur des nouveaux règlements et politiques, le CRTC doit travailler à la création d’un plan sur la façon de mettre en œuvre les nouveaux pouvoirs accordés par le projet de loi C-11.

Ce plan sera élaboré dans le cadre d’un processus de consultation auprès du public, des artistes, des créateurs numériques et des entreprises. Une fois le plan élaboré, il sera publié dans la Gazette du Canada, et le public aura la possibilité de le lire et de faire part de ses commentaires. Le plan sera mis à jour en fonction des commentaires, puis le CRTC entamera son processus de consultation sur la façon d’appliquer le projet de loi C-11.

Cela signifie qu’il est toujours possible que les politiques et les règlements du projet de loi soient ajustés. Matt Hatfield, directeur des campagnes de l’organisation de défense d’Internet OpenMedia, a déclaré : « Ne vous méprenez pas : le combat n’est pas encore terminé. Notre contenu d’utilisateur ne doit pas être réglementé dans la pratique et nos choix doivent être respectés. C’est là que le combat ira ensuite.

Je suis au Canada. Qu’est-ce que cela signifiera pour moi ?

Si le projet de loi entre en vigueur sans changements majeurs, pour le Canadien moyen—à court terme—il n’y aura peut-être pas de changement significatif. Vous pourriez voir plus d’émissions et de chansons canadiennes apparaître sur vos plateformes de diffusion en continu préférées. YouTube est également actuellement la seule plate-forme de médias sociaux qui entre dans le champ d’application du projet de loi, vous pouvez donc vous attendre à voir plus de contenu canadien présenté sur la plate-forme également.

À long terme, cependant, le projet de loi pourrait limiter le contenu auquel les Canadiens peuvent accéder. Par exemple, il est peu probable que des services de diffusion en continu comme YouTube, Netflix et Spotify commencent soudainement à investir davantage dans les émissions canadiennes qu’ils ne le font actuellement, ou à embaucher plus d’acteurs canadiens, à cause de la facture. Ils ne changeront probablement pas non plus soudainement leurs algorithmes pour promouvoir le contenu canadien. Au lieu de cela, la menace d’amendes peut dissuader ces plateformes, les incitant plutôt à investir sur d’autres marchés. Cela signifie que les Canadiens pourraient finalement avoir accès à moins d’émissions, de films, de vidéos et de musique qu’auparavant.

Existe-t-il des moyens de contourner les effets du projet de loi C-11? (Spoiler : c’est un VPN)

Si vous êtes au Canada lorsque le projet de loi entre en vigueur, vous remarquerez peut-être que le contenu en continu qui vous est recommandé change. Vous ne serez peut-être plus poussé à regarder des émissions que vous aimez, ou même celles que vous pourriez aimer, car elles ne sont pas considérées comme étant réalisées dans un certain pays.

Mais il ne s’agit pas vraiment de streaming et de divertissement. Il s’agit de la liberté de regarder ce que vous choisissez et de profiter d’un service tel qu’il est destiné à servir l’utilisateur, et non tel qu’il est dicté par un gouvernement, quelle que soit la qualité des programmes qui vous sont proposés.

Utiliser un VPN garantit que vous pouvez accéder à Internet libre et ouvert en vous plaçant dans un pays différent lorsque vous vous connectez.

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