un mythe qui s’effondre chez les jeunes générations


Ultra-connectées ou plutôt déconnectées de la réalité, les jeunes générations (Millenials et Gen Z) apparaissent noyées dans un univers numérique omniprésent. Mais de façon surprenante, elles valorisent encore le papier. Loin d’être un effet de mode, le papier symbolise en réalité un rempart à la fatigue numérique tout autant qu’un besoin d’une communication moins éphémère et axée sur la hiérarchisation de l’information.

La fatigue numérique, un fléau qui prend de l’ampleur

Les jeunes générations en sont les témoins, le recours au numérique n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui&nbsp: il rythme la journée, le rapport à l’information et au divertissement, les relations personnelles et professionnelles. Mais, avoir été bercé par le digital toute ou partie de son enfance n’exempt pas d’une certaine fatigue liée à son usage. Selon une étude de l’Observatoire Société et Consommation, Arte et la Fondation Jean-Jaurès (2023), 53% des Français souffriraient de fatigue informationnelle. Laquelle découle d’un réel stress numérique largement amplifié par l’abondance d’outils technologiques dans leur vie quotidienne.

Qu’il s’agisse d’une réaction à cette overdose numérique ou à d’autres raisons, les jeunes générations entretiennent en fin de compte un lien particulier avec le papier. Selon une étude Quadient, près de 41% des 18-34 ans préfèrent encore recevoir leurs résultats médicaux par courrier. Ces chiffrent prennent le contre-pied des idées reçues, d’autant plus que les écarts avec les séniors en matière de perception du courrier se réduisent également. Ces comportements sont révélateurs&nbsp: face à la sursollicitation informationnelle et digitale, les jeunes recherchent du tangible, du fiable et de l’authenticité. Des valeurs que le numérique ne parvient pas toujours à offrir.

Le papier&nbsp: marqueur d’une meilleure hiérarchisation de l’information

Si nous constatons collectivement les travers du tout digital, il n’est pas question pour autant de basculer dans un discours qui condamne totalement son usage. Néanmoins, disons-le, près de 68% des Français estiment qu’il est difficile de savoir si quelque chose est important sur les canaux digitaux. En d’autres termes, nous recevons tant d’informations qu’il est devenu complexe de les hiérarchiser convenablement. Des mails importants peuvent aisément nous échapper au milieu du flux continu de messages que nous accumulons quotidiennement.

Le papier, et notamment le courrier, a cette particularité d’offrir une présence physique palpable, donnant du poids au message. Par sa rareté, le papier apparaît aujourd’hui comme un marqueur d’informations importantes ou sensibles, auquel on peut lui attribuer un espace de rangement pour le classer. Et au-delà de l’argument de la sécurité qui lui est rattaché, 23% des Français associent le courrier à une priorité identifiée. Certes, l’hégémonie du digital n’est pas remise en question, mais certaines valeurs s’incarnent plus clairement à travers l’usage du papier.

Miser sur une communication hybride et moins impersonnelle

Si nous n’avons eu de cesse de pointer l’importance du papier, c’est aussi parce qu’il est le symbole de moments de vie pour tout un chacun. Acte de mariage, diplômes, acte de vente pour un achat immobilier mais aussi lettres d’amour. L’incarnation physique de ces documents marque notre existence&nbsp: par leur valeur, par le toucher et leur simple présence dans notre quotidien. L’impact émotionnel est réel, gage d’une authenticité qui manque cruellement au digital. Ce n’est, d’ailleurs, pas un hasard si le courrier est souvent qualifié de média chaud, là où le mail est perçu comme un média froid.

Une fois encore, il ne faut pas se tromper de débat&nbsp: il n’y a pas de choix à faire entre papier et digital. Pourquoi ne pas miser alors sur une approche multicanale qui combine la rapidité du numérique avec la solennité d’un moyen comme le courrier&nbsp? Une perspective qui répondrait mieux aux attentes et besoins des citoyens dans un monde où le temps d’attention s’amoindrit. Pour les entreprises, procéder ainsi aurait un effet significatif sur la hiérarchisation de leurs messages et donc leur efficacité.



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