Vincent Reynaud-Lacroze (We Are Social) : «La question de l’éducation numérique reste en suspens»


En 2024, les investissements des annonceurs dans le marketing d’influence ont atteint 519 millions d’euros, en forte croissance par rapport à 2023 (+12,8%) et 2022 (+42,4%).

Cette inexorable croissance devrait perdurer en 2025. Aujourd’hui, quasiment pas une campagne ou un événement n’existe sans son relais influence. Cette hausse pose la question de la dépendance grandissante des marques à des porte-voix parfois bien volatils. Espérons que ce ne soit pas le symptôme d’une fuite en avant, où l’on investit massivement faute de mieux. Gage aux agences de trouver leur place pour défendre la bonne équation stratégique et créative afin que l’influence soit au service de la marque sur le long terme.

Emmanuel Macron confirme la volonté d’interdire les réseaux sociaux avant 15 ans.

Si le président cherchait une opportunité de rassembler dans un contexte d’opinion fragmentée, il n’aurait pas trouvé mieux. Il y a quelques mois, un sondage montrait que près de 75% des Français y sont favorables. Cette mesure est a priori de bon sens car, étude après étude, on comprend à quel point l’addiction aux écrans et aux réseaux est puissante et combien l’adolescence y est vulnérable. La récente série Netflix Adolescence le montre avec une efficacité redoutable. Mais au-delà de ce consensus, la question de l’éducation numérique reste en suspens, et l’interdiction sera-t-elle matériellement possible ? 

Tesla constitue de loin la première marque associée au boycott des produits américains lorsque celui-ci est abordé dans les médias français.

On n’imaginait guère une autre marque… Avec des ventes qui chutent de près de 50 % pour Tesla, l’automobile devient un terrain central d’une guerre économique qu’on n’aurait pas imaginée il y a quelques mois. On dit qu’il faut vingt ans pour construire une réputation et cinq minutes pour la détruire… On ne se sait pas si Tesla se remettra de cette crise. En attendant, c’est une aubaine pour les constructeurs français et particulièrement pour Renault, qui avait déjà tout pour propulser la R5 en tête des voitures électriques les plus vendues en France.

TikTok supprime le compte de l’influenceur controversé AD Laurent moins de 24h après la sortie médiatique de la ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes Aurore Bergé.

Le 15 mai, TikTok a supprimé le compte de l’influenceur AD Laurent après un signalement d’Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité, qui pointait des contenus jugés « extrêmement préoccupants », incluant des « lives avec de très jeunes filles » ou des « vidéos de pratiques sexuelles violentes et sans consentement ». On espère à l’avenir ne pas avoir besoin des ministres pour modérer les plateformes et savoir si tel ou tel influenceur est acceptable.

Selon un sondage Odoxa pour Saegus et Stratégies, les Français et les professionnels de la tech sont favorables à la taxation des Gafam (respectivement 63% et 70%) et seraient prêts de façon généralisée (88% et 96%) à utiliser des services numériques européens s’ils avaient la garantie que des équivalents existent.

L’enthousiasme pour taxer les Gafam et adopter des services européens équivalents fleure bon la vertu citoyenne. Entre le souhait confortable exprimé dans un sondage et la réalité, il y a plus qu’un simple clic. La réalité est que nos vies numériques sont profondément imbriquées avec les services que l’on serait prêt à vouloir quitter pour garantir notre souveraineté. Tant que l’alternative européenne ne sera pas aussi intuitive, performante et omniprésente, cette quasi-unanimité restera une belle intention. Espérons néanmoins que cette prise de conscience collective, même teintée d’idéalisme, pourrait être le ferment d’un nouveau mode de consommation digital.



Source link