Tout le monde connaît Cloudflare, une solution leader en termes de CDN, mais également de fonctionnalités de sécurité entre autres, ainsi que des outils pour optimiser la performance et la fiabilité des sites web. Cloudflare a récemment fait parlé de lui en annonçant une mesure importante visant à bloquer par défaut les activités des bots d’intelligence artificielle (IA) qui pillent massivement les contenus des sites web. Les entreprises utilisant déjà la solution Cloudflare devront aller faire la modification dans la console d’administration domaine par domaine. Cette décision intervient dans un contexte où la prolifération des bots IA pose des risques croissants pour les éditeurs, les créateurs de contenu et la confidentialité des données.
Pourquoi bloquer les bots IA ?
L’usage des IA génératives, comme ChatGPT, Gemini ou Claude, est phénoménal, en moins d’une année, le trafic des IA a crû de plus de 180% entre janvier 2024 et mai 2025 selon une analyse de SimilarWeb. Les bots de ces IA collectent automatiquement des volumes importants de données sur Internet jusqu’à ce que certains éditeurs se sentent pillés et même économiquement étranglé. Si ce processus est indispensable au développement de l’IA, il crée également plusieurs problèmes notamment la violation des droits d’auteur et des conditions d’utilisation, le risque de fuite de données personnelles et pour finir l’impact négatif sur le SEO notamment avec les modifications récentes du déploiement de AI Overview.
Cloudflare passe à l’action contre les bots IA
Pour faire face à ces abus, Cloudflare a mis en place des mécanismes avancés de détection et de blocage des bots IA non légitimes afin de faire respecter les droits d’auteur et préserver les modèles économiques de ses clients leurs permettant de contrôler les accès à leurs contenus via une interface. Cette démarche s’inscrit dans une politique globale de protection des sites web contre l’extraction non autorisée de données, aussi appelée “data scraping”.
Vers l’instauration possible d’une taxe Cloudflare
Pour aller plus loin, Cloudflare réfléchit a instauré une taxe dite « Pay per Crawl » qui pourrait intéresser certains de ses clients qui pourraient y voir une source de revenus. Avec le Pay per Crawl, Cloudflare souhaite donc donner le choix aux éditeurs de sites web de faire payer ou non les crawlers.
Vers une nouvelle ère responsable de l’IA sur le web
La décision de Cloudflare illustre une tendance plus large vers une régulation technique et éthique du data mining par les IA. Alors que les autorités européennes s’apprêtent à déployer l’IA ACT, il devient crucial pour les acteurs du web de mieux contrôler l’usage des robots et garantir un équilibre entre innovation et respect des droits.
Quid des autres plateformes CDN
Plusieurs plateformes CDN de premier plan proposent des solutions avancées pour détecter et bloquer les bots IA, offrant aux entreprises des outils flexibles pour protéger leurs contenus. Akamai, avec son Bot Manager, utilise des analyses comportementales approfondies pour différencier bots légitimes et malveillants, permettant ainsi un blocage ciblé. Imperva combine détection basée sur les signatures et surveillance comportementale pour limiter les scrapers IA, tout en assurant un contrôle fin des accès. Fastly mise sur la rapidité d’application des règles personnalisées au niveau du CDN pour filtrer le trafic suspect. Enfin, Microsoft Azure Front Door intègre également des outils analytiques et des politiques dynamiques pour contrer le scraping automatisé. Ces solutions se distinguent par leur capacité à fournir des configurations précises et évolutives, essentielles face à la sophistication croissante des bots IA.
Rédigé par Malik BEN THAIER