(Agence Ecofin) – Face à la transformation numérique rapide de l’économie africaine, les petites et moyennes entreprises peinent souvent à suivre le rythme, freinant leur compétitivité et leur potentiel de création d’emplois. La montée en puissance des compétences digitales devient dès lors un levier essentiel pour leur survie et leur croissance.
Upskill Universe, en partenariat avec Google et HP Inc., a lancé, la semaine passée, un programme intitulé « Skills for Business », qui vise à former 10 000 PME africaines aux compétences entrepreneuriales et numériques. Déployé principalement au Nigeria et en Afrique du Sud, le programme s’appuie sur la plateforme HP LIFE pour offrir des modules de formation hybrides, en ligne et en présentiel. Il couvre des domaines clés tels que le marketing digital, le e-commerce et l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer la productivité et l’agilité des entreprises.
Le programme met aussi l’accent sur l’inclusion, en ciblant notamment les PME dirigées par des femmes, qui constituent une composante majeure, encore largement sous-représentée de l’économie informelle. Selon les promoteurs, l’initiative devrait bénéficier directement à 10 000 PME et toucher indirectement plus de 59 000 personnes au sein de leurs effectifs.
Le renforcement des capacités numériques dans les PME s’inscrit dans un contexte où, selon la Banque africaine de développement, ces entreprises représentent environ 80 % des emplois sur le continent, tout en faisant face à un déficit d’accès à la formation technologique. « Skills for Business » entend combler ce déficit en dotant les entrepreneurs et leurs collaborateurs des outils nécessaires pour s’adapter aux exigences d’un marché globalisé et numérique.
Ce programme est le prolongement d’initiatives comme la Google Hustle Academy, qui a formé plus de 15 000 PME africaines depuis 2022. En mobilisant des acteurs publics et privés autour de plateformes pédagogiques innovantes, Upskill Universe entend créer un modèle de formation agile et accessible, tout en promouvant l’inclusion économique, notamment des femmes entrepreneures.
Pour atteindre ses objectifs, l’initiative devra s’accompagner d’un suivi rigoureux, d’indicateurs d’impact clairs (emploi, croissance, accès aux marchés) et d’un soutien institutionnel pérenne. Des exemples au Kenya ou au Sénégal montrent que de tels investissements dans la formation numérique des PME peuvent conduire à une hausse mesurable de la productivité et à une meilleure intégration dans les chaînes de valeur. Toutefois, il reste à savoir si ce modèle pourra s’adapter aux réalités d’autres pays africains, et s’il bénéficiera d’un effet d’entraînement à grande échelle, au bénéfice de l’emploi et de la transformation économique.
Félicien Houindo Lokossou (stagiaire)
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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