au coucher du soleil, le festival de piano invite des DJ

Mathieu Parisot a ouvert son premier magasin de disque il y a deux ans, à Biarritz. Le rêve d’une vie même si le chemin fut sinueux. « J’ai travaillé dans le marketing digital, chez Philips et chez Parrot, j’ai eu un commerce de mobilier mais le truc qui me faisait rêver depuis toujours, c’était la profession de disquaire. » Aberdeen record, dont le nom est un clin d’œil à la ville de naissance de Kurt Cobain, a d’abord posé ses platines rue Gambetta avant de rejoindre en avril dernier la rue du Helder.

« Je ne vends que des albums neufs, qui viennent de sortir ou des rééditions. » Chaque semaine, une centaine de références rejoignent les rayons, aux côtés de matériel hi-fi, de quelques CD et cassettes. Très régulièrement, le commerce s’anime de showcases de séances d’écoute en avant-première, de rencontres avant des concerts sur les scènes locales : les artistes programmés à l’Atabal ou à la Rhapsodie sont systématiquement invités.

Depuis l’enfance et l’adolescence, Mathieu Parisot a collectionné les disques, jusqu’à en posséder aujourd’hui 8 000. « Je n’en ai jamais jeté, j’aurai pu en faire un business… Une fois, j’ai vendu un disque de Micropoint, un groupe de hardcore français. Je l’ai aussitôt regretté », raconte celui qui avoue côté perfectionniste. Il a aussi commencé très jeune une activité de DJ, sans jamais la pousser jusqu’au professionnalisme.

Mix classique

« En fait, mes parents avaient un camping en Provence et l’été, je travaillais avec eux. Le soir, j’étais chargé de faire le DJ… Ils me demandaient de rester dans les tubes de l’été ce qui me frustrait beaucoup. » La vie étudiante à Lyon et Paris ouvrent d’autres horizons de mixage. « Je ne mets pas d’ego dans mon titre de DJ, je veux juste faire partager mon plaisir à écouter de la musique. Je ne mixe que des vinyles. En général, j’en prends 250 pour des sets qui durent 4 heures et je choisis au fur et à mesure, selon comment la mayonnaise prend. Je pars sans aucune idée préconçue en sachant qu’il faut oublier ses propres goûts et capter le moment où l’énergie du public monte. Là, pas question de la perdre, le DJ doit trouver les bons morceaux, les bons enchaînements pour garder l’ambiance. »

Ce mardi 29 juillet au soir, Thomas Valverde, le directeur artistique du Biarritz Piano Festival, a demandé à Mathieu Parisot d’assurer la deuxième partie du « Piano et sunset », moment de festival « off » gratuit, en plein air, qui attire les fidèles de la manifestation mais aussi tous ceux qui ont envie d’écouter de la musique en plein air, avec vue sur l’océan. Le rendez-vous a lieu pour la première fois sur le toit de la cité de l’océan, non loin de la plage de la Milady.

Pour succéder à la partie instrumentale – Thomas Valverde jouera dernier album Polka – Mathieu Parisot sortira essentiellement ses disques de musique classique. « Ce sera très XX^e siècle. J’ai prévu du Debussy. Du Satie, compositeur injustement passé sous les radars de la notoriété. J’emporte des disques de contemporains, Steve Reich et John Cage. Je prévois aussi de la pop avec piano et de l’électro avec piano. Je vais essayer de dépasser les codes et de surprendre les gens… »