Le cyberharcèlement, quand la haine devient virale


Selon l’enquête “‘Ea‑Piahi – Santé jeune 2024”, environ 6,4 % des adolescents scolarisés en classes de 5ᵉ à la 1ère ont été victimes de cyberharcèlement. Manolani a fait l’objet d’insultes sur Facebook pour avoir lancé un appel aux dons pour accompagner sa fille malade dans l’Hexagone.

Une vague de haine sur les réseaux sociaux… Ces derniers jours, plusieurs cas de cyberharcèlement ont été signalés. La cheffe de troupe d’Hei Tahiti, Tiare Trompette, en a fait les frais lors de la période du Heiva. Sur son compte Facebook, elle a reçu des insultes visant sa fille et son mari.

Manolani a, elle aussi, fait l’objet d’insultes sur Facebook. Le 20 juillet dernier, la jeune femme lance un appel au don sur le réseau pour accompagner avec son mari sa fille, atteinte d’une maladie cardiaque, dans l’Hexagone. Mais en raison de son passé dans le marketing digital, Manolani a reçu plusieurs commentaires haineux sur Facebook.

“Je m’attendais à des critiques vis-à-vis de mes antécédents professionnels mais utiliser l’image où l’on voit la tête de ma fille, ça, je n’admets pas.

Manolani – victime de cyberharcèlement

La jeune maman s’interroge sur les fondements des critiques dont elle a fait l’objet. “Aujourd’hui, parce qu’on a déjà touché une fois 1 million ou 11 millions, cela veut dire que toute notre vie on va toucher la même somme et qu’on n’a pas le droit à la cagnotte ? J’ai l’impression qu’on doit être limite SDF pour pouvoir demander une cagnotte“.

Selon l’enquête “‘Ea‑Piahi – Santé jeune 2024”, environ 6,4 % des adolescents scolarisés en classes de 5ᵉ à la 1ère ont été victimes de cyberharcèlement. Dans l’Hexagone, 35% des internautes ont déjà été confrontés à des propos haineux. Au niveau européen, selon l’étude HBSC, sous l’égide de l’OMS/Europe, un jeune sur six est victime de cyberharcèlement. Pour Lucile Hervouet, sociologue à l’université de Polynésie, les cyberharceleurs au fenua ont des profils particuliers.

“L’écran protège et permet une immédiateté. On va pouvoir exprimer une émotion plutôt qu’un discours réfléchi et construit. Dans les discours haineux, c’est beaucoup ça (…) Mais, le côté écran ne fonctionne pas tellement ici parce que justement les gens ne sont pas anonymes et s’expriment assez librement.”

Lucile Hervouet – sociologue à l’université de Polynésie

Selon la sociologue, les réseaux sont devenus un espace public “comme on pourrait s’échanger ou débattre sur une place ou dans un café, là, on le fait en ligne“. Selon le Code pénal, les cyberharceleurs risquent jusqu’à un an d’emprisonnement et 1 million 800 Fcfp d’amende.





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