Les 20 métiers les plus menacés par l’IA selon Microsoft


Les équipes de Microsoft Research viennent de publier leur étude « Working with AI: Measuring the Occupational Implications of Generative AI ». Celle-ci analyse l’impact potentiel de l’IA générative sur les métiers, à partir de 200 000 conversations anonymisées entre des utilisateurs américains et Microsoft Copilot, collectées entre janvier et septembre 2024. Voici les principaux enseignements.

Les 10 métiers les plus menacés par l’IA

Pour déterminer quels métiers sont les plus exposés à l’IA, Microsoft s’est appuyé sur un indicateur inédit : le score d’applicabilité de l’IA. Celui-ci combine trois éléments issus des conversations avec Copilot : la fréquence à laquelle une activité est prise en charge par l’IA, son taux de réussite et l’ampleur de l’aide réellement apportée. Sans surprise, ce ne sont pas les métiers manuels qui ressortent en tête, mais ceux centrés sur l’écrit, l’oral et la transmission d’informations.

Voici les dix métiers les plus concernés, selon les chercheurs (voir image de une) :

  1. Interprètes et traducteurs
  2. Historiens
  3. Agents de bord
  4. Représentants commerciaux de services
  5. Écrivains et auteurs
  6. Représentants du service client
  7. Programmeurs d’outils à commande numérique
  8. Téléphonistes
  9. Agents de billetterie et de voyages
  10. Animateurs radio et télé

Contrairement à l’idée reçue, les tâches purement exécutives ne sont pas les seules à être menacées par l’IA. Certains postes à responsabilité, comme responsable de la formation professionnelle, analyste en gestion ou enseignant-chercheur en économie, se retrouvent à des positions élevées dans la liste établie par Microsoft Research. En outre, les métiers du digital ne sont pas épargnés : les data scientists (en 29e position) et développeurs web (33e) pourraient également faire les frais de l’automatisation de certaines tâches.

L’IA en soutien, pas en remplacement

Le classement établi dans l’étude interroge. Certains métiers semblent en effet difficilement remplaçables par l’IA. Comment imaginer les outils d’IA remplacer un historien, alors même que son rôle est de produire la connaissance, et non de la recycler ? De la même manière, le déplacement sur le terrain est une tâche inhérente au métier de représentant commercial, qui semble donc difficilement substituable par une IA.

Ce paradoxe apparent s’explique par la méthodologie adoptée par les chercheurs : ils ne mesurent pas ce que l’IA pourrait faire à la place des humains, mais ce qu’elle fait avec eux. Ils distinguent ainsi deux types d’activités dans chaque conversation : l’objectif de l’utilisateur (la tâche à accomplir) et l’action réellement réalisée par l’IA (expliquer, conseiller, rédiger, etc.). Résultat : l’IA ne se substitue pas forcément à la compétence humaine, mais elle peut fortement la soutenir. Par exemple, dans une conversation où un historien chercherait des sources ou une synthèse sur un sujet, l’IA n’écrit pas une thèse à sa place, mais elle joue un rôle de documentaliste accéléré.

Nos données n’indiquent pas que l’IA effectue toutes les activités d’une profession donnée. […] Il existe sans aucun doute des professions pour lesquelles de nombreuses activités professionnelles – peut-être même la plupart – se chevauchent avec les capacités démontrées de l’IA. Mais même lorsqu’il y a chevauchement, le taux de réalisation des tâches n’est pas de 100 % et la portée de l’impact est généralement modérée, prévient Microsoft Research.

Ainsi, en complément de la liste des métiers impactés, les équipes de Microsoft Research ont dressé la liste des grandes activités professionnelles les plus souvent impliquées dans l’usage de Microsoft Copilot. Les cinq tâches qui ressortent le plus sont : la recherche d’information, la communication avec des personnes externes à notre organisation, l’interaction avec le public, l’assistance aux autres et l’enregistrement d’informations.

Le tableau ci-dessous montre les 25 professions les plus concernées par l’intelligence artificielle, en fonction des tâches qu’elles impliquent et de leur potentiel d’automatisation.

tableau metiers Microsoft
C’est par ce système que Microsoft Research a établi son classement. © Microsoft



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