Souvent considérée comme l’un des piliers d’une page web, la balise h1 joue un rôle clé : elle aide Google à comprendre le sujet principal et guide le lecteur dans sa navigation. Au-delà de son impact SEO, elle s’inscrit désormais dans une logique plus large de compréhension sémantique, exploitée aussi par les IA (LLM comme ChatGPT, Perplexity, etc.).
Dans cet article, nous allons nous intéresser à une question qui suscite beaucoup de débats : peut-on avoir plusieurs balises h1 sur une page ? En SEO, on continue souvent à recommander d’en avoir une seule… mais pourquoi, et est-ce toujours pertinent en 2025 ?
Qu’est-ce qu’une balise h1 et à quoi sert-elle ?
La balise h1 est un morceau de code HTML qui désigne le titre principal d’une page web. Elle représente l’élément sémantique le plus important de la page, le plus porteur de sens, le plus essentiel dans la hiérarchie du contenu.
Son objectif est double :
- Elle permet de signaler aux moteurs de recherche et aux LLM le thème central de la page, en guidant l’interprétation ;
- Elle aide les lecteurs humains à comprendre très rapidement de quoi traite un contenu.

Quelle différence entre h1 et title ?
Pour bien comprendre le sujet, il faut d’abord distinguer le h1 de la balise <title> :
- Le title s’affiche comme titre de l’onglet du navigateur et dans les résultats des moteurs de recherche. Il possède beaucoup de poids dans l’analyse du contenu de la page par Google (ce qu’ont reconfirmé les fuites de données sur le fonctionnement de Google – Google Leaks – intervenues au printemps 2024) et, côté visiteur, contribue à inciter au clic dans les résultats de recherche. En revanche, il n’est pas visible sur la page web elle-même ;
- Le h1 est visible directement sur la page. Il sert lui aussi à l’analyse sémantique du contenu et à retenir le visiteur en lui communiquant le sujet essentiel dont va traiter la page.
Les deux peuvent être identiques, notamment sur des pages simples ou des articles de blog, mais ce n’est pas une obligation : l’important est qu’ils soient cohérents et reflètent fidèlement le contenu.
La mise en forme du h1, une source fréquente d’erreurs
Autre point fréquent de confusion : il faut bien distinguer le “rôle sémantique” du h1 et sa présentation visuelle. La balise h1 doit servir exclusivement à marquer un titre porteur de sens, le plus “haut placé” dans la logique hiérarchique de la page. Mais cela n’a rien à voir avec le rendu visuel de la balise.
Par défaut, beaucoup de CMS ou de thèmes WordPress stylisent le h1 comme étant le plus gros titre, avec une police d’écriture grande et bien visible… mais en réalité, un h1 peut tout à fait être dans une police plus petite, non grasse, etc.
En d’autres termes, n’utilisez pas un h1 juste pour “mettre un titre en gros”… et si votre CMS met par défaut le h1 en énorme, ne vous sentez pas prisonnier de la mise en forme, quelques instructions en langage CSS et cela peut être changé facilement sans que vous renonciez à utiliser le h1 nécessaire.
h1 et autres titres sémantiques
Le h1 se distingue également des balises h2, h3, etc., qui servent à organiser les différentes sections du contenu. Si le h1 pose le cadre général, les sous-titres permettent de développer et d’approfondir les points clés. Utiliser correctement cette hiérarchie contribue à une meilleure lisibilité pour l’utilisateur, tout en facilitant l’indexation du contenu par les moteurs — et, de plus en plus, par les modèles de langage comme ceux utilisés dans les IA génératives.
En ce sens, la balise h1 agit comme un point d’entrée logique sur la page, tant pour l’humain que pour la machine. Un bon h1 donne immédiatement une idée claire du sujet traité, ce qui améliore l’expérience utilisateur, favorise un scan visuel rapide, et augmente les chances de compréhension correcte du contenu.
Les h1 multiples, situation normale ou risque de pénalité SEO ?
Le h1 unique, héritage d’une ancienne façon de coder
Pendant des années, la règle “un seul h1 par page” n’était pas seulement une recommandation SEO : en langage HTML4 et dans les standards du web de l’époque, chaque document ne devait contenir qu’un seul titre principal. Mettre plusieurs h1 sur une même page était donc considéré comme une erreur de code et pouvait perturber certains navigateurs, outils d’accessibilité ou moteurs de recherche, qui interprétaient le premier h1 comme le seul titre pertinent.
Avec l’arrivée de HTML5 en 2014, cette contrainte a changé. Ce langage a introduit la notion de “sections sémantiques” (on a par exemple la section dédiée à la navigation, <nav>, la section <article>, la sidebar avec la section <aside>). Chaque section peut avoir son propre h1… et les navigateurs et moteurs sont désormais censés distinguer les h1 propres aux différentes sections.
Il est donc désormais possible d’avoir plusieurs balises h1 sur une page sans que cela pose de problème de validité du code ou de référencement.
En résumé, la règle “un seul h1 par page” était initialement une bonne pratique de codage des pages, adoptée aussi comme bonne pratique SEO. Aujourd’hui, il n’y a plus d’obligation technique à avoir un seul h1 ; on peut tout à fait en avoir plusieurs et Google ne va pas rétrograder un site parce qu’il contient des h1 multiples.
En revanche, cette flexibilité technique comporte un risque indirect : si les titres sont mal organisés, la page peut devenir confuse pour les lecteurs comme pour les moteurs, ce qui peut nuire à la compréhension du contenu. C’est en ce sens que beaucoup de consultants SEO continuent aujourd’hui à recommander un seul h1 par page.

Comment Google aborde-t-il le h1 aujourd’hui ?
Historiquement, la balise h1 a été l’un des signaux HTML les plus importants pour le SEO. Elle permettait aux moteurs de recherche d’identifier immédiatement le sujet principal d’une page, et son absence pouvait être perçue comme un défaut d’optimisation. Aujourd’hui, ce poids est relativisé. Google a confirmé que la présence ou l’unicité d’un h1 ne détermine pas à elle seule le positionnement, l’algorithme analysant surtout l’ensemble de la structure et du contenu.
Les déclarations officielles à retenir :
- “Vous pouvez utilisez des balises h1 aussi souvent que vous le souhaitez sur une page. Il n’y pas de limite, ni supérieure ni inférieure. Votre site peut très bien se positionner sans aucun h1 ou au contraire avec 5 balises h1” (lire ici) ;
- “Les éléments h1 constituent une excellente manière de donner plus de structure à une page pour que les utilisateurs et les moteurs de recherche puissent comprendre quelles parties d’une page se rattachent à quels titres […] Et avec HTML5 en particulier, avoir de multiples balises h1 sur une page est totalement normal et relativement attendu” (même source).
- “Nos systèmes n’ont aucun problème à gérer de multiples titres h1 sur une page, c’est un cas de figure assez courant sur le web” (vidéo officielle Google Search Central).
Même si Google a parfois été menteur quant au fonctionnement de son moteur, en l’état rien ne permet de contredire les déclarations relatives aux h1. On a donc plutôt tendance à les croire.
Bien que l’on relativise un peu l’optimisation du h1 à la lumière de ces déclarations, il est loin d’être devenu inutile.
- Bien rédigé, il contribue à faciliter le travail des crawlers en renforçant la compréhension du thème principal.
- Il joue aussi un rôle clé en matière d’accessibilité : les lecteurs d’écran s’appuient souvent sur la hiérarchie des titres pour annoncer le contenu et permettre une navigation rapide aux personnes malvoyantes.
- Enfin, il influence indirectement l’expérience utilisateur : un titre clair et accrocheur incite à lire la suite, donne un repère visuel fort et structure la page de façon cohérente.
Or, les signaux utilisateurs comme le temps passé sur le contenu, le fait de ne pas revenir rapidement dans les résultats de recherche, sont analysés par des moteurs comme Google pour ajuster le positionnement. Un site qui capte bien l’internaute et le retient marque donc des points à ce niveau.
Structure des titres sur une page web
La hiérarchie des titres dans son ensemble joue un rôle essentiel pour guider la lecture et aider les moteurs de recherche à comprendre la structure du contenu. Au-delà du h1, les balises h2, h3 et h4 servent à découper et organiser les informations de manière logique, tout en rendant la page plus agréable à parcourir.
Bonnes pratiques pour rédiger un h1 efficace
Pour bien optimiser un h1, les règles sont finalement assez simples :
- Intégrer des termes liés à la requête cible de votre page ;
- Rester assez concis, naturel et informatif : évitez les titres suroptimisés, avec un ton “artificiel” ou, plus fréquent, les titres trop “marketing” mettant l’accent sur le storytelling sans parler le langage de l’internaute ;
- Bien expliciter l’intention de recherche dès le titre ;
- En termes de longueur, viser entre 40 et 70 caractères permet de rester percutant tout en donnant suffisamment de contexte. Un titre trop court risque d’être vague, tandis qu’un titre trop long peut perdre en impact visuel et diluer le message
Astuces SEO : Pour maximiser l’impact de votre h1 sur des pages très stratégiques commercialement, testez différentes formulations via des tests A/B par exemple. Surveillez les indicateurs clés comme le taux de clic dans les SERP (CTR), le temps passé sur la page et le taux de rebond. Si un h1 plus précis ou plus engageant améliore ces signaux, il est probable que Google l’interprète comme un contenu mieux aligné avec l’intention de recherche.
Pensez aussi à vérifier que votre h1 et votre <title> restent complémentaires : le premier capte l’attention sur la page, le second incite au clic dans les résultats de recherche.
Quelques rappels sur la hiérarchie des titres
Le h1 introduit le sujet global de la page. Les h2 viennent ensuite structurer les grandes sections, tandis que les h3 détaillent des sous-parties d’un h2. Les h4 et niveaux inférieurs (on peut aller jusqu’au h6) sont réservés aux contenus très approfondis, ayant besoin d’une segmentation forte, ils sont bien moins utilisés.
Cette progression hiérarchique aide les moteurs à interpréter la relation entre les idées et donne au lecteur un fil conducteur clair. Évitez les sauts de niveau (par exemple passer d’un h2 à un H4) qui peuvent perturber la lecture et brouiller la compréhension machine.
Objectifs de cette structuration
Une bonne structure de titres apporte trois bénéfices majeurs.
- Côté SEO, elle permet aux moteurs de recherche d’identifier rapidement les thèmes principaux et secondaires et guide l’analyse de la pertinence du contenu.
- Côté expérience utilisateur, une page web bien structurée facilite la “scannabilité” : un visiteur peut repérer d’un coup d’œil les sections qui l’intéressent, ce qui est particulièrement précieux sur mobile.
- Enfin, du point de vue de l’accessibilité, une hiérarchie bien respectée aide les lecteurs d’écran à naviguer efficacement dans la page, en utilisant les titres comme des points d’ancrage.

Erreurs fréquentes à éviter
Je suis responsable SEO depuis pas mal d’années maintenant… et certaines erreurs reviennent souvent sur les sites qui n’ont pas été accompagnés :
- Choisir une balise sémantique en fonction de l’apparence visuelle qu’on souhaite donner à la page, sans réaliser que les h1/h2/h3 et suivants doivent uniquement servir à marquer des éléments porteurs de sens. On “met un h2 parce qu’on veut un gros titre en gras” par exemple.
- Utiliser des h1 peu informatifs : en voulant faire un jeu de mots (parfois bien trouvé, certes !), en voulant être très (trop) succinct. Le h1 doit permettre à une personne qui ne lirait pas votre page de comprendre en un clin d’oeil de quoi elle va traiter.
- Ne pas utiliser de structuration au-delà du h1 : à l’exception de contenus très courts (type page Contact) qui n’appellent pas de grandes digressions donc de structure complexe, pensez à bien segmenter vos pages en petits paragraphes. C’est plus digeste pour le lecteur et plus facile à interpréter pour les moteurs et les chatbots IA comme ChatGPT, Perplexity & co.
Balises h1 et SEO en 2025
Comme je l’ai expliqué, les algorithmes modernes gèrent très bien d’un point de vue technique les pages ayant plusieurs balises h1.
Par ailleurs, l’analyse d’une page web aujourd’hui revêt un degré de complexité assez hors norme, en particulier chez Google qui a travaillé dans ces différents algos une compréhension fine de l’intention des utilisateurs, en tenant compte à la fois de l’intention de recherche (quelle information attend l’internaute) mais aussi de l’intention de clic (sur quel résultat est-il le plus susceptible de cliquer et de rester, parce qu’il est mieux écrit, mieux structuré, plus lisible, plus fiable…).
Quand peut-on s’autoriser à envisager plusieurs h1 par page ?
Avoir plusieurs h1 sur une page web ne pose donc pas de problème fondamental risquant d’impacter votre positionnement SEO. En revanche, il faut que ce choix soit justifié ce qui, dans la pratique, reste rare.
Parmi les situations où cela pourrait se justifier :
- Pages de type “journal” : un site d’actualités affichant plusieurs articles complets sur sa page d’accueil, chacun avec son h1 propre. Toutefois, dans la majorité des cas, ces pages ne montrent que des extraits d’articles, et l’on privilégiera alors un balisage en H2 pour les titres.
- Applications web ou tableaux de bord : une interface comme Google Analytics pourrait afficher plusieurs modules indépendants, chacun avec un titre principal en H1. Mais ces environnements nécessitent généralement une connexion, et n’ont donc pas d’enjeu SEO direct.
- Sites à structure modulaire : un portfolio où chaque projet est présenté comme une section complète, avec titre, visuels et description, pourrait utiliser un h1 par projet.
Les cas d’usage où les h1 multiples se justifient pleinement sont donc très limités… ce qui explique que la conduite “une page, un seul h1” reste de mise dans 99% des cas.
Balise h1, méta et stratégie de mots-clés
Google comprend aujourd’hui les synonymes, la reformulation et les contextes proches. Il est donc pertinent de placer la requête exacte que l’on vise dans le h1 mais l’on peut aussi opter pour un synonyme, notamment quand il existe deux “variantes” courantes d’un mot-clé.
A titre d’exemple, quand on travaille dans le secteur bancaire, “crédit immobilier” et “prêt immobilier” sont tous deux très utilisés. Si on a une page sur le sujet, on peut ainsi travailler les deux sémantiques en les répartissant entre le h1 et le title.
La stratégie à adopter dépendra évidemment de la nature de la page :
- Le h1 étant généralement un peu plus long que le title, il offre un peu plus de liberté quand on veut faire passer des informations clés de manière naturelle. Sur un article d’information, on pourra ainsi proposer un title concis et efficace pour capter l’internaute sur la page de résultats, puis un h1 plus long pour lui donner envie de poursuivre sa lecture une fois sur la page.
- Sur une page produit, à l’inverse, on essaiera de bien clarifier l’intention de la page dès le title et la meta description pour qualifier au maximum l’internaute avant le clic. Une fois sur la page, on le rassurera en proposant un h1 très clair avec le nom du produit sans trop de “fioritures” autour.
Une fois ce titre principal posé, vous pouvez ensuite varier les formulations dans les différents titres de la page (h2, h3) pour élargir la couverture sémantique et capter plus de requêtes connexes. Les balises de sous-titres permettent d’explorer des angles ou sous-thèmes précis, renforçant ainsi la compréhension et la pertinence aux yeux des moteurs.
Et dans un audit SEO ?
Lors d’un audit SEO, l’analyse des balises h1 fait partie des vérifications de base. Concrètement, il s’agit de :
- Vérifier la présence d’au-moins un h1 sur chaque page importante du site.
- Contrôler sa pertinence et son unicité, sauf cas particuliers où plusieurs h1 sont justifiés par la structure.
- S’assurer que la hiérarchie des titres est logique (pas de “trous” ou de saut de niveau) pour guider à la fois les moteurs et les lecteurs.
En résumé : plusieurs balises h1 sur une page ou pas ?
Avoir plusieurs balises h1 sur une page web n’est plus un problème technique ni un motif de sous-performance SEO depuis l’avènement de HTML5. Les moteurs de recherche, et Google en particulier, savent gérer des h1 multiples et ne s’arrêtent pas à ce critère pour évaluer la pertinence d’un contenu.
En pratique, cette liberté ne signifie pas qu’il faille en abuser. Pour la majorité des sites, un h1 unique, clair et bien optimisé reste la meilleure approche, garantissant une structure simple à interpréter pour les utilisateurs comme pour les moteurs. Les h1 multiples ne se justifient pleinement que dans des contextes spécifiques, comme les pages complexes ou modulaires.
L’essentiel est donc de privilégier la cohérence sémantique et la lisibilité : un titre principal qui donne immédiatement le ton, soutenu par une hiérarchie de titres logique et utile à la fois pour l’expérience utilisateur et pour le référencement.