Le SEO est une pratique qui peut sembler anodine, mais est-ce vraiment le cas sur le plan écologique ? Pas si sûr que ça… contrairement à ce que l’on peut penser ! Même si on en parle peu : image mal compressée ou pas compressée, crawl et contenu inutiles, page trop lourde ou présentant peu d’intérêt… Cela impacte notre empreinte carbone ! Sans tomber dans la lubie écolo passagère… Voici quelques pistes pour un site plus écoresponsable…
Le Green SEO, c’est quoi exactement ?
Le lien entre référencement naturel et pollution numérique peut encore sembler un peu flou dans la tête du plus grand nombre de personnes. Pourtant l’impact environnemental est bien réel, mais soyez rassuré ! On peut l’améliorer considérablement grâce à des actions simples et faciles à mettre en place.
Cette nouvelle voie stratégique permet de mieux faire tout en restant très efficace au niveau du SEO. L’alliance d’une pratique écoresponsable et de la performance du site, c’est ça, le Green SEO ! Et demandez-vous si demain, cela ne va pas devenir une exigence des moteurs de recherche. La réponse est dans l’article.
Le Green SEO, c’est aussi la remise en cause de nos actions classiques et automatiques pour proposer autre chose et autrement. Il s’inscrit pleinement dans la logique de sobriété numérique en réduisant l’impact environnemental du travail de référencement.
Le SEO est alors plus durable, plus stratégique et surtout plus aligné avec les enjeux RSE, préoccupations de très nombreuses entreprises. C’est tout sauf une discipline gadget !
Le SEO pollue encore plus qu’on ne le croit
Comme nous tous, vous avez sans doute tendance à l’oublier, mais le SEO n’est pas immatériel. Chaque page sans utilité réelle, chaque image non optimisée ou chaque crawl réalisé par Google bot coûte cher au regard de la consommation énergétique. Le web c’est aussi de l’électricité pour alimenter les serveurs et de l’eau pour les refroidir en continu. Cette maintenance indispensable pèse très lourd d’un point de vue écologique.
Le SEO dont la vocation première est d’optimiser les sites Internet présente souvent une vraie ineptie du fait de différents facteurs. Ces derniers sont la création effrénée de contenus, des sitemaps qui débordent de pages zombies, des audits automatisés à répétition… Un comble, non ?
Un chiffre parlant : on estime à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre la part produite par le numérique (source : GreenIT). Elle pourrait passer à 6.7 en 2040. Évidemment l’utilisation du web représente le plus gros de ces émissions. Qui voudrait continuer à émettre du CO2 et contribuer à la destruction de la planète ?
Alors, posons-nous la bonne question : n’est-il pas préférable de « ranker » sans un gaspillage énergétique ? Et sachez qu’il est possible de concilier sobriété avec efficacité et qualité !
Mesurer pour mieux réduire : les outils irremplaçables dans le Green SEO
Savez-vous où en est l’empreinte carbone de votre site ? Souvent la plupart répondent non et pourtant c’est une étape fondamentale. Elle vous permet d’ajuster vos efforts et de déterminer vos objectifs. Vous disposez de nombreux outils gratuits et simples pour mesurer cette donnée :
- Website Carbon Calculator : il mesure les émissions en CO2 de votre site et les compare à d’autres. Cet outil est développé par Wholegrain Digital.
- EcoIndex : il permet d’évaluer l’impact environnemental d’une page web en se basant sur ces critères : nombre de requêtes, poids, complexité du DOM en attribuant une note de A à G.
- Lighthouse (Chrome) : il est plus orienté performance, mais il vous donne des pistes pour améliorer les techniques ayant un impact sur la planète.
Ces outils servent le diagnostic et sont aussi des leviers pédagogiques vous permettant de communiquer sur vos efforts de manière bien réelle et chiffrée. Ils encouragent la logique d’optimisation, entrant dans la démarche Green SEO.
Les 5 erreurs les plus fréquentes qui plombent la planète et votre SEO
1. L’enchaînement de contenus sans aucune stratégie
On appelle ça du SEO jetable ou Snack content. C’est-à-dire que vous créez des articles et des pages en masse en surchargeant Google.
Si ces contenus produits à la chaine sont généralement d’une qualité discutable, ils mobilisent les serveurs et la bande passante. De ce fait, ils sont mauvais pour la planète et pour les utilisateurs.
Or, nous le savons : un bon SEO commence par un contenu apportant une réelle valeur et du sens pour vos lecteurs. Il est préférable de publier un texte faisant l’objet d’une réflexion approfondie plutôt que dix articles survolant le sujet.
2. Ne pas se préoccuper des pages zombies
Une page qui ne génère aucun trafic depuis des mois est inutile sur votre site. Soit, vous décidez de la reprendre et d’y apporter des modifications pour la rendre attrayante soit, vous la supprimez. Cela peut sembler évident, et pourtant des milliers de pages obsolètes, orphelines ou pauvres en contenu pullulent sur le web. Elles n’ont aucun sens puisqu’elles gaspillent les ressources du serveur et diluent le jus SEO. Il est donc temps de s’en occuper sérieusement.
3. Oublier le poids des pages
Les scripts complètement inutiles, les vidéos en autoplay, les images non compressées… Autant de choses que vous pouvez facilement éviter. Si l’on pense uniquement à l’aspect écologique, cela augmente la consommation énergétique que ce soit côté serveur et au niveau de l’internaute. Côté SEO, cela allonge le temps de chargement, le site est lent et l’expérience client est beaucoup moins bonne. En optimisant vos actifs, vous faites du Green SEO.
4. Abuser dans l’utilisation des outils automatisés
L’automatisation excessive est nocive, car elle pollue énormément. Évitez donc les audits qui se font tous les jours, les crawls toutes les 5 heures, les demandes de test Page Speed Insights incessantes, etc. Le pire dans tout ça, c’est que le plus souvent les données obtenues ne sont pas ou peu exploitées.
5. Demander des indexations de tout et… de l’inutile
De nombreux sites laissent tout simplement Google indexer toutes les pages y compris celles qui sont superflues. C’est le cas par exemple des pages de filtre, de résultats internes, de tri ou de test. C’est non seulement contre-productif pour le SEO, mais également nocif pour l’environnement. L’indexation gagne à être sélective : cela revient à dire que chaque URL est importante et chaque crawl doit servir une véritable intention utilisateur.
Optimiser la distribution des contenus avec le cache et les CDN
Un autre aspect est important pour l’impact écologique, c’est le mode de diffusion des pages de votre site. Il faut savoir que plus la distance est longue entre le contenu et l’affichage, plus il a besoin de ressources.
Il existe cependant deux solutions pour réduire ce gaspillage :
- Le cache (serveur ou navigateur), évitant de recharger toutes les ressources statiques à chaque visite. Cela limite les transferts pas utiles.
- Les CDN (Content Delivery Networks) qui répartissent les données sur différents serveurs proches de l’utilisateur final. Moins de distance, moins de temps de téléchargement et surtout, moins de ressources nécessaires.
Ces technologies, bien que simples à mettre en œuvre, complètent une démarche Green SEO.
Le Green SEO : un ensemble de méthodes à part entière ou un effet de mode passager ?
Si certains pensent que le Green SEO est une tendance qui ne durera pas ou un nouveau buzzword dans le marketing digital, ce n’est pas vrai ! En effet, le Green SEO ce n’est pas une simple posture. C’est une évolution éthique et logique pour contrer l’aspect du web saturé, énergivore et le plus souvent sans effet positif. C’est une réponse concrète à une urgence bien réelle !
Si le Green SEO ne fait pas encore l’objet de guidelines Google précises ou de label officiel, pour autant il reste très pertinent. C’est d’ailleurs du fait de ce vide au niveau des normes que le référencement écoresponsable laisse place à :
- L’éthique ;
- L’expérimentation ;
- L’initiative.
Il s’inscrit durablement dans la transformation profonde des usages au même titre que la sobriété éditoriale ou l’accessibilité du web.
Toutes les entreprises qui souhaitent s’engager dans une démarche RSE gagnent à intégrer ces pratiques dans leur stratégie SEO. Cela leur permet d’aligner ainsi leur impact numérique et leur communication. Elles se démarquent de la concurrence avec des critères de sérieux, de qualité et de cohérence globale.
Le Green SEO ne doit pas être considéré comme une niche, c’est un signal faible qui va prendre de l’ampleur et deviendra central et primordial. Ceux qui jouent sur l’anticipation aujourd’hui finiront par avoir une longueur d’avance dans l’avenir.
Une démarche crédible passe par la transparence
À l’heure où de très nombreuses entreprises se disent mettre en action des actions écologiques, vous devez éviter à tout prix le greenwashing. Il consiste à se prétendre écoresponsable sans en apporter les preuves.
Voici une liste de pratiques à adopter :
- Mesurez votre empreinte carbone et montrez vos résultats grâce à des outils comme EcoIndex.
- Restez clair et précis lors de vos communications : bannissez les formules trop floues comme site écolo. Privilégiez des chiffres : par exemple réduction de 50 % du poids des pages depuis janvier 2025.
- Appuyez-vous sur des labels reconnus comme Green Web Foundation ou encore des critères de transparence.
La sincérité en Green SEO comme ailleurs est payante sur le plan de la fidélisation et de la différenciation. Pour bannir définitivement les critiques sur votre mode de fonctionnement numérique, il faut rester clair, étayé et mesuré.
Et si demain Google décidait d’intégrer un score carbone dans son algo ?
Ça vous semble impossible ! Et si vous aviez tort ? Google a déjà introduit des signaux que l’on retrouve dans le Green SEO. C’est notamment le cas de :
- L’expérience utilisateur (Core Web Vitals) ;
- Des contenus de qualité ;
- De la sécurité.
De là à penser qu’un jour il ajoute un signal de durabilité environnementale, il n’y a qu’un pas.
On peut alors imaginer que l’hébergement sur des serveurs écoresponsables, le poids des pages,
la rapidité d’affichage (c’est d’ailleurs le cas), la gestion raisonnée de l’indexation deviennent des critères de classement.
En effet, ils sont facilement mesurables. Google rentrerait de ce fait en résonnance avec la tendance poussant les industries à considérer les enjeux climatiques. C’est pourquoi il ne serait pas étonnant que les moteurs de recherche s’y mettent aussi.
C’est d’autant moins délirant que Google communique sur sa neutralité carbone et demande aux développeurs d’adopter de meilleures pratiques à travers des outils comme Lighthouse. Cela signifie que le principe est déjà en place et que la frontière reste mince aujourd’hui !
Cet outil d’audit de Google évalue le SEO, l’accessibilité et la performance. Il se trouve que le moteur de recherche a intégré, il n’y a pas longtemps, un Ecoscore destiné à mesurer l’impact environnemental des pages. On sait parfaitement que quand Google quantifie une donnée, elle finit par compter.
De plus, dans son rapport environnemental 2024, l’entreprise a mis en avant certains chiffres : ses centres de datas seraient 1.8 fois plus efficaces que la moyenne mondiale. Elle dit aussi que ses technologies IA peuvent diminuer par mille les émissions liées à l’entrainement de modèles. En résumé, Google pratique déjà la sobriété numérique.
Penser au Green SEO dès maintenant vous permet de vous préparer pour l’avenir où il pourra être la norme.
Le SEO durable, c’est avant tout publier moins, mais mieux
Le Green SEO, contrairement à ce que vous pensez, n’est pas une contrainte, mais ouvre de nouvelles opportunités. Vous en profitez pour faire du ménage, alléger vos contenus pour les rendre plus pertinents. Vous répondez ainsi aux attentes des utilisateurs avec précision… tout en ayant un impact environnemental moins important.
Un excellent SEO, c’est un site plus clair, plus rapide et plus sobre qui se référence mieux.
Les premières entreprises qui vont se pencher sérieusement sur cette problématique acquièrent forcément une longueur d’avance. Et cela, non seulement vis-à-vis de Google, mais également dans l’esprit de leurs clients sensibles à l’engagement numérique et à la cohérence de cette dernière.
Alors, vous préférez continuer à suroptimiser en aveugle ? Ou au contraire, vous optimisez de manière durable et avec responsabilité ?
Les 7 actions primordiales pour se lancer dans le Green SEO
- Supprimez ou travaillez à nouveau les contenus qui sont devenus obsolètes ou sans réelle valeur ajoutée.
- Mettez à jour l’existant en améliorant aussi bien l’aspect sémantique que l’expérience client, faite du slow content.
- Essayez de limiter les animations, allégez les requêtes et les scripts trop lourds et compressez vos images.
- Adaptez vos mots-clés à votre cible et à l’intention de recherche des internautes.
- Misez sur un hébergeur vert, proposant des serveurs écoperformants alimentés par les énergies renouvelables.
- Choisissez vos outils pour leur sobriété : PageSpeed Insights, Ecoindex…
- Privilégiez un netlinking de qualité et évitez les fermes à liens.
Quelques réponses aux questions que vous vous posez certainement
Le SEO peut-il vraiment polluer ?
Oui. Chaque page affichée, chaque image chargée, chaque crawl par les robots de Google consomme de l’électricité. Et donc, génère indirectement du CO₂. En optimisant votre site, vous limitez également cette consommation.
Quelle est la différence entre Green SEO et SEO classique ?
Le SEO classique est principalement axé sur la performance avec des méthodes parfois contestables. Le Green SEO vise une performance plus sobre : moins de pages inutiles, une indexation raisonnée, un poids réduit des ressources. Ce sont deux méthodes complémentaires puisque l’une renforce l’autre.
Est-ce que le Green SEO pénalise le positionnement ?
Non, un site plus rapide, plus clair et mieux structuré, améliore ses performances SEO. Google valorise déjà la vitesse, l’expérience client et la qualité éditoriale, des critères pris en compte dans le Green SEO.
Existe-t-il des outils pour mesurer l’impact de mon site ?
Oui. Des outils comme EcoIndex, Website Carbon, ou encore Lighthouse (intégré à Chrome) sont parfaits pour mesurer l’impact environnemental d’un site web.
Le Green SEO est-il une mode ou une vraie tendance de fond ?
C’est une tendance de fond. Il est évident que les entreprises qui intègrent une démarche RSE devront également penser leur stratégie digitale dans cette ligne. Le Green SEO est une adaptation stratégique durable, pas un buzzword passager.
A propos de l’auteur
Leslie Grandemange : Consultante SEO & rédactrice web engagée, j’accompagne les PME vers un référencement plus responsable. Je partage mes réflexions et pratiques durables sur Galaxie SEO.