Valérie Dufour :Nous accompagnons les recruteurs via la diffusion d’offres d’emploi sur notre média et nos réseaux sociaux, le sourcing dans notre réseau et la mise en relation avec des candidats. Nous apportons également des conseils, aussi bien aux recruteurs qu’aux candidats.
TourMaG – Comment évolue le nombre d’annonces publiées ces derniers mois ?
Valérie Dufour :On observe une baisse du nombre d’annonces ces derniers mois. L’inflation, les conflits et la baisse du pouvoir d’achat – qui entraînent une diminution des réservations – en sont les principales raisons. Néanmoins, les groupistes et les acteurs du tourisme haut de gamme tirent leur épingle du jeu.
TourMaG – Avez-vous remarqué des évolutions dans les candidatures ?
Valérie Dufour :Oui, en effet. Les compétences digitales apparaissent davantage : systèmes de réservation, OTAs, CRM, marketing digital, outils collaboratifs. Les soft skills prennent aussi de l’importance : adaptabilité, communication, gestion du stress, travail en équipe multiculturelle. Les valeurs liées au tourisme durable, à l’éthique et à l’écologie sont également mises en avant.
On observe aussi des profils en reconversion venant d’autres secteurs, valorisant leurs compétences transférables, mais qui rencontrent de grandes difficultés à intégrer le secteur. Enfin, le format des CV évolue : plus visuels, avec des rubriques compétences détaillées, parfois enrichis d’un QR code renvoyant vers un portfolio ou un profil LinkedIn.
TourMaG – Pensez-vous que l’intelligence artificielle ou les outils numériques vont transformer le recrutement dans le tourisme ?
Valérie Dufour :Oui, en effet. L’IA va faire gagner du temps aux recruteurs comme aux candidats. Il ne faut pas la voir comme une ennemie mais comme un allié.
Elle permettra avant tout une automatisation des tâches répétitives, comme le tri de CV, l’utilisation de chatbots pour répondre aux candidats ou encore la mise en place d’évaluations prédictives. Ces outils feront gagner un temps précieux aux recruteurs comme aux postulants.
Du côté de l’expérience candidat, les évolutions sont également notables. L’IA facilite la mise en place d’entretiens vidéo, de tests interactifs ou encore de systèmes de matching personnalisé, qui permettent d’adapter plus finement les profils aux besoins des entreprises.
Cependant, il existe des limites importantes. Le risque est celui d’une standardisation excessive des profils. Or, dans le tourisme, l’humain reste central : la capacité relationnelle, l’écoute, l’adaptabilité et les soft skills ne peuvent pas être évalués uniquement par des algorithmes.