
Le TPRM automatise l’évaluation des tiers, renforce la traçabilité et aide les entreprises à se conformer à la loi Sapin 2, transformant la conformité en levier stratégique.
Depuis 2017, la loi Sapin 2 impose aux entreprises françaises un dispositif robuste de prévention de la corruption. Parmi ses piliers, l’évaluation des tiers (partenaires, fournisseurs, sous-traitants) s’impose comme un maillon central. Pourtant, malgré un taux de mise en œuvre de la loi avoisinant les 90% (selon l’Agence française anticorruption), cette étape reste l’une des plus chronophages et difficiles à exécuter pour les directions Conformité. La faute à des équipes restreintes, à un volume de tiers en croissance constante, mais aussi à des processus encore trop souvent manuels et peu traçables.
Dans un contexte où la donnée brute ne suffit plus, les Compliance Officers recherchent désormais des solutions qui transforment l’information en actions, capables d’automatiser et de contextualiser l’évaluation des tiers. Comment, donc, les solutions de Third Party Risk Management (TPRM) peuvent-elles simplifier et renforcer l’efficacité de la conformité Sapin 2 ?
Centraliser et fiabiliser la donnée pour mieux maîtriser le risque
Le premier défi des directions Conformité est la dispersion des données. Sanctions internationales, informations KYC, critères RSE, historiques financiers, indicateurs de cybersécurité ou encore réputation en ligne : les sources sont multiples et souvent difficiles à exploiter en l’absence d’une structure centralisée. Recouper ces données manuellement ne permet pas seulement une perte de temps considérable, cela accroît également le risque d’erreurs ou de zones d’ombre dans l’évaluation.
Les solutions TPRM répondent à cet enjeu en constituant un référentiel unique, enrichi et actualisé en continu grâce à des connexions automatisées avec des bases externes (listes de sanctions, registres d’entreprises, indicateurs extra-financiers) et internes (ERP, CRM, bases de données internes). Cette centralisation ne se limite pas à la simple consolidation : elle permet d’établir des liens intelligents entre les informations et de faire émerger une vision complète du tiers. Concrètement, cela signifie que les données ne sont plus cloisonnées dans des silos métier ; que les signaux faibles (comme une évolution subite de la gouvernance d’un fournisseur) sont plus facilement identifiés ; et surtout, que les tiers les plus sensibles sont hiérarchisés selon des critères objectifs et vérifiables. Cette centralisation transforme ainsi une masse de données hétérogènes en une cartographie claire, dynamique et exploitable, véritable socle pour orienter les décisions stratégiques.
Automatiser l’évaluation et renforcer la traçabilité
Mais une fois la donnée consolidée, encore faut-il l’exploiter efficacement. C’est ici que la plupart des directions Conformité se heurtent à une autre difficulté : à savoir, l’évaluation manuelle, trop lourde et répétitive pour des équipes souvent limitées. Entre la préparation des questionnaires, les relances des tiers, la vérification des documents et l’archivage, le processus peut rapidement devenir un goulot d’étranglement.
Les solutions TPRM apportent alors une réponse en intégrant des moteurs d’évaluation puissants et paramétrables. Les Compliance Officers peuvent configurer des critères adaptés à leur cartographie des risques (intégrité, cybersécurité, RSE, gouvernance…), définir des seuils de vigilance, puis déclencher automatiquement des campagnes d’évaluation. Les questionnaires sont contextualisés en fonction du profil du tiers, les relances sont automatisées, et des alertes ciblées signalent les écarts critiques. Le processus devient ainsi proportionné, homogène et beaucoup moins chronophage.
Mais attention : l’automatisation ne suffit pas ! La loi Sapin 2 exige de pouvoir justifier chaque décision et chaque information collectée par des audits. C’est pourquoi la traçabilité intégrée des solutions TPRM constitue un atout majeur : chaque étape du processus – de la réception d’un document à la validation d’un score – est archivée. Les équipes peuvent ainsi répondre rapidement à un contrôle interne ou externe, fournir aux autorités (AFA, auditeurs, commissaires aux comptes) une preuve structurée des diligences menées,et disposer de tableaux de bord dynamiques permettant de suivre en temps réel la couverture des tiers et l’évolution des risques.
Cette double capacité – automatiser l’évaluation et renforcer l’auditabilité – permet de fait aux directions Conformité de gagner à la fois en sérénité et en crédibilité, tout en concentrant leurs ressources sur les dossiers à forte valeur ajoutée.
En intégrant une solution TPRM, les entreprises passent d’une gestion éclatée et manuelle à un dispositif automatisé, évolutif et parfaitement aligné avec les exigences Sapin 2. Les responsables conformité gagnent ainsi en temps, en fiabilité et en visibilité, tout en renforçant la maturité de leur dispositif de conformité.
Mais le TPRM n’est pas seulement un outil technologique : c’est un surtout un levier stratégique qui permet aux organisations de fluidifier la gouvernance des tiers, de sécuriser leur performance et de répondre avec rigueur aux exigences réglementaires.