« J’ai plongé dans le réemploi » : du marketing à la machine à coudre, Diane se reconvertit à 26 ans à Concarneau

« J’étais super contente, c’est chouette d’être aux manettes de son propre terrain de jeu. » En ce début septembre 2025 quand elle pousse la porte de l’atelier Beurre Sucre, Diane de Bonnaventure, 26 ans, a le sourire. Malgré « un peu d’anxiété », elle prend possession d’un lieu aux couleurs chatoyantes avec tout le nécessaire pour démarrer sa nouvelle activité, rue Dumont-d’Urville, à Concarneau : machines à coudre, fer à repasser, aiguilles et bobines. Elle laisse derrière elle son poste de marketing digital et l’e-commerce moto où elle était chef de produit équipement du pilote.

« Depuis mes 13 ans, je couds et je transforme »

Alice Guillemet, qui avait ouvert le lieu, a suivi son mari parti à l’étranger. Elle lui a laissé les clés du local : « C’était une belle opportunité », explique Diane. Diplômée d’un master en marketing digital effectué à Bordeaux, la jeune femme enjouée a rapidement senti, après son cursus en alternance, que sa place ne serait pas derrière des tableaux de bord et a effectué un virage à 180 °C. « Depuis l’âge de 13 ans, je reprends mes vêtements, je couds, je transforme », dit-elle. Un passage comme responsable marketing digital à l’Atelier Ernestine à Concarneau, boutique de rénovation de meubles, achève de la convaincre. « J’ai plongé dans le monde du réemploi, j’ai transposé cette philosophie aux vêtements et j’ai eu un déclic : s’il y a un moment dans ta vie où il faut tenter l’expérience, c’est maintenant », s’est-elle dit, confortée par sa famille d’entrepreneurs vignerons.

Une cliente m’a apporté une robe de bal pour une cérémonie en Suède. Savoir qu’elle voyagerait aux États-Unis après… j’ai adoré.

Réemploi et seconde main

Après un mois et demi en binôme avec Alice, la fondatrice, Diane s’épanouit désormais dans sa boutique-atelier, où elle propose tous les services de retouche. On peut lui confier un ourlet, un zip récalcitrant, un accroc qu’elle reprend maille par maille. « Le défi, c’est de retrouver le fil exact, de retracer des fausses mailles : parfois ça se voit à peine, et les clients sont bluffés. » Malgré sa jeune expérience, elle a déjà de belles histoires : « Une cliente m’a apporté une robe de bal pour une cérémonie en Suède. Savoir qu’elle voyagerait aux États-Unis après… j’ai adoré. »

Beurre Sucre est aussi un laboratoire de seconde main et de personnalisation. « Avec de beaux boutons de manteau ou de veste, on peut en faire une bague, un collier, un bracelet. » Un héritage de sa maman : « Enfant, elle me cousait des costumes médiévaux. Et ça, ça m’a toujours plu. Elle était passionnée du Moyen-Âge. En plus, on vivait à Chinon, la citadelle de Jeanne d’Arc. » L’ex-product management réalise désormais aussi des sacs, des pochettes, avec du tissu soit chiné, soit vintage. « Et quand ce n’est pas le cas, c’est du tissu made in France. »

Un nouveau cap trouvé à Concarneau

Le matin, Diane aime avancer « au calme » sur les grosses pièces loin des ordinateurs. L’après-midi, place aux clients et aux échanges avec les commerçants de la rue. L’ADN de l’atelier, elle tient à le conserver. « J’ai gardé l’esprit d’Alice et ajouté mes créations. L’idée, c’est de faire penser aux gens que réparer est possible. » Elle vise désormais la labellisation Refashion pour activer le « bonus réparation », une manière d’alléger la facture des reprises pour ses clients. À Concarneau, la jeune couturière a trouvé son cap, à l’opposé du e-commerce.

Pratique

Atelier Beurre Sucre, 9 rue Dumont-d’Urville, à Concarneau. Retouches, up-cycling, broderie, créations textiles et bijoux-boutons. Ouvert du mardi au samedi de 9 h 30 à 13 h et de 14 h à 17 h 30. Tél. 06 41 10 88 61. Instagram :@atelierbeurresucre.