L’interview CEO : Thérèse M’Boungoubaya, fondatrice de KOBA Skincare


Chaque année, des milliers de nouvelles entreprises voient le jour, portées par des personnes ou des équipes prêtes à relever des défis et à transformer des idées en réalités concrètes. Sans filtre, un.e CEO nous partage son parcours, ses succès, ses échecs et la vision qui guide son entreprise. Aujourd’hui, rencontre avec Thérèse M’Boungoubaya, la fondatrice de KOBA Skincare, la marque franco-africaine de cosmétiques naturels, lancée en 2022. Son ADN repose sur un ingrédient signature : l’huile de safou, issue de la tradition africaine et reconnue pour son puissant pouvoir nourrissant. Avec des formules naturelles, vegan et cruelty-free, la marque apporte une vision moderne, inclusive et sensorielle de la beauté inspirée des rituels africains.

Pour retracer l’histoire de la ferme familiale au Congo, la fondatrice a imaginé un reportage qui dévoile les coulisses de la production artisanale de safou et l’engagement de la marque à maîtriser chaque étape, de la récolte aux formules finales. À quelques jours de la sortie du film, prévue le 20 novembre prochain, Harper’s Bazaar France a donné la parole à Thérèse M’Boungoubaya…

Rencontre avec Thérèse M’Boungoubaya

Harper’s Bazaar France : À quoi ressemble votre parcours professionnel ?
Thérèse M’Boungoubaya :
J’ai fait toute ma scolarité en France. J’ai obtenu un baccalauréat scientifique, puis j’ai fait deux ans de classes préparatoires aux grandes écoles avant d’intégrer une école de commerce. Une fois mon diplôme en poche, j’ai commencé à travailler dans l’industrie cosmétique chez Clarins, à Paris, avant de m’expatrier à Oslo, puis à Londres où j’ai créé ma première start-up : Boudoir Privé, une beauty box permettant de découvrir et de tester des produits clean et naturels. Je me suis ensuite formée au e-commerce et au marketing digital en travaillant plusieurs années pour d’autres marques de cosmétiques, notamment chez L’Oréal, au sein de leur division Beauté Dermatologique. Ces différentes expériences m’ont permis d’acquérir des connaissances et des compétences qui m’ont ensuite menée à créer ma propre marque de soins pour le corps, en 2020 : KOBA Skincare.

H.B : Quel a été le déclic pour lancer votre propre marque ?
T.B :
J’ai la peau très sèche – en particulier les pieds – et cela a longtemps été un complexe pour moi. Je recherchais la crème pour les pieds parfaite, capable de réparer les fissures et d’assouplir la peau, sans faire de compromis ni sur la texture, ni sur la formule naturelle, ni sur le parfum, ni même sur l’emballage. Mais aucun produit ne répondait à mes attentes. Le segment des soins des pieds a été délaissé à tort par les marques, alors que la demande augmente : de plus en plus de consommateurs prennent conscience de l’importance de soigner cette zone du corps. J’ai donc créé KOBA Skincare afin de proposer une crème pour les pieds qui allie efficacité et plaisir d’utilisation. C’est d’ailleurs toujours notre best-seller aujourd’hui, avec des résultats visibles sur tous les types de peau, même les plus sèches. J’ai ensuite élargi la gamme pour répondre au besoin d’hydratation longue durée d’autres parties du corps et du visage, comme les mains et les lèvres.

© KOBA Skincare

H.B : Quel a été le moment le plus difficile ?
T.B :
Trouver un laboratoire en France capable de nous accompagner dans le lancement d’une gamme de soins pour le corps formulés avec de l’huile de safou n’a pas été simple. Cette huile végétale naturelle, que nous produisons en République du Congo, est reconnue pour ses vertus hautement hydratantes, antioxydantes, antiseptiques et anti-inflammatoires. C’est l’ingrédient phare de KOBA Skincare, présent dans toutes nos formules. C’est la première marque, en dehors du continent africain, à utiliser cet ingrédient dans des produits cosmétiques. J’ai eu du mal à trouver un laboratoire prêt à relever le défi de travailler sur cet actif encore méconnu. Mais ce fut un “bon défi”, car celui qui s’est montré suffisamment curieux et audacieux pour se lancer dans l’aventure avec nous est devenu un véritable partenaire, plus qu’un simple sous-traitant.

H.B : Le moment le plus excitant ?
T.B :
À l’occasion de notre deuxième anniversaire, nous avons ouvert une boutique éphémère à New York. C’était la première fois que KOBA Skincare prenait vie hors du digital et que nous rencontrions directement notre communauté. Ce fut une expérience incroyable : l’occasion de tester notre créativité, de valider notre mission et de constater à quel point nos produits apportent du confort au quotidien à nos clients. J’espère que nous pourrons renouveler l’expérience prochainement dans une autre capitale.

Je suis fière de participer au rayonnement de l’African Beauty et de célébrer les richesses du continent africain de cette manière

H.B : De quelles réalisations êtes-vous la plus fière ?
T.B :
Cette année j’ai passé une semaine en République du Congo, pour réaliser un documentaire sur le safou, ce fruit d’Afrique centrale, à partir duquel nous extrayons l’huile que nous utilisons dans toutes nos formules. J’ai travaillé avec une équipe locale pour montrer non seulement les différentes étapes de la fabrication de l’huile de safou, mais aussi expliquer le rôle clé que joue le safou dans la société congolaise – pour renforcer le tissu économique et social du pays. Le documentaire qui sera disponible le 20 novembre, va au-delà de ma mission chez KOBA skincare. Je suis fière de participer au rayonnement de l’African Beauty et de célébrer les richesses du continent africain de cette manière.

© KOBA Skincare

H.B : Le compliment qui vous a le plus touché ?
T.B :
Chaque fois qu’un client me raconte comment nos produits ont soulagé ses irritations cutanées, c’est une victoire : la preuve que ce que nous faisons chez KOBA Skincare a du sens pour de nombreuses personnes.

H.B : Qu’est-ce qui vous motive à vous lever le matin ?
T.B :
Avoir la conviction que nos produits améliorent le quotidien de notre communauté. Se sentir bien dans sa peau, confortable, renforce la confiance en soi et permet d’aller de l’avant. Si votre peau n’est plus un problème, alors vous pouvez pleinement vous concentrer sur l’essentiel.

H.B : Quelle est la clé du succès selon vous ?
T.B :
Avoir créé un produit phare, comme notre Crème Pour les Pieds Bottom Up, le best-seller de la marque. C’est le produit de référence de KOBA skincare. Je l’ai créé pour répondre à un besoin pour une crème pour les pieds efficace même sur les peaux très sèches, avec une formule naturelle et une texture élégante.  C’est un produit qu’il manquait dans l’industrie cosmétique, sur le segment des soins des pieds. Aujourd’hui c’est le best-seller de la marque et le produit que nos partenaires commerciaux s’empressent d’ajouter à leur catalogue.

© KOBA Skincare

H.B : Votre ambition pour la suite ?
T.B :
Nous travaillons actuellement sur le lancement de notre prochain produit, qui sortira pour l’été 2026. Il s’agira d’un produit que nous co-créons avec notre communauté. Par ailleurs, nous avons plusieurs collaborations excitantes à venir avec des marques que j’admire. Enfin j’espère que nous pourrons tester une nouvelle boutique éphémère prochainement.

H.B : Si vous deviez donner un conseil à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat, lequel serait-il ?
T.B :
Il est important de trouver sa niche, d’identifier sa communauté et de comprendre comment l’aborder. Le story telling fait la différence entre une marque avec un ADN fort et une marque qui vend un produit ou un service. Les consommateurs veulent dépenser leur argent pour des produits/services qui les inspirent, dont ils partagent les valeurs et qui créent de l’émotion pour eux.



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