Si les moteurs de recherche sont encore le point d’entrée du web, une nouvelle étude révèle à quel point les LLM s’éloignent des résultats SEO traditionnels. Une tendance qui pourrait remodeler la visibilité en ligne des sites, sans que les éditeurs n’en aient pleinement conscience.
En effet, l’analyse menée par SearchAtlas compare plus de 18 000 requêtes similaires entre Google et trois modèles : Perplexity, OpenAI et Gemini. À travers un examen très fin des citations, notamment sur les URLs et les domaines, l’objectif était de mesurer à quel point les IA reprennent ce que Google met en avant. Et les écarts sont plus marqués qu’on ne l’imagine…
Perplexity, le modèle le plus proche des résultats de Google
Perplexity propose des résultats fidèles à Google – Source : SearchAtlas
Pour commencer, Perplexity est le seul des trois systèmes à intégrer une recherche web en direct. Sans surprise, cette mécanique rapproche son comportement de celui d’un moteur classique.
Selon l’étude, la plateforme affiche un recouvrement de 25 à 30% avec les domaines qui apparaissent dans Google. Au niveau des URLs, la correspondance atteint environ 20%, soit un taux élevé pour des pages précises. Au total, Perplexity partage près de 18 500 domaines avec Google, soit plus de 40% de l’ensemble de ses sources citées.
Des logiques plus sélectives pour OpenAI et Google ?
Les résultats de l’étude concernant Google sont particulièrement étonnants… – Source : SearchAtlas
ChatGPT, qui fonctionne sans recherche en direct par défaut, adopte une stratégie bien différente. Le modèle privilégie des sources internes ou consolidées, avec une logique de synthèse plutôt que de récupération. Cela a pour conséquence de voir seulement 10 à 15% de recouvrement avec les domaines présents dans Google, et moins de 10% pour les URLs.
Gemini, pourtant développé par Google, surprend par une faible proximité avec les résultats du moteur, si bien que ses citations se révèlent très variables d’une requête à l’autre. L’étude montre qu’il ne partage que 160 domaines avec Google sur l’ensemble des requêtes analysées, soit environ 4% des domaines du moteur, même si ces mêmes domaines constituent 28% des sources de Gemini.
Cette sélection restreinte laisse penser que le modèle privilégie une base de sources limitée, filtrée, parfois très éloignée des pratiques SEO actuelles.
Ce que cela change pour la visibilité web
Au delà de la comparaison, la tendance est claire : apparaître dans Google ne garantit pas d’être cité par une IA. Pour les sites ayant une stratégie SEO bien établie, Perplexity se présente désormais comme une continuité du référencement naturel, là où ChatGPT et Gemini suivent leur propre logique.
Cette analyse permet aussi de comprendre que les LLM ne répondent pas à la même logique de classement que Google. Là où l’optimisation SEO vise la pertinence algorithmique, les modèles d’IA s’appuient davantage sur leur mémoire pré-entraînée, leurs filtres internes et, parfois, des choix éditoriaux qui leur sont propres…
