Nouvelle passe d’armes entre Lena Situations et Frédéric Beigbeder. Alors que la star d’Internet a dédié son second livre Encore mieux, sorti ce 14 novembre, au chroniqueur, elle a été de nouveau la cible d’attaques de la part de l’écrivain.
Si, à l’intérieur, la créatrice de contenus qui a récemment reçu Rihanna dans son podcast Couch parle leçons de vie, autocompassion, estime de soi et rapport au travail, ses conseils ne semblent pas avoir plu à Frédéric Beigbeder. Dans un texte dans les colonnes du Figaro Magazine, celui-ci raille un « nouveau machin (qui) devrait s’intituler “Aussi nul” ». Il assure que l’influenceuse aux onze millions d’abonnés n’a « pas supporté que je dise que Toujours plus était “147 pages de vide” » et l’accuse à tort « de mépriser » la jeune génération – ce dont il se défend : « Je méprise le marketing digital qui abrutit votre génération. Je méprise votre idolâtrie des chiffres de ventes et du nombre de followers comme unique critère de qualité. Je méprise votre manière de vous victimiser artificiellement pour séduire la presse bien-pensante. Je méprise votre démagogie dégoulinante qui cache une exploitation cynique du malaise des midinettes. Je méprise votre narcissisme gênant », poursuit-il. Paru le 14 novembre et tiré à 225 000 exemplaires, Encore mieux figurait à la seconde place du classement des meilleures ventes Fnac/Le Point sur la période du 17 au 21 novembre.
Frédéric Beigbeder s’interroge aussi faussement : « Dans sa préface, Loïc Prigent a raison de dire que votre succès est politique, mais quel est donc votre message ? Aide-toi, et Louis Vuitton t’aidera. C’est cela, votre philosophie ? Accumule des suiveurs, et l’industrie du luxe t’offrira un sac à main et un appart à Dubai. C’est un peu court, jeune femme. » Et de conclure : « Quant au conflit des générations, permettez-moi de citer un poète mort avant votre naissance, Georges Brassens, car personne n’a jamais rien écrit de mieux sur la seule chose qui nous rassemble (à part la margarita salée). “Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père / Quand on est con, on est con.” »
« C’est un peu facile de s’attaquer à la nouvelle génération »
Mais d’où vient cette animosité ? Pour le savoir, il faut remonter quelques années en arrière. En septembre 2020, Léna Mahfouf, de son véritable nom, sort son premier livre, Toujours plus, + = +. Rapidement best-seller, écoulé à près de 500 000 selon la maison d’édition de l’influenceuse, Léna Éditions, ce premier ouvrage n’avait, déjà, pas été du goût de Frédéric Beigbeder.
Dans Le Figaro, l’écrivain raillait, dans une critique intitulée « Autobiographie d’une inconnue célèbre », l’« inculture assumée » de Lena Situations, qui rendait d’après lui la « lecture (de Toujours plus, + = +, NDLR) angoissante ». Il résumait le livre à « 147 pages de vide, 19,50 euros de perdus ». Et d’ajouter : « Cette jeune femme est la preuve que le système éducatif français a perdu une bataille contre Facebook. »
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Des critiques auxquelles Léna Mahfouf avait dans la foulée répondu sur le plateau de Quotidien : « Je trouve que c’était un peu la facilité de s’attaquer à la nouvelle génération. Il dit ce qu’il veut et nous, on répond ce qu’on veut. On répond qu’on est fatigués par ce snobisme intellectuel et le mépris qu’on peut avoir face à des jeunes qui essayent de faire des choses […] Il m’attaque uniquement parce qu’on a vendu beaucoup de livres. Tout ça n’est que business. Si j’avais été après lui [dans les ventes], je ne pense pas qu’il y aurait prêté attention et écrit un article, pendant son confinement, sur moi. »
Cette semaine, sur le plateau de C à vous, la créatrice de contenu a maintenu ses propos : « Je pense que tout le monde a sa place en librairie. Je pense que la lecture et le fait même aussi d’écrire sont des choses que l’on a la chance d’avoir, en France, dès notre plus tendre enfance. On nous lisait des histoires quand on était petits avant d’aller se coucher. Pourquoi à partir d’un certain âge, serait-ce réservé à une élite ? » Et de rappeler : « Évidemment, son attaque – on pourrait croire qu’elle est personnelle – mais c’est surtout envers toute une génération. Je pense que notre génération n’est pas aussi stupide et inculte que l’on essaie de le faire croire. »