Au pied d’une falaise, face à une vague ou devant l’ombre d’un géant dont on ne mesure ni la taille, ni la force, ni les intentions, on peut être pris de vertige. Dans les locaux d’ADN Ouest, à Nantes, Franz Jarry, directeur général de l’association numérique qui fédère 780 adhérents en Bretagne et Pays de la Loire, est le premier à le reconnaître. “L’accélération du développement de l’IA donne le vertige, et il était important pour nous d’apporter un éclairage sur ce qui est en train de se passer et qui va changer notre travail, et notre vie quotidienne”, dit-il avant d’évoquer une anecdote personnelle. “Hier matin, en 25 minutes de voiture, j’ai tenu une conversation continue avec mon agent IA, sans jamais toucher le téléphone. C’est impressionnant, et ça montre à quel point on bascule dans quelque chose de totalement nouveau.”
Décideurs en manque de repères
Organisée fin novembre 2025 pour une centaine de membres, avec les témoignages de DSI de Manitou, LNA Santé, Aiguillon Construction, Réalités, des dirigeants de Swiftask, Mineral Agency, KookLine et des consultants de Neosoft, la journée IA d’ADN Ouest ressemblait à une séance de coaching intensif pour décideurs en manque de repères face à la déferlante de l’IA. Tous ont le même sentiment : la vague est là, très haute, de plus en plus haute, et personne ne dispose encore véritablement du manuel du parfait usager de l’IA. Comment s’en servir ? Jusqu’où y aller ? Pour quoi faire ? Et comment garder le contrôle au moment où l’intelligence artificielle n’est plus un mythe, mais bel et bien une réalité ?
“Internet est mort, vive l’Internet” : l’ère des agents IA
La première claque vient d’abord du terrain, et notamment du Web Summit de Lisbonne, d’où revenaient plusieurs membres d’ADN Ouest. “L’Internet est mort, vive l’Internet : on entre dans l’ère des agents IA”, résume Gaël Brisson, multi-entrepreneur, président de DRI, au Mans, et fondateur associé de Swiftask, une jeune pousse nantaise de 18 salariés qui développe des flottes d’agents IA no-code. Pour lui, nuance-t-il, juste après, “Internet n’est pas vraiment mort au sens où il va continuer à exister, mais son modèle d’usage est en train de l’être. Demain, si ce n’est déjà aujourd’hui, on ne cherchera plus sur le web, on missionnera nos agents IA pour collecter l’information pertinente et agir à notre place. “Ce n’est plus une navigation, c’est une forme de délégation”.
Et cette délégation pourrait bouleverser bien plus que l’interface utilisateur. “L’ère agentique, l’ère des agents IA, va court-circuiter une partie des intermédiaires, poursuit le dirigeant. Un agent pourra lancer un appel d’offres mondial et passer commande directement auprès d’une usine, sans passer par un distributeur, estime Gaël Brisson. Si mille personnes veulent acheter un lave-vaisselle, leurs agents pourront mutualiser la demande, interroger les usines, obtenir un devis et finaliser l’achat entre eux, directement auprès du fabricant. C’est une révolution de la chaîne de valeur.”
“Ce qui se dégage, c’est la mort annoncée des navigateurs tels qu’on les connaît aujourd’hui”
Quentin de Molliens, directeur associé de l’agence de marketing digital Mineral Agency, enfonce le clou sur la dimension économique : “Ce qui se dégage, c’est la mort annoncée des navigateurs tels qu’on les connaît aujourd’hui. Le modèle de fonctionnement d’Internet, et donc son business model, avec la publicité, est en train de basculer. Les sites web devront s’adapter à la requête des agents IA, afficher en un clic un catalogue ou un contenu entièrement personnalisé, et parler le langage des agents grâce à des données structurées.”
L’IA devient le premier réflexe pour une recherche
Dans cette révolution d’usage où l’IA tend à remplacer le moteur de recherche comme premier réflexe, une question très concrète émerge pour les entreprises : comment continuer d’exister dans un monde où ce sont les agents IA, et non plus les utilisateurs, qui sélectionnent l’information, les services et les marques ?
Jusqu’ici, être visible signifiait apparaître sur Google, optimiser son référencement, publier du contenu ou travailler son site web. Mais dans les années qui viennent, les consommateurs ne chercheront plus eux-mêmes : ils délégueront cette tâche à leur agent IA, qui interrogera directement d’autres agents pour comparer, trouver, recommander ou décider.
“Les agents vont devenir les porte-paroles des marques et des clients : ils porteront la voix du support, du marketing, du service client”
Problème : un agent ne “voit” pas Internet comme un humain. Il ne consulte que les sources structurées, accessibles par API (une espèce de porte d’entrée numérique) ou compatibles avec son propre langage. Une entreprise mal structurée pour les agents IA devient invisible, même si elle est parfaitement référencée.
C’est tout l’enjeu souligné par Quentin de Molliens : “Les agents vont devenir les porte-paroles des marques et des clients : ils porteront la voix du support, du marketing, du service client. Ça bouscule complètement nos métiers, nos organisations et nos façons de travailler. Il y a un train à ne pas manquer.” Autrement dit, si l’entreprise n’est pas prête pour les agents, les agents ne viendront tout simplement pas à elle.
Une incertitude qui devient la norme
Au-delà de ces aspects techniques, c’est la vitesse de transformation qui marque les esprits. “Les top speakers de l’IA le disent tous : on a atteint un point de rupture. La technologie avance plus vite que la capacité d’adaptation de nos organisations, de nos écosystèmes et même de nos sociétés”, observe Gaël Brisson.
Pour Franz Jarry, en dépit du vertige, un mot d’ordre s’impose néanmoins : “On sait qu’il faut y aller, mais on navigue dans une incertitude totale. Ce qui va sortir dans 6, 9 ou 12 mois, personne ne peut le prédire. Je me demande même si cette incertitude vis-à-vis de ce que va permettre et changer l’IA ne va pas devenir la normalité dans laquelle les entreprises vont devoir apprendre à évoluer. “
Pour David Léaurant, DSI du groupe immobilier Réalités et nouveau président d’ADN Ouest, l’enjeu est autant sociétal que technologique : “L’IA est un sujet de société, pas seulement technologique. Notre rôle est d’éclaircir, de donner des méthodes, de poser un cadre, partager l’expérience de chacun. Promouvoir l’IA, oui, mais avec du sens, avec de l’éthique, avec l’humain au centre.”
Un manifeste pour une IA responsable
ADN Ouest a justement lancé un manifeste pour une IA responsable, présenté comme une première pierre. “Le manifeste IA est une première marche : un cadre de réflexion pour les PME et les ETI qui n’ont pas forcément les moyens d’aborder seules ces sujets. L’idée n’est pas de freiner, mais d’innover correctement, en conscience”, insiste David Léaurant. Solène Seynhaeve, dirigeante de l’agence digitale nantaise KOOKline, salue, elle, “la force du collectif” et surtout le fait qu’il est important de garder à l’esprit une chose : “c’est l’être l’humain qui doit piloter l’IA et non l’inverse.”
Des agents IA considérés comme des collègues
Car sur le terrain, les premiers déploiements massifs se font déjà sentir, et la suite transforme la science-fiction en réalité. “Dans les entreprises, il y aura bientôt des collaborateurs humains, et des agents IA. Autrement dit des équipes augmentées, composées d’humains et d’agents IA, à la manière de collègues. Les agents vont automatiser des fonctions entières et travailler entre eux, ce qui change complètement l’organisation au quotidien”, projette Quentin de Molliens.
Gaël Brisson en voit déjà les contours chez ses clients : “On est en train de créer des flottes d’agents qui se superposent à l’organigramme humain : une équipe marketing humaine aura sa propre équipe marketing d’agents qui travaille en parallèle. Chaque agent a ses compétences, ses droits d’accès, son rôle, et tous sont orchestrés par un agent manager : on construit une organisation miroir.”
“Nous développons un outil qui permet de créer des agents, de les faire travailler ensemble et surtout de les gouverner”
Sa start-up Swiftask en a fait son terrain de jeu. “Chez Swiftask, nous proposons une plateforme comportant plusieurs agents IA, mais nous développons un outil qui permet de créer des agents, de les faire travailler ensemble et surtout de les gouverner. Demain, il y en aura des dizaines puis des centaines dans chaque entreprise. Aujourd’hui, on parle de 1, 3 ou 5 agents en production ; demain, ce sera 10, 100 ou 1 000, et une plateforme devra sécuriser l’accès à la donnée et gérer cette complexité”, explique le directeur associé de Swiftask. Et la région goûte déjà à cette technologie : “Dans la région Pays de la Loire, on voit déjà des agents IA au service des agents publics : pour orienter les entreprises vers les bonnes aides ou produire des documents par exemple”, illustre l’entrepreneur.
L’adoption va plus vite que la gouvernance
Ce basculement pose une question centrale : qui pilote qui ? “Faire un agent, aujourd’hui, c’est facile. Le vrai sujet, c’est la gouvernance : quand on aura 10, 100 ou 1 000 agents IA qui parlent en notre nom et qui accèdent à nos données, il faudra les piloter, les sécuriser et les maîtriser”, prévient Nicolas Beaunieux, vice-président IT & Digital et DSI du groupe Manitou. Il ajoute : “L’adoption va plus vite que la gouvernance. Aujourd’hui, l’enjeu ce n’est pas seulement d’ouvrir les accès, c’est de savoir qui a le droit d’utiliser quel agent, avec quelles données, et comment on trace ce qui est fait.”
“On continue à le répéter : l’IA n’est pas intelligente”
Les consultants de Neosoft, une entreprise parisienne ayant des bureaux à Nantes, Brest et Rennes, où elle est née, Nicolas Huche et Patrice Corteel, insistent sur le même point : “Le premier risque opérationnel, c’est l’usage sauvage : les collaborateurs importent leurs IA grand public dans l’entreprise. C’est déjà la première source de fuite de données.” Ils rappellent aussi une vérité simple, souvent oubliée : “On continue à le répéter : l’IA n’est pas intelligente. L’une des erreurs les plus répandues est de croire que la machine comprend. Non : ce n’est qu’un outil puissant, mais limité, qui doit rester sous contrôle humain.”
Manitou : l’IA sous haute surveillance et sous contrôle
Chez Manitou, groupe industriel présent dans le monde entier, la ligne est claire, une charte a vu le jour, solide comme une digue de pierres. “Pour nous, l’IA n’a jamais été un sujet technique. Le vrai sujet, c’est l’organisation, la communication, la gouvernance et la formation des collaborateurs. Les outils ne sont que des briques : ce qui compte, c’est comment on les utilise”, affirme Nicolas Beaunieux.
Plutôt que de créer une direction IA centralisée, Manitou a fait le choix d’un maillage. “Nous n’avons pas créé un département de 20 personnes pour gérer l’IA : nous avons construit une communauté mondiale d’ambassadeurs, dans toutes les langues, qui accompagnent leurs collègues au quotidien. C’est ça qui rend le programme puissant et scalable.”
La priorité, là encore, reste l’acculturation. “On ne parle pas de déployer des outils, mais de former des milliers de collaborateurs à les utiliser réellement. Notre priorité numéro un, c’est l’acculturation : informer, sensibiliser, accompagner et créer une communauté interne capable d’aider les autres.”
“Nous utilisons exclusivement l’écosystème Google et l’IA Gemini, car ce sont des outils que nous maîtrisons de bout en bout”
Côté outils, le groupe assume un choix tranché. “Dans le groupe, nous avons pris une décision forte : nous utilisons exclusivement l’écosystème Google et l’IA Gemini, car ce sont des outils que nous maîtrisons de bout en bout. À l’inverse, nous avons coupé ChatGPT et toutes les solutions que nous ne contrôlons pas. Dès lors qu’on ne sait pas où partent les données ou comment elles peuvent être réutilisées, c’est un risque inacceptable pour l’entreprise. Notre priorité, c’est un usage sécurisé, gouverné et responsable de l’IA. “
“Déployer de l’IA sans maîtriser où vont les données, c’est impossible. Nous avons restreint les outils, coupé ceux que nous ne maîtrisions pas et sécurisé tout l’écosystème Google. Le moindre risque de fuite doit être anticipé”, insiste le DSI, qui revendique “un succès, mais sous contrôle strict” : “C’est un succès parce qu’on accompagne les collaborateurs dans un environnement que l’on contrôle. L’IA ne doit pas devenir un gadget : chaque cas d’usage est arbitré, mesuré, priorisé, et doit apporter de la valeur par rapport à son coût.”
LNA Santé : expérimenter sans brûler les étapes
Autre univers, autre rythme. Dans la santé, la prudence reste de mise. Fanny Vaché dirige le secteur informatique chez LNA Santé, un groupe nantais de plus de 90 établissements en France et en Europe. “Nous sommes convaincus que l’IA peut apporter énormément, autant dans le soin que dans l’efficience interne. Mais nous avançons de manière expérimentale. Certaines initiatives ont abouti, d’autres non, et ce n’est pas un problème : c’est normal à ce stade.”
Le groupe teste ainsi un chatbot documentaire branché sur les ressources RH, mais a renoncé, pour l’instant, à un projet de planification automatisée dans ses centres de rééducation. “LNA Santé dispose d’une masse de données médicales et opérationnelles encore sous-utilisée. Nous savons qu’elle pourrait améliorer le soin, affiner le parcours patient et rendre nos organisations plus efficaces. Nous n’avons pas toutes les réponses, mais nous sommes convaincus que l’IA peut aider à structurer, fluidifier et mieux communiquer.”
Reste la question du tempo. “Dans un groupe de 10 000 personnes, on ne bascule pas dans l’IA du jour au lendemain. Il y a de la prudence, oui, mais aussi une réalité opérationnelle : nous devons embarquer tout un groupe. Mettre un pied dans l’IA ne peut pas se faire aussi vite qu’une start-up. Notre métier premier, c’est soigner, pas le numérique, et cela impose un rythme d’adoption plus mesuré.”
De la hype aux premiers ROIs… et aux bulles
Pour les consultants de Neosoft, une ESN qui compte 1 700 salariés et a atteint 180 M€ de chiffre d’affaires, la vague IA n’est plus seulement un phénomène de mode. “ChatGPT a atteint les 100 millions d’utilisateurs en 64 jours. Du jamais-vu. Aujourd’hui, OpenAI revendique environ 700 millions d’utilisateurs actifs par semaine. C’est une diffusion massive”, rappelle Nicolas Huche.
Surtout, les retours économiques commencent à se matérialiser. “En 2024, on parlait encore de 95 % d’expérimentations en échec. En 2025, une étude de Wharton montre que 74 % des entreprises américaines de plus de 50 millions de dollars de chiffre d’affaires mesurent déjà des gains de productivité grâce à l’IA. L’inversion est spectaculaire”, souligne Patrice Corteel. Mais “on ne génère pas 74 % de ROI sans formation. La productivité ne s’améliore que lorsqu’on forme les collaborateurs à leurs cas d’usage métier, pas seulement à l’IA de manière générique.”
Derrière ces chiffres euphorisants, la finance s’emballe. “Jamais une technologie n’a attiré autant de capitaux aussi vite. Les volumes d’investissement dans l’IA dépassent tout ce que l’on a connu dans l’histoire industrielle ou numérique”, note Patrice Corteel. Nvidia, star des puces IA, “a pris près de 1 000 milliards de dollars de valorisation entre août et octobre 2025. Une croissance totalement irrationnelle, reflet d’un marché en surchauffe.”
Un million d’agents IA sur le marché
Au-delà de Nvidia, les dix premières start-up d’IA, qui ne gagnent pas d’argent, ont pris 1 000 milliards de dollars de valorisation en un an. Cela donne une idée de la pression sur le “retour sur investissement” qui va arriver. “Pour que les investisseurs récupèrent seulement 10 % de rendement sur ce qui a déjà été engagé, il faudrait créer 650 milliards de dollars de nouveau business par an, estime Patrice Corteel. C’est vertigineux.”
Autre source de vertige : le nombre d’agents IA disponibles sur le marché. Les IA génératives les plus influentes aujourd’hui sont ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google), Claude (Anthropic), LLaMA (Meta), Copilot (Microsoft), Grok (xAI), Mistral Large (Mistral AI), DeepSeek (DeepSeek AI), Ernie (Baidu), Qwen/Tongyi Qianwen (Alibaba) et Hunyuan (Tencent), mais ce sont les gros arbres qui cachent une immense forêt d’arbustes. “On compte aujourd’hui plus d’un million de modèles d’IA différents”, livre Nicolas Huche.
“Utiliser l’IA aujourd’hui est quasiment gratuit, mais ça ne va pas durer. Les investisseurs, à un moment ou à autre, vont vouloir récupérer leurs billes”
D’où ce diagnostic, sur cette surabondance, de Gaël Brisson, qui répond au risque de bulles qui pourrait exploser en vol, comme celle d’Internet voilà 20 ans : “L’IA n’est pas une bulle au sens technologique, mais il y a clairement une bulle financière à certains endroits du marché.” Et une bulle financière finit toujours par réclamer son retour sur investissement, avec beaucoup de perdants et quelques gagnants. Patrice Corteel lance un avertissement : “Utiliser l’IA aujourd’hui est quasiment gratuit, mais ça ne va pas durer. Les investisseurs, à un moment ou à un autre, vont vouloir récupérer leurs billes, les milliards qu’ils ont investis. Le prix de l’IA pourrait être multiplié par dix rapidement. Les utilisateurs, particuliers ou entreprises, seront-ils prêts à payer ?”
Se former vite et faire de l’IA un allié
Une forme de consensus se dessine face à la déferlante : il faut apprendre à nager, et fissa. “La recommandation numéro un, c’est la formation à l’IA, estime Franz Jarry. Il faut embarquer tout le monde, très vite, pour éviter que la technologie ne décroche complètement par rapport à l’humain. Ceux qui disent on verra l’année prochaine sont déjà en retard. On peut commencer petit, par des expérimentations cadrées, mais ne rien faire, c’est accepter d’être largué dans deux ou trois ans.”
Reste alors à donner un cap. “La question n’est plus : faut-il aller vers l’IA ? Mais comment y aller sans se faire dépasser ? Il faut une stratégie, une gouvernance et une vraie maîtrise des outils”, résument Nicolas Huche et Patrice Corteel.
Du côté d’ADN Ouest, David Léaurant en fait une feuille de route collective : “Ce qui m’a donné envie d’être président d’ADN Ouest, c’est de participer encore davantage à son histoire et d’apporter ma vision. ADN Ouest est le seul collectif en France qui réunit DSI, ESN et enseignement supérieur. Cette diversité nous donne une force unique pour créer de la valeur, former, relier les acteurs et porter une parole utile au niveau national, en particulier sur un sujet comme l’intelligence artificielle, qui nous concerne tous.”
Les prochaines étapes
Franz Jarry, lui, conclut avec une note volontariste : “Le terme vertigineux est juste : cette accélération va changer beaucoup de choses dans les façons de travailler et même dans la manière d’apprendre. Nous l’avons vu avec la Rennes School of Business qui a parfaitement compris que ces élèves utilisaient quasiment tous l’IA et qu’il ne servait à rien de l’interdire. Le tabou a sauté.”
La jeune génération va pouvoir avoir accès une personnalisation de leur apprentissage grâce à l’IA qui devient un allié pour mieux apprendre. Et dans le monde l’entreprise ? “La culture IA est de plus en plus présente, ajoute Franz Jarry. L’étape suivante est engagée, et elle concerne l’intégration des agents IA au sein des métiers, RH, finance, marketing, contrôle qualité, et bien d’autres. Ces IA sont là pour nous libérer de certaines tâches subalternes ou pour augmenter notre capacité d’analyse, notre productivité. La troisième étape ? L’IA sera intégrée de manière native partout dans nos outils, et deviendra probablement l’éditeur de nos futurs logiciels.”