“Votre nouveau machin devrait s’intituler ‘Aussi nul'” : Après une dédicace ironique de Léna Situations, Frédéric Beigbeder s’en prend une nouvelle fois à l’influenceuse

Touché en plein égo. Ce vendredi 28 novembre, Frédéric Beigbeder a de nouveau dégainé sa plume la plus acide dans “Le Figaro”. À l’occasion de la sortie du second livre de Léna Situations, l’écrivain s’en prend une fois encore à la créatrice de contenus aux millions d’abonnés. La jeune femme vient de publier “Encore mieux”, autoproduit et pensé comme un guide personnel de 192 pages mêlant récit intime, conseils d’organisation et clés pour renforcer confiance en soi et qualité de vie. Un ouvrage qui prolonge la démarche de “Toujours plus”, son premier livre — écoulé à plus de 440.000 exemplaires selon Radio France.

“Je méprise le marketing digital qui abrutit votre génération”

Mais le succès n’avait pas empêché Frédéric Beigbeder de livrer en 2020 une chronique au vitriol. Dans “Autobiographie d’une inconnue célèbre”, il écrivait notamment : “Léna Situations est sûrement une personne solaire, gentiment narcissique, une victime parmi tant d’autres de Mark Zuckerberg. Son inculture assumée rend toutefois sa lecture angoissante. Cette jeune femme est la preuve que le système éducatif français a perdu une bataille contre Facebook.” 

Cinq ans plus tard, Léna Mahfouf a choisi de répondre à sa manière. Dès la préface de “Encore mieux”, on découvre cette dédicace : “À mon petit frère Neyl, mes abonnés, et pour Frédéric Beigbeder”. Invitée sur “C à vous” mercredi 26 novembre, elle a expliqué pourquoi elle a glissé cette mention. “Je pense que tout le monde a sa place en librairie, je pense que la lecture et le fait même aussi d’écrire, c’est quelque chose qu’on a la chance en France d’avoir dès notre plus tendre enfance. On nous lisait des histoires quand on était petit avant d’aller se coucher, pourquoi à partir d’un certain âge et d’un certain moment, c’est réservé qu’à une élite ?”.

Elle insiste toutefois sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un règlement de comptes : “C’était un petit clin d’œil, parce que, évidemment, l’attaque, on pourrait croire que c’est personnel mais c’est surtout envers toute une génération”. Selon elle, les critiques de Frédéric Beigbeder dépassent son simple cas : “Je pense que cette génération est bien plus bruyante et brillante que ce qu’on peut croire”. Puremédias vous propose de visionner la séquence ci-dessus. 

Une déclaration qui a aussitôt réveillé l’auteur de “99 francs”. Et sa réponse, publiée dans “Le Figaro”, est d’une rare virulence. Il commence ainsi : “Merci de me dédier ‘Encore mieux’, mais votre titre est mensonger. Après lecture, votre nouveau machin devrait s’intituler ‘Aussi nul’. Vous en êtes non seulement l’auteure mais aussi l’autoéditrice, pour presser le citron jusqu’à la dernière goutte.” L’écrivain déroule ensuite une salve de reproches, et raille également la dédicace : “En ouverture de votre chose, vous mentionnez ma critique de votre premier opus qui date de novembre 2020. Il va falloir essayer de vous en remettre. Je traduis dans votre langue : ‘maybe it’s time to move on, baby'”. 

Il poursuit, dans une attaque personnelle à son encontre : “Je méprise le marketing digital qui abrutit votre génération. Je méprise votre idolâtrie des chiffres de ventes et du nombre de followers comme unique critère de qualité. Je méprise votre manière de vous victimiser artificiellement pour séduire la presse bien-pensante. Je méprise votre démagogie dégoulinante qui cache une exploitation cynique du malaise des midinettes. Je méprise votre narcissisme gênant : qui ose imprimer sa couv’ de ‘Forbes’ dans son propre bouquin ? ‘Oh my God, you are so embarrassing'”. Il conclut sa lettre ouverte avec une dernière estocade, citant George Brassens : “Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père / Quand on est con, on est con. XOXO, Fred.”