L’évolution des environnements numériques de travail s’accélère avec l’émergence des « Frontier Firms« , ces organisations où collaborateurs et agents intelligents forment désormais des équipes hybrides au sein d’écosystèmes unifiés. Microsoft dévoile ainsi une vision reposant sur une modélisation sémantique fine de l’entreprise (salariés, processus, informations, données, connaissances…) pour pouvoir créer de véritables jumeaux numériques. L’objectif étant de libérer les salariés de tâches répétitives à faible valeur ajoutée, mais surtout de s’extraire du paradigme réunions / emails / fichiers. Un sacré bon en avant, mais qui va nécessité une refonte des outils et habitudes de travail, ainsi qu’une évolution des mentalités.

#GenAI #Collaboration #DigitalWorkplace
En synthèse :
- L’IA générative fait évoluer les systèmes d’informations traditionnels vers de véritables environnements numériques de travail intégrés, où les agents sont au cœur de la collaboration quotidienne ;
- La bataille ne se joue plus sur la puissance des modèles génératifs, mais sur leur intégration aux outils et habitudes de travail, ce qui donne un avantage décisif aux grands éditeurs déjà massivement déployés, Microsoft en tête ;
- Avec Copilot et son écosystème, Microsoft pousse le concept de « Frontier Firm » : des organisations reposant sur des équipes hybrides où collaborent des salariés et des agents intelligents ;
- L’offre de Microsoft s’enrichit de couches sémantiques qui visent à modéliser en profondeur les personnes, les processus, les données et les connaissances des entreprises afin de comprendre leur fonctionnement et limites ;
- Cette modélisation ouvre la voie à la création de jumeaux numériques des salariés, processus et même d’organisations entières, avec un niveau d’autonomie très élevé, ce qui impose de repenser en urgence nos pratiques et notre culture du travail.
Les outils de travail des cols blancs (les employés de bureau) est un sujet qui me tient à coeur et que j’aborde régulièrement quasiment depuis les débuts de ce blog. Si le Web 2.0 a beaucoup fait parler de lui l’époque (je vous rappelle que nous sommes à l’aube du Web4), l’Entreprise 2.0 était un sujet plus confidentiel, mais hautement structurant pour le quotidien des collaborateurs.

C’est une thématique que j’abordai il y a presque 20 ans et qui a endossé plusieurs noms au fil des années :
Ceux qui étaient là à cette époque ont pu constater une évolution progressive des intranets collaboratifs, vers les outils de collaboration en ligne, puis vers la notion d’environnement numérique de travail (« Digital Workplace« ).

Si tout le monde est d’accord sur l’intérêt et la pertinence de ces environnements numériques de travail unifiés, force est de constater que leur adoption est lente et laborieuse, car les salariés se sont forgé au fil des années un modèle mental reposant sur les emails et fichiers qu’il est très difficile de faire évoluer.
Mais tout a changé avec l’IA générative et les formidables perspectives qu’elle offre (Col blancs et IA générative : entre promesses d’augmentation et risques de substitution).
L’ère de la collaboration augmentée
Depuis la sortie de ChatGPT à la fin de l’année 2022, c’est l’effervescence, car d’innombrables startups se sont lancées sur ce marché à très forte croissance (cf. Panorama des services d’IA générative 2025). Le créneau de la collaboration n’est bien évidemment pas en reste, puisqu’il existe de nombreuses solutions de collaboration augmentée reposant sur les modèles génératifs.
Je n’ai absolument pas le courage de vous faire la liste des startups de ce créneau, mais je peux en revanche mentionner une annonce très récente : la possibilité de créer des agents dans Google Workspace pour les partager avec son équipe (Introducing Google Workspace Studio: Automate everyday work with AI agents).
Ce qu’il y a de particulièrement intéressant dans cette annonce est qu’elle illustre le fait que le champ de bataille s’est déplacé : l’important n’est plus de créer des agents, mais d’en créer dans un écosystème intégré, au sein de votre environnement de travail (ne pas vous forcer à en sortir pour accéder à un service externe). C’est là une manoeuvre très habile des éditeurs historiques (Microsoft, Google, Adobe, SalesForce…) pour creuser une douve que les startups ne parviendront pas à franchir.
Microsoft a ainsi développé tout un discours autour des « Frontier Firms« , les organisations qui reposent sur des équipes hybrides composées d’humains et d’agents intelligents : The year the Frontier Firm is born et The CEO’s guide to building a Frontier Firm.

Ce concept de « Frontier Firm » (par analogie avec les « Frontier Models« , les modèles génératifs de pointe) se matérialise à travers un programme que les entreprises clientes de Microsoft peuvent rejoindre pour avoir accès à des outils et fonctionnalités agentiques avancées (Frontier: Try what’s next in AI).
Là encore, si tout le monde est d’accord pour reconnaitre l’intérêt et la pertinence des agents intelligents dans un contexte professionnel, leur déploiement à grande échelle est complexe, tandis que leur adoption est lente, car il faut revoir à la fois les habitudes et les outils de travail (L’entreprise AI first : aux origines d’un concept ambigu qui a grandi trop vite).
Des Digital Workplaces augmentées par les agents IA
Pour résumer une longue explication, partons du principe que toutes les entreprises fonctionnent aujourd’hui avec des outils informatiques hérités de logiciels conçus au siècle dernier, ainsi qu’un agrégat d’applications en ligne plus ou moins bien intégrées. Les Digital Workplaces (ENT pour « Environment Numériques de Travail ») sont censées y remédier en facilitant la circulation de l’information et des données, la capitalisation et la diffusion des savoirs, la collaboration et l’agilité… le tout dans un écosystème où les applications sont connectées entre elles de façon transparente.
Plus facile à dire qu’à faire, car l’héritage de logiciels conçus à une époque où le web n’existait pas est un authentique casse-tête. D’où la tentation de faire table rase du passé pour tout miser sur l’internet et proposer une plateforme intégrée dans le cloud. Non seulement c’est plus simple pour les utilisateurs (ils y accèdent avec un navigateur), mais c’est surtout beaucoup plus souple pour les éditeurs qui peuvent faire évoluer leur solution tous les jours. Cette souplesse est un critère décisif, surtout en cette période où l’innovation est à son paroxysme, et où tout le monde ne jure que par l’IA générative et ls agents.
De nombreux acteurs sont logiquement déjà présents sur le créneau des plateformes de collaboration augmentée par l’IA :
- En premier lieu Microsoft avec Copilot qui est maintenant intégré à MS 365 ;
- Google qui pousse Gemini dans Workspace ;
- Les portails SaaS plus récents comme Zoho avec Zia et Zoom avec leur AI Compagnion ;
- Les solutions de stockage intelligentes comme Dropbox avec Dash ou Box avec Box AI ;
- Les solutions de capitalisation comme Notion avec Notion AI ou Atlassian avec Rovo ;
- Des solutions plus pointues comme Airtable avec AI Plays ou Superhuman qui vient d’absorber Grammarly et Coda ;
- Enfin des solutions toutes récentes comme Delos ou Genspark avec son Super Agent.

Comme vous pouvez le constater, l’offre est dense. La promesse qui est faite par ces différents éditeurs est grosso modo toujours la même : s’appuyer sur l’IA générative pour faciliter et stimuler la collaboration afin de gagner en productivité et en créativité. L’ingrédient magique mis en avant étant invariablement les agents intelligents (cf. Les agents intelligents nous font rentrer dans l’ère de la GenAI-as-a-Service).
La frénésie est telle qu’il existe une rumeur persistante sur la volonté de l’éditeur de ChatGPT de sortir sa propre solution de collaboration (Forget Google and Microsoft: OpenAI may be building the ultimate work suite of apps and services).
Donc, comme vous l’aurez compris, la compétition est d’autant plus forte que les modèles génératifs sont simples à intégrer et à utiliser. Les éditeurs ont ainsi le choix d’exploiter les meilleurs modèles disponibles sur le marché, qu’ils soient proposés sous forme de licence ou d’APIs (GPT, Claude, Gemini…), ou en open source avec des modèles qui proposent des performances à peine inférieures à leurs contre-parties payantes : Introducing Mistral 3 et Launching DeepSeek-V3.2.

La différence entre ces offres se fait donc dans l’intégration de l’IA dans le quotidien professionnel, c’est-à-dire dans les outils et habitudes de travail. Et selon cette approche, seuls les éditeurs historiques bénéficient d’une large adoption, celle qui fait toute la différence auprès des salariés lambda, ceux qui ne sont pas particulièrement intéressés ou motivés pour changer leurs habitudes : Les entreprises n’ont pas besoin de meilleurs modèles génératifs, mais d’IA mieux intégrées.
À la fin, il n’y aura plus que Microsoft (et Google) (et Amazon) (et Adobe) (et SalesForce)…
La collaboration augmentée grâce à l’IA générative dans un environnement intégré où se côtoient les collaborateurs et des agents intelligents, c’est exactement la vision qui a été mise en avant lors de la dernière conférence annuelle de Microsoft : Ignite 2025: Windows at the frontier of work.
J’ai eu l’occasion de participer cette semaine à un atelier de découverte de toutes les nouvelles fonctionnalités chez Microsoft avec Elliot Pierret en hôte, celui-là même qui édite une chaine YouTube sur l’IA.
Si vous utilisez les outils de Microsoft, et si vous avez une licence Copilot en plus, alors vous avez peut-être remarqué que beaucoup de choses ont changé, notamment une présence renforcée de Copilot au sein de l’interface de Microsoft 365, où il est notamment possible de basculer entre les modes « Work » et « Web » pour avoir accès aux documents et applications internes, ou pour exploiter la version grand public du chatbot de Microsoft : Copilot and agents built to power the Frontier Firm.

Vous avez également dû constater une intégration beaucoup plus poussée de Copilot dans tous les logiciels de la suite Office, pas uniquement leur version web : Introducing Word, Excel, and PowerPoint Agents in Microsoft 365 Copilot.

Il y a également une version plus simple à prendre en main de Copilot Studio, beaucoup moins impressionnante pour les novices. L’objectif pour Microsoft étant de stimuler la création et l’adoption des agents intelligents, avec des outils d’orchestration et de surveillance plus poussés : Microsoft Agent 365 lets businesses manage AI agents like they do people.

Autant le dire tout de suite : j’ai été très impressionné par les progrès réalisés, ainsi que par la cohérence globale de l’intégration de Copilot, aussi bien dans la suite Office que dans l’écosystème élargi des solutions de Microsoft. Pour dire les choses simplement : Microsoft semble avoir pris de l’avance avec un environnement numérique de travail complet déjà déployé auprès de centaines de millions d’utilisateurs, qui ont maintenant accès à un chatbot très polyvalent (il est possible de choisir entre plusieurs modèles de référence : GPT, Claude…), et des fonctionnalités agentiques viables à la fois sur le plan technique et fonctionnel.
Mais ce n’est pas tout, car la présence historique de Microsoft dans quasiment toutes les PC et les entreprises du monde leur permet de renforcer leur ancrage avec plusieurs couches sémantiques pour améliorer la connaissance et la compréhension des employés avec le Microsoft Graph, les « People Skills« , et maintenant le Work IQ ; des données avec Fabric IQ ; et des connaissances avec Foundry IQ.
Cette connaissance approfondie de l’entreprise et de ses collaborateurs est une vieille promesse, faite à l’époque de SharePoint et Yammer, puis renouvelée récemment avec Teams ou Viva, mais qui semble maintenant être à portée de main (ou de clic) grâce à l’IA générative.
Est-ce que Microsoft a plié le game ? Peut-être… c’est en tout cas l’avis des observateurs avertis : Could Microsoft Walk Away With The Corporate AI Market?
Les 3 couches sémantiques mentionnées plus haut sont réellement au coeur de la révolution qu’opère Microsoft, et dont l’objectif est de réaliser une modélisation formelle des actifs de l’entreprise (ses employés, ses données et ses connaissances) afin de pouvoir repenser son fonctionnement à travers l’IA et les agents intelligents.

C’est cette multi-couche d’intelligence qui va permettre de comprendre le fonctionnement d’une entreprise (ses processus, ses frictions, ses goulots d’étranglement…) pour pouvoir y apporter des solutions.
J’ai déjà mentionné des solutions équivalentes comme Reejig qui permet d’analyser les flux de travail et de modéliser les processus internes.

Cette modélisation se fait aussi à un niveau individuel, puisque ce sont les emails et fichiers de chaque collaborateurs qui sont analysés pour pouvoir mieux cerner leur rôle et responsabilités :

Comme vous pouvez vous en rendre compte, cette solution est très puissante (ils parlent de « Work OS »), mais externe, mais qui peut néanmoins être intégrée à l’environnement Microsoft : Reejig Launches Work Architecture Platform To Speed Transition to AI. Tout ça est très intéressant, mais cette solution est clairement incompatible avec la culture et même la législation française (c’est carrément du flicage algorithmique).
L’approche de Microsoft est donc à la fois plus douce (pour ne pas heurter les plus sensibles) et surtout native (pas besoin de connecter l’interne à une solution externe hébergée aux USA.
Des outils intégrés pour une compréhension fine de votre quotidien professionnel
Si je récapitule : ce qui a été annoncé par Microsoft est un vaste chantier d’exploration et de modélisation des actifs numériques d’une entreprise pour en comprendre le fonctionnement exact : Microsoft introduces Work IQ and Fabric IQ, unified intelligence layers for agentic AI.
Cette modélisation repose sur 3 couches :
- Work IQ, un premier niveau sémantique de compréhension du rôle et des responsabilités de chaque collaborateur à partir de ses emails, fichiers, conversations… ;
- Fabric IQ, un second niveau de compréhension du fonctionnement de l’entreprise à partir des outils (internes et externes), des données et des processus ;
- Foundry IQ, un troisième niveau de compréhension des savoirs de l’entreprise à partir des référentiels et projets.
Je dois vous avouer que tout ceci est encore assez mal expliqué, il se peut d’ailleurs que j’ai compris de travers, car chacun essaye de construire son propre discours. Ce qui se traduit par des explications qui peuvent diverger entre les interlocuteurs (ici des explications en français : Le cycle de vie complet de l’IA, de l’idée au déploiement).
Ce qui est certain, c’est que l’approche est la bonne, car la combinaison de ces 3 couches sémantiques fournit une vision structurée et une compréhension fine de tous les éléments constitutifs d’une entreprise : c’est le fameux modèle People + Process + Technology + Data.

Vers des jumeaux numériques des salariés et des entreprises
J’insiste sur le fait que tout ceci est encore très récent, et certainement source de confusion, d’autant plus que l’existant n’était déjà pas simple à comprendre. L’offre de Microsoft manque encore de lisibilité, car il y a beaucoup de nouveautés, et car ils doivent gérer un portefeuille de produits très large.
Je ne peux néanmoins que saluer les gros efforts réalisés pour post-rationaliser les nouveautés (justifier les évolutions) et surtout pour intégrer tous ces outils dans un écosystème cohérent avec une logique : accompagner les entreprises dans leur mue vers l’ère agentique.
Pour le moment, tout ça est très théorique, mais j’ai pu assister à des démonstrations qui me font dire qu’ils vont résolument dans le bon sens. Par exemple, vous avez maintenant la possibilité de créer des agents dans SharePoint et de les partager dans Teams. Ça vous semble peut-être anodin, mais cela permet de faire un pont entre les pages, listes ou sites de SharePoint et les équipes de Teams : SharePoint Showcase: Announcements at Microsoft Ignite 2025.

La logique derrière cette possibilité de partage est de pouvoir renforcer les équipes humaines avec des collaborateurs synthétiques (les chatbots personnalisés et les agents). C’est tout simplement la mise en oeuvre du concept d’équipe hybride des « Frontier Firms« .
Vous noterez que cette notion d’équipe hybride est déjà à l’oeuvre dans Teams avec l’agent Facilitator qui s’incruste dans les visios pour faire le travail d’animation et de coordination.

Imaginez ce que cela pourrait donner une fois la mise en oeuvre effective des couches sémantiques (Work IQ, Fabric IQ et Foundry IQ) : la création de jumeaux numériques pour les salariés, projets, processus…
Avec une compréhension suffisamment fine reposant sur l’analyse sur plusieurs années d’emails, de fichiers et de conversations d’un salarié, celui-ci pourrait se créer un double numérique lui permettant de se faire représenter dans une réunion par un avatar capable de répondre aux questions des participants (le module de création d’avatars existe déjà).

Toujours sur la base de la compréhension fine de l’entreprise et de son fonctionnement, nous pourrions envisager la création d’agents génériques en fonction du métier et du niveau hiérarchique de chaque collaborateur. Ces derniers seraient ainsi systématiquement associés à une équipe virtuelle d’agents intelligents.
Puis, au fur et à mesure que l’IA apprendrait à mieux connaitre les compétences, habitudes et attributions des salariés (projet, rôles, responsabilités…), elle serait en mesure de leur faire des recommandations pro-actives d’agents personnalisés pour automatiser leurs flux de travail et leur permettre de gagner en productivité (éviter que de mauvaises habitudes s’installent avec des traitements manuels).
Et enfin, quand des jumeaux numériques des salariés auraient atteint un certain niveau de fiabilité, nous pourrions envisager un fonctionnement en « tâche de fond » où ces jumeaux solliciteraient des agents de façon autonome pour effectuer des tâches qu’ils jugent possible de réaliser avec une très faible marge d’erreur, pour systématiser la capitalisation de connaissances (avec un mécanisme de structuration des contenus), ou encore pour automatiser le partage d’informations et données avec d’autres agents (avec l’équivalent de réunions de synchronisation virtuelles).

Vous êtes certainement en train de vous dire que je suis en plein délire techno-futuriste, pourtant tout ce que je décris au-dessus est d’ores et déjà possible. Tout ce dont les systèmes d’IA et agents actuels ont besoin, c’est d’accès aux bonnes sources de données.
Donc non, je ne suis pas en train de me livrer à un exercice de futurologie, mais plutôt de vous expliquer ce qui va se passer l’an prochain. Mon objectif n’est pas de vous faire peur, mais de vous aider à mieux apprécier l’importance des annonces de la semaine dernière, et à anticiper la direction que prend l’évolution des solutions de Microsoft.
Si vous me lisez depuis quelque temps, alors vous savez déjà que je suis un éternel techno-optimiste, et je l’assume ! De toute façon, ce n’est pas comme si nous pouvions arguer du fait que les habitudes de travail et modèles de collaboration actuels fonctionnent. Ne nous trompons pas de combat : ce n’est pas celui de l’homme contre la machine, mais de l’homme contre ses pires travers.
Toute solution permettant de nous sortir du paradigme des réunions / emails / fichiers est bonne à prendre. Et vous ne parviendrez pas à me faire croire le contraire. La question est plutôt de savoir si vous êtes prêt…
Questions / Réponses
Qu’est-ce qu’une « Digital Workplace » et en quoi l’IA générative change la donne ?
Un Digital Workplace est un environnement numérique de travail intégré qui regroupe toutes les informations, données et applications de l’entreprise. Avec l’IA générative et les agents intelligents, ces plateformes ne se contentent plus d’agréger des outils, elles aident activement les salariés à collaborer, chercher, produire et automatiser leurs tâches.
Pourquoi Microsoft apparaît-il en position de force sur ces nouveaux environnements de travail ?
Microsoft bénéficie d’une base installée massive avec Windows, Office, Teams… et y associe progressivement Copilot et ses fonctionnalités agentiques, sans changer brutalement les habitudes. L’avantage ne vient pas des modèles génératifs, mais de leur intégration fine dans les outils déjà utilisés au quotidien par les employés.
Que sont les nouvelles couches sémantiques annoncées par Microsfot (Work IQ, Fabric IQ et Foundry IQ) ?
Ce sont trois couches sémantiques qui modélisent l’entreprise : Work IQ pour les rôles et activités des collaborateurs, Fabric IQ pour les données et processus, Foundry IQ pour les connaissances. Ensemble, elles offrent une compréhension structurée de l’organisation afin de rendre les agents IA plus pertinents.
Que signifie la notion d’équipes hybrides ou de « Frontier Firms » ?
Les « Frontier Firms » désignent des organisations où des équipes humaines travaillent au quotidien avec des agents intelligents intégrés à leur environnement de travail. Ces agents participent aux conversations, aux réunions, à la coordination ou à l’automatisation, comme de véritables collaborateurs synthétiques.
En quoi la notion de jumeau numérique d’un salarié est-elle importante dans cette vision ?
Le jumeau numérique est un double virtuel d’un collaborateur, construit à partir de l’analyse des flux d’informations, de données et de travail. À terme, ce double pourrait le représenter en réunion, répondre à certaines questions ou orchestrer des agents pour automatiser une partie de son travail, dans une logique de fonctionnement en tâche de fond.