A l’occasion du salon sur l’intelligence artificielle WAICF 2024 dont La Revue du Digital est partenaire, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la souveraineté numérique et industrielle, propose de créer un marché unique de la donnée en Europe.
Lutter contre la puissance financière de Google, Amazon, Facebook et Microsoft
Ce marché comprendra une place de marché afin de lutter contre le risque que les géants du numérique, Google, Amazon, Facebook et Microsoft, raflent toutes les données sous copyright. Il a pris la parole le 9 février. Lors de l’événement, il était accompagné pour sa première sortie en tant que secrétaire d’Etat au numérique de Marina Ferrari, qui vient d’entrer au gouvernement.
« Sur cette place de marché, le juste prix des données sera défini de façon à éviter une spéculation dangereuse »
Ce marché unique de la donnée est à définir avec les autres Etats européens. « Les Européens doivent créer un marché unique de la donnée comme il existe un marché unique des biens et des services » présente Bruno Le Maire. Ce marché unique devrait comporter une place marché. « Sur cette place de marché, le juste prix des données sera défini de façon à éviter une spéculation dangereuse et menaçante pour nous tous de la part des géants du numérique et des entreprises en situation de monopole » propose-t-il.
Cette place de marché devra être régulée. « Elle devra établir le juste prix de la donnée, le juste prix de ce qui fait la force des systèmes d’intelligence artificielle générative. Pour éviter toute spéculation sur les données sous copyright et garantir une équité sur le marché de la donnée » tranche-t-il.

Eviter la monopolisation des données sous copyright
Cette place de marché doit permettre d’éviter un des risques pointé par le ministre liés à l’IA générative, qui est la monopolisation des données sous copyright par les géants du numérique qui bénéficient de capitalisations boursières à hauteur de centaines de milliards d’euros. « Le gagnant emporte tout est l’expression anglo-saxonne, c’est cela le vrai risque » souligne-t-il.
« Quand il faut racheter des copyrights de manuels de formation ou de livres, ils pourront mettre 15 à 20 milliards là où nous pourrons mettre 15 ou 20 millions »
Les montants mobilisables par ces géants sont énormes. « Que Google Amazon Facebook Microsoft raflent tout parce quand il faut acheter des GPU NVidia, ils peuvent mettre 10, 15, 20, 30, 50, 100 milliards d’euros sur la table. Et quand il faut racheter des copyrights de manuels, de manuels de formation ou de livres, ils pourront mettre 15 20 milliards là où nous pourrons mettre 15 ou 20 millions » pointe-t-il.
« La puissance publique ne laissera pas faire ce pillage organisé de la donnée » annonce-t-il. Bruno Le Maire insiste sur le fait que la puissance publique doit intervenir. « Le monopole des géants du numérique est inacceptable. Il est un danger pour notre économie et notre démocratie » dit-il.
Risque de spéculation sur la donnée
Le but est d’éviter que les géants du numérique raflent tout. « Nous ne voulons pas que les géants du numérique soient les seuls à disposer des capacités financières sans limite pour acheter sous copyright toutes les données issues des manuels, des fictions, des articles de presse, des chansons, des vidéos, ou des films » liste-t-il. « On peut même redouter une spéculation sur la donnée qui renforcera le pouvoir des géants du numérique parce que eux pourront toujours surenchérir sur des concurrents moins fortunés » craint-il.
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