Un appel au renforcement de la technologie au Bénin pour être à la pointe de l’Ia
L’intelligence
artificielle (Ia) est en train de transformer le commerce à l’échelle mondiale,
entraînant des changements significatifs dans les dynamiques économiques et
géopolitiques. Ses effets sur le commerce au Bénin augurent de perspectives à
la fois encourageantes et complexes.
Par
Babylas ATINKPAHOUN, le 30 août 2024
à
01h36
Durée 2 min.
L’intelligence
artificielle révolutionne les chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale
en automatisant divers processus, en améliorant les prévisions de la demande et
en optimisant la gestion des stocks. Pour le Bénin, cela représente une
occasion d’intégrer ses produits dans des chaînes d’approvisionnement plus
efficaces, tout en posant des défis liés à l’adoption de normes technologiques
de plus en plus exigeantes. Les pays qui maîtrisent l’Intelligence artificielle
peuvent dicter les termes du commerce mondial, en influençant les normes et les
pratiques commerciales. Le Bénin, en tant que pays en développement, doit naviguer
dans ce nouvel environnement en trouvant des moyens de se positionner
avantageusement. Cela pourrait impliquer des investissements dans les
infrastructures technologiques et la formation de la main-d’œuvre pour tirer
parti des nouvelles technologies. “L’Ia peut améliorer les systèmes
logistiques, ce qui permet aux entreprises béninoises d’optimiser leurs chaînes
d’approvisionnement et d’accéder plus facilement aux marchés internationaux”,
analyse Serge Mahugnon, consultant en marketing digital, spécialiste Seo et
copywriting. Il explique qu’en matière d’analyse des données, les outils d’Ia
permettent une meilleure analyse des tendances du marché et des comportements
des consommateurs, aidant ainsi les entreprises à ajuster leurs offres et à
mieux cibler leurs clients. Aussi, l’outil stimule l’innovation dans les
secteurs agricole, manufacturier et de services financiers, ce qui peut
renforcer la position du Bénin dans ces domaines. “Par exemple, des systèmes
d’Ia peuvent aider à prédire les récoltes, à optimiser les routes de transport,
ou à fournir des services bancaires mobiles aux populations rurales”, souligne
le référent en intelligence artificielle.
Défis
Cependant,
pour tirer parti de ces opportunités, Serge Mahugnon trouve que le Bénin devra
relever plusieurs défis. Le premier est l’accès à la technologie. Selon le
rapport “Government AI Readiness Index 2023” publié par Oxford
Insights, le Bénin figure parmi les 10 pays africains les mieux préparés à
l’intelligence artificielle, se positionnant au 97ᵉ rang mondial, devant des
pays comme le Nigeria (103ᵉ), la Côte d’Ivoire (138ᵉ), le Ghana (141ᵉ), le
Cameroun (153ᵉ) et le Togo (158ᵉ). Une position qui montre que le pays est bien
prédisposé à accueillir cette innovation. Mais l’infrastructure numérique du
Bénin est encore en développement, et il faudra investir massivement pour
mettre en place les bases nécessaires à l’adoption de l’Ia. Le second défi est
la formation. Pour que le Bénin puisse tirer pleinement profit de l’Ia, il est
essentiel de former une nouvelle génération de travailleurs capables de
maîtriser ces technologies. “Nous tendons vers la transformation des emplois.
L’Ia pourrait automatiser certaines tâches, entraînant une transformation des
emplois et la nécessité de requalifier la main-d’œuvre. Parallèlement, de
nouveaux emplois pourraient émerger dans les domaines de la technologie, de la
maintenance et de l’analyse de données”, fait-il savoir.
Partenariats
stratégiques
L’adoption
de l’Ia dans le commerce n’est pas seulement une question économique, mais
aussi géopolitique. Les grandes puissances mondiales, telles que les
États-Unis, la Chine, la France… utilisent l’Ia pour renforcer leur influence
économique et stratégique. Ces puissances utilisent diverses approches, selon
Serge Mahugnon. “La Chine investit massivement dans l’Ia pour devenir un leader
mondial, en l’intégrant dans des secteurs variés, notamment la surveillance, la
défense et le commerce, tout en développant des infrastructures et des cadres
réglementaires pour renforcer son influence globale.” révèle-t-il. Belt and
Road Initiative (Bri) est un exemple d’initiative développée pour renforcer les
relations commerciales et économiques en général avec d’autres pays. Les
implications géopolitiques de l’Ia nécessiteront une coopération internationale
pour établir des régulations et des normes qui garantissent une utilisation
éthique et responsable de l’outil. Dans ce sens, le développement de l’outil
pourrait encourager le Bénin à établir des partenariats stratégiques avec des
pays et des entreprises technologiquement avancés pour booster ses efforts dans
le domaine commercial. Mais l’une des principales préoccupations géopolitiques
est la dépendance technologique. Serge Mahugnon prévient que si le Bénin devient
dépendant des technologies d’Ia développées par une puissance étrangère, cela
pourrait limiter son autonomie économique et politique. “Le Bénin doit accorder
une importance primordiale à son indépendance en matière d’Ia, en choisissant
ses partenaires technologiques avec discernement afin d’éviter toute relation
de dépendance asymétrique.”, a-t-il averti. Les grandes puissances utilisent
l’intelligence artificielle non seulement pour renforcer leur propre position
économique et stratégique, mais aussi pour influencer les normes et standards
internationaux. Chacune de ces nations adopte des stratégies adaptées à ses
objectifs spécifiques, exploitant l’Ia comme un levier de pouvoir dans un monde
de plus en plus interconnecté. À coup sûr, cette rivalité technologique aura
des répercussions pour le Bénin, en particulier si le pays devient un terrain
de compétition entre ces grandes puissances. Une perception qui doit amener le
Bénin à travailler pour se mettre au pas afin de ne pas rater le rendez-vous de
cette grande innovation. L’Ia représente une nouvelle ère pour le commerce
mondial, avec des implications profondes pour des pays comme le Bénin. Entre
opportunités et défis, le Bénin devra naviguer avec prudence dans cet
environnement géopolitique complexe. En investissant dans les infrastructures
technologiques et la formation, le Bénin pourrait se positionner
avantageusement dans le commerce mondial de demain, tout en préservant son
autonomie économique et politique