L’essor de la fabrication additive entraîne une demande croissante pour des compétences spécialisées. Conscientes de cette évolution, les entreprises sont en recherche active de talents pour tirer pleinement parti de cette technologie si différente des méthodes traditionnelles. Bien sûr, il n’est pas uniquement question d’entreprises souhaitant internaliser l’impression 3D ou de postes en lien direct avec la production, le besoin en nouvelles compétences concerne également les fabricants de machines additives qui cherchent à recruter des profils spécifiques pour vendre et promouvoir leurs technologies. Après vous avoir fait découvrir des métiers d’impression 3D tels que ceux de technicien de fabrication additive et gérant de show-room, PRIMANTE3D s’est donc intéressé aujourd’hui au profil de Regional Marketing Manager. Exerçant ce métier depuis près de 5 ans chez le géant de la fabrication additive Stratasys, Anaïs Martin a accepté de nous parler de son travail au quotidien et de ses nombreuses facettes.
« La bonne communication c’est de l’empathie, il faut se soucier du fait que tout le monde soit informé et aligné avec ce que l’on entreprend mais aussi être à l’écoute… »
Bonjour Anaïs, pourrais-tu nous raconter le parcours qui t’a conduit à rejoindre Stratasys en tant que Regional Marketing Manager France ?
Bonjour Alexandre !
D’abord, j’ai fait une école de commerce à Bordeaux où j’ai tout de suite accroché avec le marketing. J’ai commencé ma carrière dans diverses secteurs B2B. Puis j’ai intégré la communication B2B à mes compétences. J’ai travaillé 3 ans pour une agence de relation presse spécialisée dans les hautes technologies et c’est là où nos chemins se sont croisés avec Stratasys. Je gérais les activités presse en France et en Espagne pour Stratasys, qui est rapidement devenu mon compte client préféré.
Je me suis passionnée pour l’impression 3D industrielle quand j’interviewais les clients pour rédiger des cas d’études. Quand l’opportunité s’est présentée, j’ai intégré l’équipe de Stratasys en 2019 comme Regional Marketing Manager.
Au sens large, explique-nous en quoi consiste le rôle d’un Regional Marketing Manager.
En d’autres termes, il s’agit d’un rôle de responsable marketing d’une zone géographique définie. Pour ma part, je suis responsable de la zone France. Cela consiste en deux activités principales : assurer la visibilité de Stratasys en France, et contribuer à la génération de revenus avec l’équipe commerciale sur le marché français.
« il est essentiel de se rapprocher des utilisateurs en plus de son équipe sur le terrain pour réellement comprendre les problématiques industrielles »
Quelles sont les spécificités de ce métier lorsqu’il s’exerce pour un fabricant d’imprimantes 3D, à fortiori pour un acteur aussi important que Stratasys ?
L’impression 3D évolue à une vitesse folle, c’est un secteur en constante évolution, qu’il s’agisse des technologies ou bien même de la structure des acteurs de ce secteur. Il est nécessaire de s’informer constamment des tenants et aboutissants. Et bien évidemment, il est essentiel de se rapprocher des utilisateurs en plus de son équipe sur le terrain pour réellement comprendre les problématiques industrielles, comment on utilise nos technologies, quels sont les freins persistants à l’impression 3D dans l’industrie.
Un aspect très important également lorsqu’on travaille dans une assez grande entreprise comme Stratasys, c’est la communication en interne. Je dois communiquer, être à l’écoute et quelques fois
faire le pont entre le terrain et les BUs, en d’autres mots les entités commerciales plus haut. J’ai la chance de pouvoir contribuer à ce travail essentiel, de faire passer les retours – les besoins et les
dernières tendances des utilisateurs – aux équipes commerciales et en back office pour que nous puissions répondre toujours plus efficacement à nos clients et prospects.
« Je mets en exergue l’innovation de nos clients à travers de nombreux webinars, études de cas et conférences lors des salons »
Quelles diversités de tâches es-tu amenée à exercer dans ce travail ?
Comme tu l’auras compris Alexandre, mon travail a plusieurs facettes. Je mets en exergue l’innovation de nos clients à travers de nombreux webinars, études de cas et conférences lors des salons.
J’accompagne nos revendeurs agréés dans leurs choix marketing et les pousse à faire toujours plus d’actions digitales et locales. Par exemple, nous aurons le plaisir de voir Cylaos, notre distributeur
spécialisé dentaire sur le salon ARIA Digital du 03 au 05 octobre à Lyon et nous co-organisons avec notre partenaire Seido Systèmes deux journées à Paris et à Nantes les 8 et 10 octobre prochains
pour l’industrie locale.
J’organise également la présence de Stratasys sur les salons les plus pertinents pour nous en France mais essaie de donner plus de place à nos revendeurs. Ils sont notre vitrine et nous travaillons avec eux main dans la main. J’informe notre base de données des dernières nouvelles de l’industrie en leur envoyant des newsletters et des emailings avec du contenu qui fait sens pour eux : des livres blancs, des guides de solution, des compilations d’études de cas selon leur secteur et applications (oui, c’est moi si vous recevez des emails de Anaïs de Stratasys !)
Je travaille également sur la version française de notre site web www.stratasys.com/fr pour y apporter toujours plus de contenu en français, ce qui n’est pas toujours facile lorsqu’on travaille
dans un environnement en anglais mais nous y arrivons. Quelques fois j’ai l’impression d’être la « femme orchestre » !
« Être responsable régional n’est pas de tout repos, il faut savoir faire preuve de sang-froid, d’organisation et surtout de bonne communication »
Avec près de 5 ans d’ancienneté, quelles qualités estimes-tu essentielles pour exercer ce métier, et au contraire les défauts qui te semblent être rédhibitoires ?
Être responsable régional n’est pas de tout repos, il faut savoir faire preuve de sang-froid, d’organisation et surtout de bonne communication. La bonne communication c’est de l’empathie, il faut se soucier du fait que tout le monde soit informé et aligné avec ce que l’on entreprend mais aussi être à l’écoute. C’est aussi parler plusieurs langues, au moins être bilingue en anglais. Et c’est également savoir admirer, endurer et s’adapter aux différences de culture dans un environnement très international.
Bien entendu, il faut être un passionné par l’impression 3D et en étant à l’écoute du client, on peut développer des campagnes et des contenus qui ont de l’intérêt. Ce n’est pas un métier pour les timides ou ceux qui ont la résilience faible. On court après le temps, on a toujours des deadlines, il faut oser dire les choses pour qu’elles avancent. Les choses vont à une vitesse folle et on éteint mille feux à la fois, mais c’est tellement passionnant.
Quels aspects de ton métier t’apportent le plus de satisfactions, et de l’autre côté les difficultés et contraintes qu’il faut apprendre à gérer ?
La rencontre avec les clients et découvrir comment ils bénéficient des avantages de nos technologies pour booster leurs activités est très gratifiant et très intéressant. J’adore également le côté international de mon travail, je travaille avec une merveilleuse équipe de commerciaux et ingénieurs en France, mais aussi avec mes équivalents européens, l’équipe digitale en Inde et aux Etats-Unis et les entités commerciales en Israël et aux Etats-Unis.
Bien sûr, il y a toujours des contraintes dans un métier et elles sont généralement administratives 😉
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaiterait exercer cette responsabilité au sein d’une entreprise d’impression 3D ?
Informe toi, lis plus les newsletters de Primante3D et surtout parle aux utilisateurs, ils sont ta meilleure inspiration. Et accroche-toi, il faut que tu aies les nerfs solides parce que cela va très vite.
« Je ne pressens pas les technologies comme une menace mais comme une opportunité d’accélérer les process »
Au regard des avancées technologiques, dont bien sûr l’IA, mais aussi de l’évolution des réseaux sociaux, ou encore des enjeux environnementaux, comment vois-tu évoluer ton métier dans les années à venir ?
On voit souvent l’IA comme une menace pour nos métiers mais tout comme les réseaux sociaux, je crois qu’il s’agit en réalité d’un bon outil pour les marketeurs. Je ne pressens pas les technologies comme une menace mais comme une opportunité d’accélérer les process (un peu comme dans l’industrie au final) car je pense également que rien ne peut substituer les relations humaines.
On a vu notamment avec la crise du COVID l’émergence du marketing digital, ce qui est très bien parce qu’il diversifie les activités et les possibilités de communiquer, mais là où nous avons réellement un impact fort sur les prospects ce sont les salons car c’est l’échange humain avant tout qui prévaut. Parler à un expert, pouvoir toucher des pièces, voire tester des pièces, découvrir les démonstrations de machines en direct. Alors, il faut s’aider de ces nouvelles technologies même si leur évolution rapide peut impressionner.
En ce qui concerne les enjeux environnementaux, le secteur de l’impression 3D évolue vite et sait qu’il ne peut pas aller à l’encontre d’un des besoins les plus croissants de l’industrie. Il y a déjà des matériaux biosourcés et recyclables imprimables, notamment avec les systèmes de Stratasys, et nous faisons partie des sociétés qui ont fondé le AMGTA, l’association de la fabrication additive pour l’environnement. Le rôle du marketeur relève plus de la communication de ces initiatives et nouvelles possibilités.