Aujourd’hui, je vais vous parler d’une situation qui peut arriver au cours de la vie d’un site : devoir changer d’hébergeur. On peut avoir plein de bonnes raisons de prendre cette décision et l’on se retrouve alors face à une problématique : comment transférer un site WordPress vers le nouveau prestataire choisi ?
Migrer un site n’est pas juste une décision “technique”, avec des fichiers et des données à déplacer. C’est un projet qui doit être bien géré car il peut avoir de grosses conséquences sur votre trafic. Dans cet article, je vous propose donc un pas à pas très concret pour mener à bien un changement d’hébergeur.
Faire le point sur ses besoins en matière d’hébergement
Pour bien choisir votre futur prestataire, il est important de savoir pourquoi vous souhaitez quitter l’actuel…
Très souvent, la décision est consécutive à un problème de performance et/ou à un support client défaillant. Par exemple, votre site est régulièrement inaccessible, vous rencontrez des problèmes de chargement directement imputables à l’hébergeur (temps de réponse serveur trop lent), le support ne vous répond pas… C’est pour cette raison que j’ai quitté OVH, par exemple : un problème signalé sur le serveur, aucune réponse du support technique pendant 3 jours ni même de mail pour prévenir “en masse” les clients concernés… bye !
On peut aussi souhaiter un changement parce que les besoins du site évoluent : vous avez plus de trafic et besoin d’une offre différente que votre hébergeur actuel ne propose pas, vous souhaitez bénéficier de certaines fonctionnalités, de certains logiciels ou de certaines garanties en matière de sécurité informatique, vous souhaitez modifier la localisation du serveur sur lequel est stocké le site et ce n’est pas possible chez votre prestataire existant…
Le prix peut aussi jouer dans le choix, tout comme la “gouvernance d’entreprise”. A titre d’exemple, quand j’ai lancé No Tuxedo, j’étais hébergée chez Nuxit, j’étais satisfaite jusqu’au jour où Nuxit a été racheté par le groupe Magic Online et où la qualité de service s’est dégradée du jour au lendemain.
Ce site WordPress est hébergé chez O2Switch, vous pouvez jeter un œil à leur offre. Si elle vous convient et que vous souscrivez par le biais de ce lien, je toucherai une petite commission sur votre inscription.
Une fois que vous avez listé vos besoins et éventuels facteurs d’insatisfaction, prenez le temps de rechercher l’hébergeur susceptible de vous convenir. N’hésitez pas à poser des questions au service commercial, à comparer les offres, les avis clients récents, à aller faire un tour sur les réseaux sociaux pour voir si les clients de l’hébergeur retenu sont globalement satisfaits.
Établir une feuille de route
Je vous conseille ensuite de créer une “feuille de route” pour noter tout ce que vous aurez à faire. Voici, dans les grandes lignes, les étapes que nous allons suivre pour que la migration se passe bien :
- Souscrire un contrat chez le nouvel hébergeur et récupérer tous les accès nécessaires pour transférer le site WordPress proprement.
- Faire une sauvegarde du site, incluant à la fois les fichiers et la base de données et installer cette sauvegarde chez le nouvel hébergeur. Cela peut se faire de manière automatique ou manuelle.
- Recréer les adresses e-mail.
- S’assurer que le nom de domaine oriente bien l’internaute vers le nouvel hébergeur.
- S’assurer qu’il n’y a pas d’erreurs sur le site suite à la migration.
- Résilier l’abonnement auprès de son ancien prestataire.
1. Souscrire le contrat et récupérer les accès
Une fois que vous avez fait votre choix et souscrit votre contrat, nous allons préparer la migration de votre site vers son nouvel emplacement. Pour ce faire, vous devez récupérer les informations dont nous aurons besoin pour l’installation.
L’accès FTP
WordPress fonctionne grâce à une interaction entre deux composantes : des fichiers, que l’on met en ligne sur un espace de stockage grâce au FTP ; une base de données.
Parlons d’abord du FTP. Soit on vous fournit déjà un accès FTP dès le mail de confirmation d’inscription, soit il faut créer cet accès sur le site de l’hébergeur, qui dispose généralement d’une rubrique intitulée “Comptes FTP” ou similaire.
Au début, votre nom de domaine renvoie encore vers votre ancien hébergeur donc si vous vous connectez avec une adresse du type ftp.notuxedo.com, ça ne fonctionnera pas car notuxedo.com se trouve toujours rattaché à l’ancien hébergeur. Par conséquent, votre hébergeur vous donnera souvent un “hôte de connexion temporaire” (par exemple, leserveur.o2switch.net).
Cet accès temporaire nous permettra de copier les fichiers du site chez le nouvel hébergeur.
Les accès à la base de données
Vous devez créer une base de données chez votre nouvel hébergeur. Il dispose en général d’une rubrique dédiée, vous permettant de choisir le nom de votre base de données, un nom d’utilisateur et un mot de passe. Veillez à choisir un mot de passe très sécurisé (long, mêlant majuscules, minuscules et caractères spéciaux). Parfois, vous devez également attribuer des droits à l’utilisateur (quelques cases à cocher !) pour qu’il soit autorisé à gérer la base de données.
Nous copierons dans cette nouvelle base de données le contenu de l’ancienne base de données… ce qui vous permettra de conserver tous vos articles, pages, commentaires, paramètres chez votre nouvel hébergeur.
Les informations sur votre nom de domaine
Nous allons aussi devoir nous préoccuper de la question de votre nom de domaine, c’est-à-dire l’adresse du site (notuxedo.com dans mon cas). Si vous l’aviez réservé chez votre ancien hébergeur, nous allons le transférer… et si vous l’avez réservé chez un prestataire tiers, nous allons devoir lui signaler le changement d’hébergeur.
A ce stade, réfléchissez simplement à l’endroit où vous avez enregistré votre nom… et s’il s’agit d’un prestataire tiers, vérifiez que vous avez bien accès à votre compte pour gérer votre nom de domaine.
2a. Sauvegarder et réinstaller automatiquement votre site actuel
La sauvegarde est indispensable avant de transférer un site WordPress vers un autre hébergeur : il s’agit de créer une copie du site pour la déplacer chez le nouveau prestataire. Vous avez deux possibilités : réaliser cette tâche automatiquement grâce à une extension WordPress comme Duplicator… ou le faire manuellement.
Parlons d’abord de la sauvegarde automatique.
Tout commence chez votre ancien hébergeur.
Vérifiez au préalable que vous avez un site “propre”
Autant sauvegarder un site le plus optimisé possible ! Alors, avant de lancer les opérations, pensez à mettre à jour vos extensions, votre thème, à nettoyer la base de données (en utilisant par exemple WP-Optimize pour supprimer les tables inutiles et réparer ce qui doit l’être).
Je vous conseille aussi de désactiver votre extension de cache, si vous en avez une (type WP Rocket, WP Super Cache…). En effet, le cache met en mémoire certaines informations ce qui, lors d’une migration, peut créer quelques bugs. Cela fait partie des choses qu’il faudra mieux reconfigurer a posteriori, une fois votre site réinstallé proprement chez votre nouvel hébergeur.
Préparer la migration avec l’extension Duplicator
Duplicator est un plugin WordPress disponible en version gratuite et en version payante (Duplicator Pro), cette dernière offrant des fonctionnalités plus avancées (installation par simple glisser-déposer, création de points de sauvegarde et de restauration, migration d’installations multisites…). L’extension gratuite suffit cependant à un usage courant, c’est celle que je vais vous présenter.
Installez Duplicator depuis le menu Extensions > Ajouter de votre administration WordPress puis activez le plugin.
Duplicator vous propose de vous abonner à la newsletter, vous pouvez cliquer sur “Ignorer” si vous ne le souhaitez pas.
Vous accédez ensuite à une rubrique intitulé “Paquets”. Cliquez sur le bouton “Créer un paquet” pour lancer une sauvegarde de votre site.
Duplicator lui donne un nom par défaut et un emplacement de stockage sur votre serveur, dans un dossier wp-content/backups-dup-lite/ (pour le modifier, il faut disposer de la version payante de l’extension, qui permet d’envoyer la sauvegarde vers des plateformes comme Dropbox, Google Drive, OneDrive ou en FTP). Ensuite, vous pouvez choisir dans la partie “Archive” ce que va contenir la sauvegarde. Dans le cadre d’une migration, on sauvegarde tout (base de données, extensions, thème, fichiers média, etc).
Plus intéressant, Duplicator vous permet de définir dès la sauvegarde tous les accès à votre NOUVEL hébergement. Autrement dit, le nom de la base de données, de l’utilisateur de la base de données, etc. C’est le moment de renseigner les accès créés chez votre nouvel hébergeur.
Duplicator effectue ensuite un test pour détecter notamment si certains fichiers à sauvegarder sont trop lourds et risquent de poser un problème de ressources chez votre hébergeur.
Une fois le site prêt à être sauvegardé, vous pouvez cliquer sur “Création” pour lancer l’assemblage du paquet, autrement dit, de la sauvegarde. Une fois l’opération terminée, vous pouvez copier les fichiers du paquet sur votre ordinateur (vous pouvez également les récupérer sur votre serveur en allant dans le dossier par défaut vu à l’étape 1, wp-content/backups-dup-lite/).
Réinstallez le site en quelques clics
A présent, connectez-vous en FTP au serveur de votre NOUVEL hébergeur en utilisant un client FTP comme FileZilla.
A la racine de votre hébergement (souvent intitulée “www” ou “public_html”), vous allez uploader les deux fichiers générés par Duplicator, tels quels (l’archive et l’installer).
Votre nom de domaine renvoie encore vers votre ancien hébergeur donc en général, votre nouvel hébergeur vous donne une adresse provisoire pour consulter vos fichiers sur un navigateur. Par exemple, chez o2switch l’adresse est du type “monidentifiant.odns.fr”.
Vous allez simplement taper cette adresse provisoire suivie de /installer.php (par exemple, monidentifiant.odns.fr/installer.php).
La première étape permet de définir les informations concernant la base de données chez votre nouvel hébergeur (son nom, l’utilisateur et le mot de passe utilisateur). Vous pouvez ensuite cliquer sur le bouton “Validate” pour que Duplicator vérifie si les informations sont exactes.
Si les informations sont bonnes, Duplicator va extraire tous les fichiers de l’archive et réinstaller votre site à l’identique, tout en mettant à jour la base de données.
La 2e étape consistera à vous connecter à l’administration pour finaliser l’installation. Je vous conseille de laisser cochée la case proposée, qui permet de supprimer automatiquement les fichiers d’installation après connexion.
Je vous recommande également d’aller dans le menu Réglages > Permaliens de l’administration de WordPress et de sauvegarder (sans rien modifier), cela limite les erreurs liées aux URL lors d’une migration. Pensez ensuite à explorer le site pour vérifier que tout fonctionne bien et à reconfigurer, le cas échéant, votre extension de cache.
2b. L’alternative : sauvegarder le site soi-même à la main
Duplicator peut ne pas fonctionner sur certains hébergements mutualisés et/ou si le volume de fichiers à sauvegarder est très important. L’extension propose quelques pistes pour essayer de contourner le problème mais si vous n’y parvenez pas, l’alternative est tout simplement d’effectuer vous-même la sauvegarde.
Sauvegarder les fichiers de WordPress
Connectez-vous au FTP de votre site, en utilisant par exemple un client FTP comme FileZilla. Allez dans le dossier qui contient tous les fichiers de WordPress (il doit contenir à la fois des répertoires intitulés wp-admin, wp-content, wp-includes et des fichiers qui portent des noms comme wp-config.php).
Dans la partie de gauche de Filezilla, affichez par exemple le bureau de votre ordinateur (Desktop) et faites un clic droit puis choisissez “Créer un nouveau dossier et y accéder”. Intitulez-le par exemple “SAUVEGARDE”.

Dans la zone de droite, sélectionnez tout le contenu (c’est-à-dire à la fois les dossiers wp-admin, wp-content et wp-includes ET tous les autres fichiers présents). Faites ensuite un clic droit et choisissez “Télécharger”.

Les fichiers et dossiers vont commencer à se transférer dans votre dossier “SAUVEGARDE” fraîchement créé. Cette procédure de sauvegarde peut être assez longue, notamment si vous avez beaucoup d’images sur votre site.
Sauvegarder la base de données du site
Connectez-vous à votre outil de gestion de base de données (en général, il s’agit de phpMyAdmin). Sélectionnez la base de données de votre site dans la colonne de gauche… puis cliquez sur le menu “Exporter” en haut de page.

Vous arrivez sur ce type de présentation :

La plupart du temps, ces options par défaut sont parfaites pour effectuer une sauvegarde de votre base de données, vous avez juste à cliquer sur “Exécuter” pour lancer la sauvegarde (un fichier se terminant par “.sql” se télécharge sur votre ordinateur).
A ce stade, nous avons entièrement sauvegardé votre site.
Modifier les informations de configuration
Dans votre dossier SAUVEGARDE, sur le bureau de votre ordinateur, se trouve un fichier intitulé wp-config.php. Ouvrez-le avec un éditeur de texte comme Notepad++ (ne l’ouvrez pas avec Word). Vous allez devoir changer 4 lignes dans ce fichier :
define('DB_NAME', 'nomdelabasededonnées');
define('DB_USER', 'utilisateurdelabasededonnées');
define('DB_PASSWORD', 'motdepassedelabasededonnées');
define('DB_HOST', 'hôtedelabasededonnées');
Remplacez…
- nomdelabasededonnées par le nom que vous avez donné à votre base de données chez le nouvel hébergeur ;
- utilisateurdelabasededonnées par le nom de l’utilisateur que vous avez créé ;
- motdepassedelabasededonnées par le mot de passe que vous avez choisi ;
- hôtedelabasededonnées par le nom de l’hôte. Cet hôte vous est indiqué par le nouvel hébergeur sur votre compte ou dans un e-mail quand vous créez une base de données. Par défaut, c’est souvent “localhost”… mais certains hébergeurs peuvent personnaliser ce paramètre.
Voilà, nous sommes prêts à passer à l’étape suivante !
Installer la sauvegarde chez le nouvel hébergeur
Nous allons tout simplement refaire les choses en sens inverse… mais avec le nouvel hébergeur : envoyer les fichiers stockés dans le dossier “SAUVEGARDE” chez votre nouvel hébergeur… et importer la base de données depuis votre ordinateur vers le nouvel hébergeur !
Importer les fichiers
Pour les fichiers, l’opération est simple : affichez sur la gauche de FileZilla le contenu du dossier SAUVEGARDE (qui doit comporter les dossiers wp-admin, wp-content, wp-includes et un certain nombre de fichiers)… et sur la droite, affichez l’intérieur du dossier où vous devez installer le site chez votre nouvel hébergeur.
Souvent, ce dossier s’appelle “public_html” ou “www”. Vous devez double-cliquer dessus pour entrer dedans.
Une fois que vous y êtes, sélectionnez tout le contenu du dossier SAUVEGARDE et faites-le glisser vers la droite pour lancer son transfert dans “public_html” ou “www”.
Importer la base de données
Pendant que le transfert s’effectue, connectez-vous à l’outil de gestion de base de données (phpMyAdmin) de votre nouvel hébergeur, allez dans la base de données que vous avez créée. Cette fois-ci, au lieu de cliquer sur “Exporter”, cliquez sur “Importer” dans le menu.

Cliquez sur “Choisir un fichier” et choisissez le fichier se terminant par “.sql” que vous avez enregistré tout à l’heure. En général, il ne faut pas toucher aux autres options et simplement cliquer sur “Exécuter” pour lancer la copie de votre ancienne base de données chez votre nouvel hébergeur.
Et si la base de données est trop lourde ?
Chaque hébergeur impose une limite à la taille des fichiers de base de données que l’on peut mettre en ligne et parfois, votre base de données dépasse cette limite, en particulier si vous avez un gros blog.
Dans ce cas, la procédure est un peu plus complexe car il va falloir découper le fichier en plusieurs morceaux et les mettre en ligne les uns après les autres.
Ouvrez le fichier avec un éditeur comme Notepad++, je vous déconseille le Bloc-Notes de Windows qui a beaucoup de mal à gérer les fichiers très lourds.
Le plus simple : faites en sorte que chaque bout (à part le tout premier) commence par une ligne “INSERT INTO”… et se termine par un “);” précédant un “INSERT INTO”.
La ligne “INSERT INTO” figure à de nombreuses reprises dans un fichier de base de données, ce qui vous permet de couper facilement le fichier à l’endroit de votre choix, en deux ou plusieurs morceaux.
Ici par exemple, mon premier bout de fichier pourrait se terminer juste avant le “INSERT INTO”… tandis que le deuxième morceau commencerait au niveau du “INSERT INTO”.

Je vous conseille de numéroter ensuite les différents fichiers car il faudra les importer dans l’ordre.
A ce stade, votre nouveau site est entièrement prêt chez votre nouvel hébergeur. Si vous vous connectez à l’adresse d’hébergement temporaire qu’il vous a fournie, vous devriez pouvoir visualiser votre site. Il peut y avoir quelques bugs d’affichage mais vous devez voir le site. Si vous obtenez une erreur du type “Erreur de connexion à la base de données”, ce n’est pas normal : ça laisse entendre que les informations renseignées dans le fichier wp-config.php ne sont pas bonnes.
Vérifiez bien cette étape avant de passer à la suite !
3. Recréer vos adresses e-mail
Si vous avez des adresses e-mail personnalisées pour votre site, par exemple redaction@monsite.com, pensez à les recréer chez votre nouvel hébergeur, qui dispose souvent d’une rubrique dédiée qui porte un nom comme “Comptes e-mail”. Si vous avez beaucoup d’adresses personnalisées, il faudra revoir aussi la répartition des quotas attribués à chaque adresse et veiller à ce que chacun puisse redéfinir son mot de passe dans les meilleurs délais.
Ça permettra aux boîtes mail d’être immédiatement opérationnelles lorsque le transfert sera finalisé et que chacun reste joignable autant que possible !
Si vous le pouvez, pensez à réaliser une sauvegarde de la boîte mail avant migration pour éviter de perdre tout votre historique.
Après migration, il faudra penser à reconfigurer vos comptes e-mail sur votre smartphone ou client de messagerie (Outlook, Thunderbird, etc) car il est fort probable que certains paramètres auront changé entre votre ancien et votre nouvel hébergeur.
4. Informer les visiteurs en cas de migration
Une migration peut induire quelques perturbations pour les visiteurs.
Au départ, votre nom de domaine renvoie vers votre ancien hébergeur… puis nous allons lui dire “à partir de maintenant, arrête d’envoyer les gens là-bas, envoie-les vers ce nouvel emplacement”. Cette procédure demande un peu de temps (parfois jusqu’à 72h)… et peut occasionner quelques perturbations.
Pour cette raison, on évite en général de lancer une migration à une heure où le trafic est important. Idéalement, on lance ça tard le soir. De même, on évite de lancer la migration le vendredi quand tout le monde part en week-end dans la foulée. Mieux vaut initier ça en début de semaine pour que tout le monde soit le plus joignable possible s’il y a des bugs urgents à résoudre dans les jours qui suivent.
Je vous conseille aussi de ne pas hésiter à communiquer sur la migration. Pas besoin d’entrer dans des détails techniques mais vous pouvez afficher une pop-up ou un bandeau d’information (une extension comme WPFront Notification Bar peut vous y aider) avec un message du type “Une opération de maintenance est en cours sur le site, vous êtes susceptible de rencontrer des erreurs ponctuelles jusqu’au (date)”.
Pour finir, évitez d’apporter des changements à votre site ou de publier/planifier de nouveaux articles pendant cette période de migration. En effet, si vous faites des modifications sur la version du site qui se trouve chez l’ancien hébergeur, elles seront perdues chez le nouveau prestataire.
Pour cette raison, on instaure en général une période de “freeze” avant une migration où, pendant une semaine par exemple, on n’apporte aucun changement au site le temps de tout transférer/tester proprement.
5. Transférer le nom de domaine
A ce stade, vous avez deux “versions” de votre site qui coexistent : votre nom de domaine mène toujours à votre site chez votre ancien hébergeur… mais en coulisses, vous avez aussi préparé votre site à une adresse temporaire chez votre nouveau prestataire.
Il reste donc une étape importante à franchir : faire en sorte que votre nom de domaine oriente les gens vers le nouvel hébergeur où tout est prêt… et plus vers l’ancien.
Il y a ici deux cas de figure :
- Si vous avez enregistré votre nom de domaine chez votre ancien hébergeur, il va falloir lancer une procédure de transfert pour dire à ce prestataire “Lâche le nom de domaine” puis dire au nouveau “Récupère le nom de domaine”.
- Si vous avez enregistré votre nom de domaine auprès d’un tiers, il va juste falloir acter la migration en faisant ce qu’on appelle un changement de DNS.
Cas #1 – Transférer un nom de domaine
Chaque hébergeur aura sa propre procédure, les intitulés peuvent légèrement varier mais dans les grandes lignes, voici comment ça se passe :
- Déverrouillage du domaine – Depuis l’administration de votre ancien hébergeur, vous déverrouillez le domaine pour permettre son transfert. Vous aurez ensuite une durée limitée pour effectuer ledit transfert.
- Récupérer le code d’autorisation de transfert – Il peut être appelé “Authcode”, “AUTH/INFO”. Ce code permettra de s’assurer que c’est bien vous qui autorisez ce transfert et non une tierce personne qui essaie de vous voler le nom de domaine.
- Fournir ce code à votre nouvel hébergeur (ou au nouveau prestataire chez qui vous transférez le nom).
Il est souvent nécessaire, en complément, de valider le transfert grâce à un e-mail que l’on reçoit à ce sujet.
Si ça peut vous aider, voici les pages proposées par quelques hébergeurs sur le sujet :
Le transfert d’un nom de domaine prend souvent une semaine (votre site reste fonctionnel pendant ce temps) et il n’est possible que si votre nom a plus de 60 jours.
Cas #2 – Changer les DNS d’un nom de domaine
Récupérez les DNS de votre nouvel hébergeur (il vous les donne souvent dans le mail d’inscription). Ça ressemble généralement à ça :
ns1.monprestataire.com
ns2.monprestataire.com
Connectez-vous chez le prestataire auprès duquel vous avez enregistré un nom de domaine… et partez à la recherche de la rubrique où vous pouvez changer les DNS. Chez Gandi par exemple, la rubrique s’appelle “Domaines > mondomaine.com > Serveurs de noms”. Renseignez les données de votre nouvel hébergeur.
Ça y est, le transfert est lancé. Vous pouvez ensuite utiliser un outil comme “What’s my DNS” pour suivre la propagation des DNS.
De quoi s’agit-il exactement ? Cela prend plus ou moins longtemps pour un nom de domaine de diriger les gens vers le “bon hébergeur”. Pendant une période allant jusqu’à 72h, vous allez souvent constater que selon la région du monde, tous les visiteurs n’accèdent pas à votre nouvel hébergeur, certains seront encore renvoyés vers l’ancien.
Une fois que le transfert est fini, les serveurs du monde entier doivent afficher les mêmes informations, comme ici pour No Tuxedo :
6. Ultimes vérifications après migration
A ce stade, votre site WordPress doit être pleinement fonctionnel à son nouvel emplacement. Vérifiez que tout fonctionne bien et accordez-vous au moins quelques jours de délai avant de supprimer l’ancien site chez votre ancien hébergeur.
Il s’agit, dans ce laps de temps, de vérifier quelques points clés :
- Que le certificat SSL (permettant d’avoir un site en https et non en http) est bien configuré ;
- Que les liens internes fonctionnent sans message d’erreur ;
- Que les formulaires sont fonctionnels (envoyez des e-mails de test pour vous en assurer) ;
- Dans le cas d’un site e-commerce, que les fonctionnalités essentielles (ajout au panier, choix de la livraison, validation de la commande) ne présentent pas d’erreur ;
- Que vous recevez bien les notifications essentielles du site (en cas de nouveau message, nouvelle commande, nouveau commentaire par exemple) ;
- Que les images et vidéos se chargent bien ;
- Que l’extension de cache éventuelle est bien configurée ;
- Qu’il n’y a pas de bug lié à une configuration différente du serveur (par exemple, une version de php plus moderne induisant une incompatibilité avec certains plugins un peu anciens) ;
- Que les outils tiers intégrés à votre site fonctionnent également (collecte de données statistiques, CRM…) ;
- Que des sauvegardes automatiques sont bien actives.
Je conseille d’engager ce genre de procédure de changement d’hébergeur quelques semaines avant la fin de votre contrat d’hébergement, ça laisse le temps de transférer les fichiers et le nom de domaine tranquillement… et de déboguer le site s’il y a un problème de configuration suite à la migration !
Transférer un site WordPress, une procédure pas anodine !
En soi, transférer un site WordPress vers un autre hébergeur n’est pas très complexe, il s’agit avant de tout de sauvegarder un site et de copier cette sauvegarde à un nouvel emplacement… Mais comme vous pouvez le voir à la longueur de ce tutoriel, il y a plein d’étapes à respecter et de choses à garder en tête si bien qu’au final, la procédure n’est pas anodine.
On n’est jamais marié à son hébergeur. Si vous constatez des problèmes récurrents qui ne sont pas de votre fait… et qu’on ne vous apporte pas de réponse dans un délai raisonnable, vous êtes en droit de changer de prestataire pour offrir à votre site une qualité de service plus satisfaisante !
Avez-vous déjà changé d’hébergeur ou envisagé de le faire ?