Après deux ans de transformation de son modèle, le ciel n’est pas encore dégagé chez Cdiscount. Cnova, la maison mère du site français, annonce un volume d’affaires stable en comparable au troisième trimestre 2024. L’entreprise a fait progressivement basculer une grande partie de ses ventes directes en marketplace depuis 2022, car le modèle est plus rentable. 67% du volume d’affaires lié à la vente de produits est désormais réalisé par les vendeurs tiers de sa place de marché, soit 5 points de plus qu’il y a un an. Les ventes directes baissent, logiquement, de 11,6% entre juillet et septembre 2024 par rapport à la même période en 2023. Mais la hausse de l’activité marketplace, qui progresse de 7,8%, ne suffit pas à compenser. Au global, l’activité e-commerce de Cnova chute de 0,6% sur le trimestre en comparable.
Le pouvoir d’achat en berne
Cdiscount peine à retrouver le chemin de la croissance car ses deux secteurs clefs, l’électronique grand public et la maison, souffrent encore des conséquences de la période inflationniste. En France, au deuxième trimestre 2024, les ventes de produits non alimentaires étaient en baisse de 2% selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance. Les consommateurs ont encore le sentiment d’avoir perdu du pouvoir d’achat et concentrent leurs dépenses sur des articles considérés comme essentiels. L’entreprise fait également face à une plus forte concurrence : les gros retailers brick and mortar ont désormais quasiment tous une place de marché sur leur site. Par ailleurs, la marketplace Temu, qui commercialise des produits fabriqués en Chine depuis avril 2023 en France, gagne des parts de marché dans le non alimentaire.
Mais malgré ces vents contraires, la compagnie parvient à muscler sa rentabilité : son Ebitda en comparable progresse de 7,9%, à 16 millions d’euros et elle dégage 4 millions d’euros de cash flow, contre -16 millions à la même période en 2023. Cette rentabilité est notamment portée par son activité BtoB, qui décolle de près de 47% sur le trimestre. « La croissance de nos revenus liés aux services, notamment ceux de la marketplace, la publicité et du B2B, alimente notre EBITDA et notre cash flow […], confirmant l’effet positif de notre nouveau modèle économique sur la rentabilité », indique Thomas Métivier, PDG de Cnova dans un communiqué.