Être spécialiste de la fast fashion n’est pas une garantie de bonne santé, comme en attestent les difficultés du britannique Boohoo, contraint de lever près de 40 millions de livres sterling (48 millions d’euros) sur les marchés financiers pour sortir de la crise. L’e-commercant de Manchester est mis sous pression par son puissant concurrent Shein, qui cible les consommateurs avec des articles de mode à bas coût fabriqués en Chine. Le site, au positionnement tarifaire plus faible encore que celui de Boohoo, fait un carton, porté par l’inflation qui a réduit comme peau de chagrin le portefeuille des consommateurs. Boohoo fait également face à la concurrence de la place de marché spécialiste des produits low-cost asiatiques Temu, arrivée au Royaume-Uni en avril 2023. La marketplace propose notamment des articles de mode.
Des mauvais résultats
Pour riposter, Boohoo a lancé en août 2024 une place de marché proposant aux consommateurs les produits de 200 marques de qualité, pour se différencier de ses deux principaux rivaux. La compagnie fait également face à une crise de gouvernance, liée à ses mauvais résultats financiers. Le 21 octobre 2024, le PDG de l’entreprise John Liyttle, en poste depuis 5 ans, a posé sa démission. Il reste à la tête de la compagnie jusqu’à ce qu’un successeur lui ait été trouvé. Il a été contraint de quitter son poste par le principal actionnaire du groupe, Fraser, qui détient 27 % de ses parts.
Le dirigeant venait d’annoncer des résultats trimestriels en berne, avec un chiffre d’affaires en baisse de 15 %, un volume d’affaires à -7 % et une dette nette en hausse de 120 millions d’euros. Cette levée de fonds boursière pourrait permettre à la société de se remettre sur les rails de la croissance… et de servir des dividendes à ses actionnaires.
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