Première victoire pour WP Engine dans son conflit qui l’oppose à Automattic, société mère de WordPress, et son fondateur Matt Mullenweg. Ces derniers ont vu une juge californienne ordonner à Automattic, mardi 10 décembre 2024, de cesser de bloquer l’accès de WP Engine aux ressources de WordPress.org. Retour sur cette affaire qui bouleverse l’écosystème du CMS.
Face à WordPress, WP Engine s’offre une première victoire judiciaire
WP Engine, service tiers d’hébergement WordPress, devrait retrouver son accès aux serveurs de WordPress.org, ainsi que le contrôle de son plugin ACF. C’est ce qu’a décidé une juge d’un tribunal californien, donnant raison à WP Engine qui accusait Automattic et son PDG, Matt Mullenweg, de « multiples formes de préjudice irréparable immédiat ». La juge Araceli Martinez-Olguin a en effet considéré fondées les affirmations du service d’hébergement.
L’injonction préliminaire mentionne que les actions d’Automattic ont porté atteinte aux relations commerciales de WP Engine, déclarant que le comportement de Mullenweg « visait à provoquer une rupture ou une perturbation ». En réponse à l’argument d’Automattic, qui reprochait à WP Engine de s’appuyer sur WordPress.org sans droit contractuel explicite et que le préjudice subi était « auto-infligé », la juge a souligné que le rôle d’Automattic dans la concrétisation de ce préjudice par des actions ciblées contre WP Engine, et non contre d’autres concurrents, ne pouvait être ignoré.
Dans un post sur X, WP Engine s’est dit « reconnaissant que le tribunal ait accepté notre requête », la décision apportant « une stabilité indispensable à l’écosystème WordPress ». La société ajoute rester déterminée à servir ses clients « tout en collaborant pour assurer la vigueur, la prospérité et la stabilité de la communauté WordPress ».
À l’origine du conflit, la question de la contribution dans l’open source
Automattic, société mère de WordPress, avait bloqué le 1er octobre 2024 l’accès aux ressources de WordPress.org à WP Engine. La raison : ce dernier serait un « cancer pour WordPress », selon les mots de son fondateur Matt Mullengew, les accusant de profiter du CMS open source sans contribuer suffisamment à son développement.
Quelques jours plus tard, WordPress.org prend le contrôle du plugin ACF de WP Engine, pour des raisons – officiellement – de sécurité. Mais le service d’hébergement ne se laisse pas faire, déposant plusieurs plaintes, dont une injonction préliminaire en Californie, accordée, donc, ce mardi 10 décembre 2024.
Ce feuilleton, qui devrait encore connaître quelques rebondissements, a secoué l’écosystème du CMS. La communauté a semblé à la fois regretter le manque effectif de contribution de WP Engine à WordPress, tout comme l’attitude du fondateur du CMS Matt Mullenweg, dont certaines décisions et certains propos n’ont pas été compris voire acceptés, révélant au passage une personnalité colérique, capable de licencier les salariés d’Automattic en désaccord avec ses décisions.