Les ténors de la formation initiale se sont donné le mot : étendre l’offre et la diversifier. L’Iscom va lancer quatre nouveaux MBA (Marketing digital et e-business ; Créations digitales ; Marque corporate, RSE et communication Interne ; et Stratégique, publicité et médias) tandis qu’Audencia va proposer un… Bachelor en communication. Une offre bâtie sur le constat que le secteur recherche des profils opérationnels avec une vision élargie, explique Sylvie Chancelier, directrice d’Audencia SciencesCom : « Cette formation aura une forte dimension de culture générale. Il s’agit d’apporter un enseignement qui assure une meilleure compréhension de l’international, des enjeux sociétaux et des outils d’aujourd’hui, c’est-à-dire la RSE mais aussi l’IA, tous ces nouveaux enjeux et outils qui viennent bousculer la façon dont on communique et dont on s’informe. » La moitié des cours seront dispensés par des enseignants-chercheurs en sciences de l’information et de la communication issus d’Audencia.
L’Efap se démarque avec l’ouverture en septembre d’un campus à Nice. Les étudiants pourront découvrir chaque année un autre site de l’école hors de l’Hexagone, précise Vincent Montet, directeur du MBA Digital Marketing & Business : « Ce parcours international comprend des summer et winter schools de deux à quatre semaines en 1re et 3e années en France et aux États-Unis ainsi qu’un semestre d’études, en 2e et en 4e années en Europe, en Asie ou aux États-Unis. »
Transmission entre pairs
Sup de Pub et Sup de Création misent sur la généralisation de la transmission des connaissances entre pairs. « Cela permet de transmettre des compléments de formation et d’avoir des étudiants un peu plus polyvalents puisqu’ils abordent des domaines qui ne sont pas forcément liés à leur spécialisation », affirme Anne-Françoise Stasser, directrice générale. Le bilan de la phase de test a permis d’identifier les avantages de la méthode, précise la dirigeante : « Cela leur permet aussi de structurer leur pensée et de constater que transmettre n’est pas forcément aussi simple qu’ils pourraient le penser. C’est important en tant que futur responsable de communication au sein d’une agence ou d’un annonceur de pouvoir être en capacité d’expliquer un sujet, de le structurer et de prendre du recul. » Autre avantage : « Cela les initie aussi un peu au management parce qu’ils peuvent évaluer le niveau de compréhension de leur message. »
Agents IA
Pour renforcer les compétences de ses futurs diplômés, l’Efap approfondit l’enseignement sur l’IA générative. « Ce qui est nouveau, c’est la notion d’automatisation, explique Vincent Montet. Il s’agit d’apprendre à nos étudiants à travailler avec l’IA afin qu’ils maîtrisent tous les process d’automatisation de leurs tâches. » L’étape des « agents IA » est déjà en préparation. « Les agents commencent à émerger et ils vont devenir un enjeu dans la communication, dans l’interface et dans l’expérience client et l’expérience utilisateur. Il faut que nos étudiants montent en puissance d’année en année sur la maîtrise de ces outils. »
Constatant la dépendance croissante du secteur vis-à-vis des technologies et médias numériques, l’Iscom compte « radicalement augmenter l’acculturation à ces outils » avec un module transversal pour tous les étudiants. Intitulé « Culture Tech et Digital Litteracy », il comporte trois volets abordant successivement l’utilisation de l’IA générative appliquée aux métiers de la création ; les nouvelles compétences liées aux métiers de l’adtech (advertising technology), soit tous les métiers de l’achat média notamment le programmatique ; enfin, les outils et technologies de la MarTech (Marketing Technology).
Étoffer les CV
Pour améliorer la professionnalisation des étudiants en formation initiale, ECS (groupe MediaSchool, propriétaire de Stratégies) mise sur une plateforme extérieure qui va leur soumettre des demandes réelles exprimées par des entreprises. « Cela va permettre aux étudiants de se professionnaliser et aux entreprises qui ne peuvent pas recourir à des agences de bénéficier de travaux d’étudiants », expose Caroline Fleury, directrice de ECS Paris (Groupe MediaSchool, propriétaire de Stratégies). Intégré dans le parcours pédagogique avec des cours dédiés, ce dispositif sera supervisé par des professionnels qui aideront les étudiants à choisir leur mission et à la réaliser. La plateforme propose un système de notation et de badges en fonction du nombre de missions réalisées, soit un moyen aussi d’étoffer les CV. Si le test est probant, la plateforme sera accessible à tous les étudiants à partir de septembre.
Miser sur la professionnalisation des étudiants en formation initiale répond aussi à l’évolution du mode de financement de l’alternance, explique Caroline Fleury : « Avec la réduction des aides, il y aura plus d’étudiants en formation initiale et ces derniers auront besoin de se professionnaliser pour répondre aux besoins des entreprises. Nous voulons montrer aux étudiants qu’ils peuvent se professionnaliser même sans l’alternance et que nous les accompagnons dans cette phase de professionnalisation. » S’ils le souhaitent, les étudiants en alternance pourront aussi y accéder et postuler à des missions afin d’acquérir une nouvelle compétence.