Il a beau vivre en Normandie, il ne compte plus ses allers et retours à Paris, où siège la société Stuart, spécialisée dans la livraison via des coursiers autoentrepreneurs. Depuis le mois de septembre, Serge Kaldany en a pris les rênes. Lui est plutôt rompu aux boites tech, il est notamment passé chez Yahoo ! puis chez Amazon Advertising. De la tech, il y en a beaucoup chez Stuart, « nous comptons plusieurs centaines de salariés avec un investissement majeur dans notre technologie : plus de la moitié de nos effectifs sont des ingénieurs et développeurs dédiés à l’innovation et à l’optimisation de notre plateforme», souligne le DG.
Le Royaume-Uni, premier marché où Stuart opère
Stuart n’a beau avoir que 10 ans d’existence, elle a déjà connu plusieurs vies. D’abord start-up tricolore, elle est rachetée en 2017, au bout de deux ans, à 100 % par La Poste. Fin 2023, La Poste s’en sépare, Stuart est désormais aux mains du fonds allemand Mutares. Elle opère principalement au Royaume-Uni « où la culture de la livraison est bien plus forte, les consommateurs britanniques se font livrer en moyenne 4 fois plus que les Français », nous apprend Serge Kaldany. Elle compte parmi la myriade de prestataires présents en France proposant leurs services pour la livraison (150 villes en France), et est présente en Pologne.
La grande distribution, marché historique de Stuart
Stuart s’est construite en offrant un service de livraison en marque blanche, instantanée ou programmée en J+1, d’abord pour la grande distribution. Aujourd’hui, cette verticale reste importante pour la société, même si nous ne saurons rien de ces chiffres « Les commandes e-commerce sont de plus en plus expédiées directement des magasins, et le « lâcher de chariot », propre à la France, constituent autant de flux sur lesquels nous intervenons ».
En plus des réseaux de franchisés, Serge Kaldany offre ses services et aux commerces de bouche et de proximité, axe qu’il souhaite aujourd’hui renforcer : « Nous comptons 50 000 commerces travaillant avec nous, l’objectif est de passer à 60 000 d’ici à la fin de l’année ». La société dit aider pour cela les livreurs dans l’acquisition de vélos, vélos cargos, scooter ou 4-roues.
Des nouveaux clients, la société en aura besoin pour pour améliorer sa situation financière. Si le chiffre d’affaires s’est à peu près maintenu, à 11,6 millions d’euros en 2023 d’après le site Pappers, le résultat net a beaucoup souffert, à l’image du e-commerce. En 2023, il s’affichait à 11, 4 millions d’euros (et -13,6 millions d’euros en 2022).
Résultats de Stuart extraits du site Pappers :