Face à l’intensification des régulations visant à protéger les jeunes utilisateurs sur internet, Google franchit un nouveau cap en intégrant l’intelligence artificielle dans ses dispositifs de sécurité. L’objectif : offrir une expérience en ligne adaptée à tous les âges tout en répondant aux exigences légales croissantes. Cette évolution marque un tournant dans la manière dont les grandes plateformes gèrent la sécurité numérique des mineurs.
Une détection d’âge automatisée par l’IA
Parmi les innovations majeures, Google s’appuie désormais sur l’apprentissage automatique pour estimer l’âge des utilisateurs à partir de leurs comportements en ligne. Le système analyse les habitudes de navigation afin de déterminer si l’internaute pourrait être un adolescent. Une fois cette détection effectuée, des restrictions spécifiques s’appliquent automatiquement.
Par exemple, si les recherches portent sur des sujets typiquement adultes comme les crédits immobiliers ou les impôts, Google suppose que l’utilisateur est majeur. À l’inverse, des comportements liés aux loisirs ou centres d’intérêt plus courants chez les jeunes déclenchent des contrôles renforcés. Dans ce cas, une notification invite l’utilisateur à vérifier son âge par différents moyens : l’envoi d’une pièce d’identité, un selfie ou encore la saisie d’informations de carte bancaire.
Restrictions renforcées pour les mineurs
Une fois un utilisateur identifié comme mineur, plusieurs mesures de protection sont automatiquement activées. Le filtre SafeSearch bloque les contenus explicites dans les résultats de recherche, tandis que YouTube limite l’accès aux vidéos sensibles ou réservées aux adultes.
Google s’appuie également sur Family Link, une application dédiée aux parents, qui leur permet de définir des limites de temps d’écran, de surveiller les activités numériques de leurs enfants et de recevoir des rapports détaillés sur l’utilisation des appareils.
Ces outils visent à créer un environnement numérique plus sûr et à offrir aux parents un contrôle accru sur les expériences en ligne de leurs enfants, tout en respectant leur vie privée.
Une réponse aux pressions des régulateurs
Ces initiatives ne résultent pas uniquement d’une démarche proactive de Google. Elles s’inscrivent dans un contexte de renforcement des régulations sur la protection des mineurs en ligne, notamment aux États-Unis. Des lois récentes comme le Kids Online Safety Act et le Kids Off Social Media Act imposent désormais aux plateformes de prouver qu’elles mettent en place des mesures concrètes pour protéger les jeunes utilisateurs contre les contenus inappropriés ou dangereux.
Google n’est pas seul à revoir ses pratiques. Meta, par exemple, expérimente des outils similaires sur Instagram pour vérifier l’âge de ses utilisateurs et limiter l’exposition des jeunes à des contenus sensibles. Cette pression réglementaire, couplée à une concurrence accrue, pousse les géants du numérique à renforcer leurs dispositifs de sécurité en permanence.
Vers une détection toujours plus fine
Avant ces dernières évolutions, Google avait déjà mis en place plusieurs mécanismes pour encadrer l’expérience en ligne des moins de 18 ans. Le filtre SafeSearch, les rappels réguliers sur YouTube pour inciter les jeunes à faire des pauses, ou encore les restrictions sur Google Play sont autant de mesures déployées pour limiter l’exposition aux contenus inappropriés.
Malgré ces efforts, Google les considère insuffisants. La nouvelle génération d’algorithmes basée sur l’IA vise à affiner la détection et à éviter que des utilisateurs échappent aux contrôles en contournant les méthodes traditionnelles de vérification d’âge.
Parmi les autres innovations, Google Messages inclut désormais des alertes pour prévenir l’exposition à des contenus sensibles. Ces nouvelles fonctionnalités témoignent de la volonté de l’entreprise de rester à la pointe en matière de protection numérique.