Équitation, vin, foot… l’émergence des « bachelors passion »


Une nouvelle formule pédagogique proposée par l’ISC Paris porte un nom évocateur : le parcours Passion. L’idée ? Scinder son programme de bachelor en deux parties. Durant la moitié du temps, les étudiants reçoivent l’enseignement classique de cette école de management, présente dans la capitale et à Orléans (Loiret). Quand l’autre partie est consacrée à leur passion.

Entre passion et raison

« Nous avons d’abord créé le parcours Cavalier, destiné aux passionnés de sport équestre. Avec l’idée de libérer du temps pour pratiquer leur loisir, tout en s’immergeant dans son écosystème professionnel », retrace Pierre Barreaud, directeur du campus d’Orléans de l’ISC. La douzaine d’étudiants-cavaliers sont ainsi en lien avec les centres équestres, les sponsors et la myriade d’autres acteurs du monde équin. Toute l’année, ils travaillent sur des cas concrets issus du milieu, développent leur réseau, avec, en point d’orgue, l’organisation d’un concours de saut d’obstacles au printemps.

À la rentrée prochaine, l’ISC Paris lancera un nouveau parcours intitulé Sport Com. En n’excluant pas de décliner, à l’avenir, ce concept pour toute autre appétence (musique, théâtre, etc.) susceptible de se transformer en métier. « Notre démarche est de proposer un programme entre passion et raison. Pouvoir utiliser la première comme moteur, tout en gardant un socle académique solide, qui permet de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier », confie Pierre Barreaud. Si ces bachelors sont l’occasion de plonger dans un domaine qui fait rêver, ils sont aussi là pour balayer quelques fantasmes.

« On a toujours tendance à idéaliser l’activité que l’on aime. Mais lorsqu’on est en plein dans sa réalité, avec ses contraintes ou encore ses horaires, a-t-on toujours envie d’y faire carrière ? », questionne la direction de l’ISC d’Orléans. Si la réponse est oui, tant mieux. Les diplômés disposeront d’une belle avance par rapport à d’autres candidats aux mêmes postes, grâce à leurs expériences et leur réseau. Dans le cas contraire, leur bachelor en management leur permettra tout aussi bien de se tourner vers d’autres horizons.

Le plaisir comme moteur

Hugo est tombé dans le fût quand il était petit. « Je suis né au pied du mont Brouilly, petit-fils et neveu de viticulteur. Il n’y a que mon père qui ne le soit pas, et encore : il travaille dans les machines viticoles », raconte le jeune homme, en 3e année du bachelor Vins et Spiritueux de l’Inseec, à Beaune (Côte-d’Or). Dire qu’il est passionné de vin est une litote : « Je prends un plaisir fou à être dans les vignes, apprendre la vinification, goûter de nouveaux produits. »

Son bac en poche, Hugo quitte son Beaujolais natal pour la Bourgogne, afin d’intégrer le BTS technico-commercial Vins, Bières et Spiritueux du lycée viticole de Beaune, très reconnu dans la filière. « Je me suis beaucoup investi pour décrocher ce BTS. Je le voulais tellement », se souvient Hugo. Conscient que maîtriser l’anglais est un incontournable, il part en Californie pendant six mois pour travailler… dans un domaine viticole.

« Ça a été une expérience formidable. Les Californiens disposent d’infrastructures et de technologies de pointe, ils font attention aux moindres détails. On est à des kilomètres des productions familiales que je connaissais », raconte le jeune homme.

Quelques mois plus tard, Hugo rejoint l’Inseec pour sa 3e année de bachelor. Dans ce cursus, les étudiants viennent de différents horizons, certains étant très avancés en viticulture, d’autres issus de formations en commerce ou marketing. « Quand nous travaillons en groupe, c’est génial, car chacun trouve sa place et aide les autres sur le domaine qu’il maîtrise, apprécie ce passionné pour qui le vin n’est pas un produit. C’est de l’amitié avant tout, un formidable moyen de partager ses émotions. »

La passion s’invite également dans le bachelor d’Audencia, qui lance cette année une nouvelle spécialisation consacrée au sport business sur son campus de Saint-Ouen. Déjà bien identifiée des professionnels du secteur à travers son Mastère Spécialisé MROS (Management responsable des organisations sportives), l’école partagera désormais son expertise avec des étudiants plus jeunes, ceux de 3e année.

« Nous estimons que c’est le bon moment pour faire un choix éclairé. Quand on vient d’avoir son bac, l’école est d’abord là pour apporter un socle de connaissances et ouvrir des horizons. Après deux ans, les étudiants en savent déjà bien plus », estime Olivier Laplanche, directeur du MS MROS qui pilotera cette spécialisation.

Au cours de cette année, les élèves sont abreuvés de cas pratiques, tous liés au sport et émanant des entreprises du secteur. Mais loin de lui l’idée de « bloquer » ces jeunes dans la filière. « Quand vous étudiez le marketing digital, le sport est un terrain d’apprentissage idéal. Pour l’analyse de données, l’écoresponsabilité ou la communication, idem. Ce qu’ils apprendront ici aura de la valeur dans bien d’autres secteurs ! », souligne Olivier Laplanche. D’ailleurs, le bachelor qu’ils décrocheront sera exactement le même que le reste des étudiants d’Audencia.



Source link