Impression sécurisée, marketing digital et traçabilité des produits : c’est la nouvelle offre de Philaposte au travers de ses étiquettes augmentées.
C
’est au salon Les Tablées du Rheu, du 7 au 9 mars en Ille-et-Vilaine, que Laurent Dubois a présenté la nouvelle contre-étiquette de château Les Bertrands, sa propriété à Reignac, dans le Bordelais. Une étiquette dotée d’un QR-code que le consommateur flashe pour être relié à une intelligence artificielle (IA) capable de répondre à ses questions sur le vin, son appellation, les accords mets et vins, l’histoire de la propriété, etc. Pour y répondre, l’IA puise dans la base de données que le viticulteur a alimentée. Puis le consommateur est invité à donner son mail afin de recevoir des infos du domaine.
C’est Philaposte, une direction du groupe La Poste qui a réalisé cette contre-étiquette. Mi-février, l’entreprise a annoncé qu’elle faisait « son entrée dans la filière vitivinicole en proposant une offre globale d’impression alliant phygital, marketing et authentification/traçabilité ». Intéressé par cette offre, Laurent Dubois a accepté de la tester. 20 000 cols sur les 80 000 de sa cuvée vieilles vignes 2022 portent la nouvelle contre-étiquette. « Nous voulons mieux connaître nos consommateurs afin d’améliorer notre marketing et leur adresser nos newsletters », explique Laurent Dubois. Pour l’heure, l’IA ne lui coûte pas un sou. « J’ai payé le prix d’une étiquette normale », indique-t-il. Dans six mois, il fera le point avec Philaposte. À terme, les 700 000 bouteilles qu’il produit pourraient bénéficier de ce type d’étiquettes.
À Sauternes, Laure de Lambert Compeyrot est plus préoccupée par la traçabilité que par le marketing. Des fausses bouteilles de son Château Sigalas Rabaud, un premier grand cru classé en 1855, ont circulé. « Dès lors, je me suis promis de trouver une technologie permettant d’authentifier mes vins », explique-t-elle. C’est chose faite. Philaposte lui a proposé de coller une bandelette en papier intégrant un médaillon avec les armoiries du château autour de toutes ses capsules de surbouchage. Cette bandelette comprend les technologies de traçabilité de Prooftag et FIDEwine, à savoir un QR-code doté d’un numéro unique pour chaque bouteille mis au point par Prooftag et qui renvoie à l’application de la start-up FIDEwine laquelle stocke ce numéro et l’affecte à un passeport digital attribué au propriétaire de la bouteille. L’expérience a commencé sur les précieux millésimes 1975 et 1976 du château. Fin août, un premier bilan sera tiré. S’il s’avère concluant, Laure de Lambert Compeyrot projette d’étendre ce type d’étiquettes à tous ses sauternes et à son premier blanc sec.
Romain de Villechenon, directeur marketing entreprises de Philaposte explique : « Avec la fabrication de timbres, nous maîtrisons la taille-douce qui permet d’imprimer des textes et des motifs non reproductibles. Nous ajoutons à ce savoir-faire des technologiques numériques. Pour mettre au point notre offre, nous avons passé des accords avec Ask Mona qui a développé une intelligence artificielle qui répond aux questions posées par les consommateurs et avec Prooftag pour garantir l’authenticité et la traçabilité des bouteilles. Nous ajoutons à nos étiquettes un QR-code qui peut remplir l’une ou l’autre de ces deux fonctions ou les deux, voire remplacer prochainement le code-barres pour le paiement. L‘étiquette devient ainsi un outil de marketing pour les viticulteurs qui peuvent avoir une meilleure connaissance des questions que se posent les consommateurs et une traçabilité commerciale et industrielle de leurs produits. »