Retailleau se fait allumer par une Algérienne de France


Les tensions entre la France et l’Algérie ne cessent de faire parler d’elles, et cette fois, c’est le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, qui se retrouve sous le feu des critiques, notamment de la part d’une Algérienne de France. Sa récente prise de position sur la question des visas et des expulsions a suscité une vague de réactions au sein de la communauté algérienne installée en France, qui voit dans ses déclarations une surenchère inutile et contre-productive.

Céline, une cadre algérienne en marketing digital en Ile de France, n’a pas mâché ses mots, l’égard de Bruno Retailleau. « Je n’ai pas peur pour moi personnellement mais pour mes proches. Je pense que l’obtention des visas risque d’être plus compliquée dans les deux sens. Et sinon les surenchères c’est que de l’égo à ce stade, c’est ridicule. » Son inquiétude traduit une réalité vécue par de nombreux Algériens vivant en France, pour qui les allers-retours entre les deux rives de la Méditerranée sont une nécessité, tant sur le plan familial que professionnel.

De son côté, Nassim, gérant d’un hôtel en région parisienne, déplore la manière dont ces tensions sont mises en avant dans les médias. « Je ne suis pas diplomate, mais à mon avis il fallait faire les choses discrètement, au lieu de bomber le torse face à l’Algérie sur les plateaux télé. » Il estime que l’attitude adoptée par certains responsables français ne fait qu’envenimer une situation déjà délicate. Pour lui, la diplomatie devrait primer sur la démonstration de force médiatique, qui ne fait que creuser davantage le fossé entre les deux nations.

Mohamed, cadre dans le secteur du BTP, partage cette analyse et met en garde contre une escalade qui ne profiterait à personne. « Le pourrissement n’est bénéfique pour aucune partie. On sera tous perdants, vu les liens étroits entre la France et l’Algérie. » En effet, les relations entre les deux pays sont bien trop ancrées dans l’histoire et l’économie pour être mises à mal par des querelles politiques. Des milliers de familles sont concernées, des centaines d’entreprises dépendent de ces échanges, et un climat de tension ne ferait qu’entraver ces liens essentiels.

Les déclarations de Bruno Retailleau ont donc provoqué un tollé parmi la diaspora algérienne, qui se sent directement impactée par cette politique de confrontation. Si certains observateurs estiment que la fermeté affichée par la France vise à marquer son autorité sur la scène diplomatique, d’autres y voient une stratégie électoraliste, destinée à séduire un certain électorat sensible aux questions migratoires.

Mais au-delà des considérations politiques, c’est la réalité quotidienne des Franco-Algériens qui est en jeu. La question des visas reste un sujet de crispation majeur, et tout durcissement des conditions d’obtention risque d’affecter des milliers de personnes. Pour beaucoup, l’histoire commune entre la France et l’Algérie impose une responsabilité partagée et appelle à une gestion plus apaisée des différends.

La communauté algérienne en France, forte de ses millions de membres, continue d’observer avec inquiétude l’évolution des relations entre les deux pays. Entre frustration, incompréhension et crainte des conséquences, les témoignages recueillis illustrent un sentiment général de lassitude face aux tensions diplomatiques récurrentes. Reste à voir si cette nouvelle polémique s’inscrira dans un cycle d’apaisement ou si elle marquera une nouvelle étape dans la détérioration des liens franco-algériens.

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