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Voilà, je voudrais faire une petite démonstration à partir de la nouvelle version du moteur d’images de ChatGPT, qui fait frémir tout l’Internet — celle avec les dessins Ghibli, Disney, etc. Je voulais faire quelque chose de très clinique. Je n’ai pas d’avis positif ni négatif sur ce bidule. Je teste le logiciel et je suis mon processus de création de contenu. Parce que ce qu’on m’a vendu, c’est que les processus marketing pouvaient être remplacés par des chaînes d’automatisation. J’ai donc essayé. Voici le résultat en vidéo, il y a du bon et du moins bon.
Nouveau moteur d’images de ChatGPT : promesses et réalité

L’hypothèse de départ sur infographies et nouveau moteur d’images de ChatGPT
Mon hypothèse de départ, c’est que cela me paraît bizarre, parce que le processus de création de contenu est assez discontinu. Mais ce n’est pas impossible, cela demande juste un peu de travail, une denrée rare en ces temps où la semaine de 2 jours de travail est à l’honneur.
J’ai donc voulu tester ce nouvel outil qui, paraît-il, permet de réaliser des infographies. Une promesse séduisante, surtout lorsqu’on aborde des sujets où les données chiffrées abondent. Cela tombait bien : j’avais rédigé un article s’appuyant sur de nombreuses statistiques fournies par Benoît Bole, de Link Mobility. Il s’agissait pour moi d’illustrer concrètement une idée simple : déléguer les tâches rébarbatives à l’IA, tout en conservant à l’humain la pensée, l’analyse, la stratégie.
La valeur est dans l’expertise et dans l’entretien
Le point de départ du processus reste l’entretien. C’est là que réside la véritable valeur. Dans ce cas précis, l’interview avec Benoît Bolle a permis de recueillir une matière première précieuse. Les questions — trop longues, je le concède — ont été réduites à l’écrit. Mais ce qui importe vraiment, c’est la voix de l’expert. On ne remplace pas l’expertise en B2BEn réalisant ce glossaire Visionary Marketing s’est heurtée de front à un problème de taille : faut-il écrire BtoB ou B2B ?, quoi qu’on en dise.
L’IA, malgré tout son savoir-faire statistique, n’a pas encore atteint ce niveau de discernement.
Les outils IA à la peine dans la réécriture
Après plusieurs mois de tests, force est de constater que les outils actuels peinent à réécrire des entretiens de manière fidèle et professionnelle. Les plateformes comme ChatGPT ou Claude cherchent à raccourcir, à synthétiser… parfois à tort. Les anecdotes s’effacent, les formulations perdent leur sens, et les choix faits sont souvent arbitraires. Résultat : on passe plus de temps à vérifier qu’à produire.
J’ai donc fini par reprendre la plume. L’article, je l’ai réécrit moi-même. Les outils d’IA peuvent nous assister, notamment sur les aspects orthographiques et grammaticaux (surtout Quillbot.com), mais l’essentiel du travail reste humain. Et ce n’est pas un processus linéaire. Cela prend du temps.
Deuxième étape : l’extraction des chiffres.
Et là, bonne surprise. L’IA s’en sort très bien. Elle extrait, structure, met en forme. Une vraie économie de temps. Pour une fois, elle descend bel et bien les poubelles — et le fait bien.

Troisième étape l’infographie
Vient ensuite la création de l’infographie. C’est là que les choses se compliquent. Le premier rendu fut visuellement faible, mal mis en page, et surtout, incomplet. Les données essentielles manquaient à l’appel. J’ai donc poursuivi mes essais : améliorer le rendu, enrichir le visuel, corriger les erreurs…

On réessaie et voici un des moins mauvais résultats obtenus.

Mais très vite, le constat s’impose : le gain de temps est illusoire. Entre les ajustements graphiques, les logos mal insérés, les fautes typographiques, et l’impossibilité d’éditer le résultat dans des outils comme Illustrator ou Canva, je me retrouve à devoir tout retoucher manuellement. L’image finale, je l’ai construite moi-même dans Keynote. C’est asez laid, oui. Mais c’est juste. Et rapide.
Alors, faut-il enterrer l’IA pour autant ? Non. Elle progresse. Elle soulage sur certains points. Elle peut assister, épauler, automatiser une partie du processus. Mais elle ne remplace pas le travail éditorial ni l’œil du professionnel. Et tant que le résultat est aussi mauvais, je conseille de continuer de travailler à la main. Ça va plus vite.
En matière d’illustration, même combat. J’abandonne de plus en plus les images générées automatiquement. Trop stéréotypées, trop génériques. Je reviens aux fondamentaux : des photos, des dessins, parfois un peu d’IA, mais toujours des images retravaillées à la main pour leur donner du sens, du style, de la cohérence avec ma ligne éditoriale.
Ou alors je prends des images comme celle ci-dessus, qui utilise mon travail de personnalisation qui a pris une bonne heure de travail pour sélectionner les images et les couleurs qui me plaisaient. Dans le futur d’ailleurs j’y retournerai pour faire d’autres sélections et produire d’autres modes de personnalisation et éviter la répétitivité des rendus. Mais, force de constater que ces visuels parfois énigmatiques sont assez esthétiques.
Ce n’est peut-être pas parfait, mais cela ne donne pas cette impression de contenu synthétique horrible qui décrédibilise le contenu. Et, comme par hasard, cela demande du travail, du savoir-faire et de l’application ! CQFD.
En résumé : pas de miracles
La machine ne pense pas pour vous. Elle vous aide, oui, mais elle ne vous remplace pas. À ceux qui s’emballent sur LinkedIn : je préfère garder la tête froide. La révolution est peut-être en marche, mais elle n’est pas encore là.