Quand la santé mentale vacille : comprendre les risques psychosociaux
Ce matin, l’émission Bienvenue chez vous parle d’un sujet devenu omniprésent dans le monde professionnel : les risques psychosociaux, ces pressions invisibles qui, à terme, peuvent mener au burn-out.
Deux invitées spécialistes sont intervenues : Nathalie Grimaud-Morvillez, fondatrice de La Tribu Digitale, qui forme des mères de famille au marketing digital depuis leur domicile, et Anaïs Berthoux-Cepa, consultante du cabinet Sine qua non, expert en gestion des risques psychosociaux.
Le télétravail, souvent présenté comme une solution de confort, peut vite devenir un piège. “Le brouillage des frontières entre vie pro et vie perso est un vrai danger”, explique Nathalie. Et pour cause, sans séparation claire, la surcharge mentale guette. Sa solution : ritualiser. “Même sans pièce dédiée, on range tout dans une boîte le soir. Ce geste dit au cerveau : la journée est finie.”
Anaïs Berthoux-Cepa confirme : “Le télétravail peut être un facteur de risque, notamment à cause de l’isolement ou de l’hyperconnexion. C’est pourquoi il faut réapprendre à cloisonner.” Elle salue d’ailleurs les astuces visuelles proposées par Nathalie, comme le chouchou au poignet, pour signaler aux enfants qu’on ne peut pas être dérangé·e.
💡 Prévenir le burn-out : conseils pratiques à appliquer sans attendre
Si l’on parle beaucoup du burn-out, Anaïs tient à préciser : “C’est un terme galvaudé. Le vrai burn-out, c’est un effondrement physique, mental et émotionnel. Il arrive après une longue période de stress chronique et de surcharge.”
Voici quelques conseils concrets pour l’éviter :
- Créer une routine de début et fin de journée, même en télétravail.
- Faire des pauses régulières, loin des écrans.
- Maintenir un lien social : échanges avec collègues, rendez-vous en présentiel.
- Déconnecter vraiment : ne pas répondre aux mails en soirée ou le week-end.
- Apprendre à dire non quand la charge devient trop lourde.
- Suivre une formation de premiers secours en santé mentale (PSSM) pour mieux détecter les signaux d’alerte.
Certaines entreprises proposent des ateliers de gestion du stress ou d’écoute active. Et dans tous les cas, “il faut oser parler”, rappelle Anaïs. À son médecin, à un collègue de confiance, ou à la médecine du travail, dont le rôle est central dans la prévention.
🛑 Et quand ça ne va vraiment pas : quels recours ?
Quand l’épuisement est là, la priorité, c’est de s’arrêter. “Un médecin saura détecter les signes et pourra prescrire un arrêt”, insiste Anaïs. Loin de stigmatiser, ce repos est souvent vital.
D’autres interlocuteurs peuvent aussi accompagner : le référent santé sécurité au travail, les syndicats, l’inspection du travail, ou même les Prud’hommes dans les cas extrêmes (harcèlement, non-respect du droit à la déconnexion…).
“Ce sont des démarches lourdes quand on est fragile”, reconnaît la spécialiste, “mais elles sont nécessaires. Et pour les initier, il faut être entouré.” Car si le burn-out est personnel, sa prévention, elle, est collective.
Pour contacter nos intervenants :
Anaïs Bertoux-Cépa du cabinet Sine Qua Non : LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/anna%C3%AFs-bertoux-cepa-530a27326/
Nathalie Grimaud Morvillez : https://la-tribu-digitale.fr/