Qui est Éric Newton, fondateur du club We are ?


Parfois, le sort s’acharne. Alors qu’Éric Newton inaugure We are, son club d’influence et d’événementiel, dans un hôtel particulier, rue du Faubourg-Saint-Honoré, le premier confinement figera la ville dans deux mois. Mais cet ancien élève de l’École de guerre n’est pas homme à se laisser déstabiliser. C’est une citation de Jean d’Ormesson qui a pris pour lui la saveur d’une épiphanie : « Ce qui n’a pas de lieu n’existe pas. Pour qu’une chose existe, il faut qu’elle ait lieu. » Dont acte. Aujourd’hui, pour en être, ses 1 300 membres, sur un maximum de 1 500 qu’il s’est fixé, se sont acquittés – à 95 % via leur entreprise – d’un droit d’entrée de 1 000 euros et d’une cotisation annuelle de 1 850 euros. 

De la création débridée

Outre un lieu de travail, de rencontres et de restauration, le club propose 250 événements par an, dont des concerts avec Pascal Obispo ou Juliette Armanet, des conférences culturelles ou économiques. Le club offre un impressionnant concentré d’intelligence et de talents : de Thomas Jolly à Antoine Arnault en passant par Bertrand Picard, Pierre-Henri Pinault ou François Hollande, tous s’y sont exprimés. « Je crois aux social clubs new-yorkais, nous explique-t-il dans l’un des salons cosy de ce bâtiment de 1 200 mètres carrés qui s’ouvre sur un vaste jardin privatif. Je voulais proposer de l’événementiel, la possibilité de rencontres informelles sur le mode de l’hybridation, pour en finir avec les silos qui brident la création. »

L’idée des Lapins crétins à Versailles a germé ici, lors d’une rencontre avec Catherine Pégard, l’ancienne présidente du château. « En cinq ans, We are est devenu un carrefour des industries culturelles. Je lui ai déjà dit qu’il est le vrai ministre de la Culture, avec un hôtel particulier et une position transverse dans cet univers de la culture », confie le journaliste David Abiker, fidèle de l’endroit et des opportunités qu’il offre. Éric Newton vient d’ouvrir un second lieu à Lille avec 100 adhérents, un objectif de 300 fin 2025 et un maximum de 700 à terme.

Et dire que tout cela a commencé à cause d’un profond ennui. Fils d’un commandant de la marine, le jeune Éric grandit au gré des affectations de son père et tutoie la solitude de l’enfance, qu’il rompt par la lecture de Saint-Exupéry ou John Irving, avec la bande-son des Stones et des Beatles. Après une maîtrise de Sciences économiques à Nantes, une école de management international, il suit un 3e cycle dans l’État de New York et travaille ensuite à la BNP, dans la pub et la communication (Euro RSCG, Le Public Système, Havas) avant de produire des divertissements pour le groupe M6. Il fait faire son premier concert à Christine and the Queens précédée de Carla Bruni pour W9 dans un appartement parisien. De l’éclectisme énergique de son parcours, il a fait un club.



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