
Mateusz Jędrocha, Chief Product Officer chez Adlook, a écrit une tribune
Ce qu’il faut retenir
- Google confirme la suppression des cookies tiers pour fin 2024 avec Privacy Sandbox, mais les tests restent limités.
- En recentrant le ciblage dans Chrome, Google transforme une réforme de la vie privée en outil de domination technique.
- Adlook alerte sur les risques pour les acteurs indépendants et appelle à tester dès maintenant les alternatives.
1. Un calendrier précipité qui interroge
Alors que Privacy Sandbox promettait un web plus respectueux de la vie privée, Google a officialisé un passage à grande échelle d’ici la fin de l’année 2024. Pourtant, « les tests en conditions réelles n’impliquent encore qu’1 % des utilisateurs de Chrome », rappelle Mateusz Jędrocha, une proportion jugée largement insuffisante pour valider la robustesse des solutions. Le manque de transparence sur les performances des nouvelles API alimente la défiance : « L’industrie navigue à vue, avec peu de visibilité sur ce qui fonctionnera réellement demain. » Pour les annonceurs comme pour les régies, l’urgence est donc à la phase de test, alors même que le terrain de jeu reste flou.
2. Une centralisation sans précédent des mécanismes publicitaires
En déportant la logique de ciblage et d’attribution directement dans le navigateur, Google redessine la structure technique du marché. « Ce que Privacy Sandbox retire d’un côté – les cookies tiers – il le remplace par des API propriétaires contrôlées par Chrome », souligne Jędrocha. L’enjeu n’est donc pas tant la fin du tracking que sa concentration dans un point unique : le navigateur de Google. En cloisonnant les flux de données et les signaux publicitaires, Google devient l’intermédiaire incontournable – et le seul à pouvoir croiser les données. « Ce n’est pas une réforme de la vie privée, c’est une réingénierie de l’adtech au profit de Google. »
3. L’appel d’Adlook à défendre un écosystème ouvert
Adlook, plateforme DSP indépendante, défend une approche ouverte de la publicité digitale. Pour son CPO, « l’indépendance des acheteurs et des vendeurs est en jeu ». L’entreprise milite pour des alternatives techniques transparentes, interopérables et mesurables, compatibles avec un avenir sans identifiants personnels. Cela suppose d’expérimenter sans attendre les API Privacy Sandbox – mais aussi de renforcer les capacités contextuelles et les identifiants first-party. « Le marché ne peut pas attendre que Google décide pour lui. Il doit prendre l’initiative, tester, comparer, et construire une nouvelle base de confiance. »
Cet article s’appuie sur une tribune signée par Mateusz Jędrocha, Chief Product Officer chez Adlook, et publiée sur le blog de l’entreprise.
👉 Lire l’article original : What Today’s Privacy Sandbox Announcement Really Means for the Industry