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Mais où est donc passé Google AI Overviews, ex SGE, déjà disponible dans 100 pays sauf la France. Roland Debrabant est cofondateur et directeur associé chez Noiise, une agence d’acquisition de trafic riche de 80 collaborateurs qui est active dans les domaines du référencement naturel, de l’achat d’espaces publicitaires, de la création de sites Web et d’autres sujets de communication digitale. C’est en suivant son premier cours de référencement qu’il a décidé de créer son agence en 2007.
Google AI Overviews : défis et opportunités

Qu’est-ce que Google AI Overviews et comment fonctionne-t-il ?
Roland Debrabant : Google a annoncé il y a environ 2 ans qu’ils allaient lancer un nouveau format (appelé à l’époque SGE), plus condensé, plus synthétique, pour répondre directement aux questions des internautes. Ce nouveau système se base sur son IA maison, les modèles Gemini. Avec ce système, un bloc condensé d’informations apparaît au-dessus des résultats traditionnels.

C’est un peu une refonte de l’ancienne position zéro en quelque sorte.
RD. : Avec la position 0, Google proposait un bloc de contenu sur un seul site qui répondait à une question. Avec AI Overviews, Google mélange plusieurs sources pour apporter un véritable condensé. Pour moi, c’est un résultat bien plus riche.
En quoi ces résultats AI Overviews diffèrent-ils des résultats de recherche traditionnels ?
RD. : Dans ce nouveau bloc, Google AI Overviews va afficher ses sources de manière plus synthétique. Le résultat SEO traditionnel, j’insiste sur cette épithète, proposait 10 liens de sites InternetLe site web B2B est la vitrine digitale de votre entreprise. C’est le moyen le plus simple et efficace de présenter les produits et services de votre entreprise à vos futurs clients. sur la première page. Et l’internaute pouvait choisir où il allait cliquer. La grosse différence est là. Avec AI Overviews, Google fait en sorte de répondre directement à la question et va garder son internaute sur son moteur de recherche, sur ses pages. Le résultat, c’est donc moins de trafic pour les sites de contenu et d’information.
Quels types de requêtes déclenchent le plus souvent les AI Overviews ?
RD. : Les requêtes informatives, souvent ceux qui fournissaient des résultats en position zéro. Ce sont des sites peu rentables pour Google. Ils sont bien pourvus en contenu, qu’ils monétisent, mais n’ont pas forcément de gros budgets d’investissement publicitaire à donner à Google. Ainsi, Alphabet fera en sorte de conserver l’internaute sur son site pour ces réponses. Mais au-delà de ça, ce sont les LLM et notamment ChatGPT qui concurrencent le géant de Mountain View. Ce ne sera pas Facebook, ni Amazon, ni même les autres moteurs de recherche. Ces LLM sont de véritables “modèles de réponses”.
Cette nouvelle concurrence était-elle prévisible ?
RD. : Personnellement, je ne l’avais pas vu venir. On savait que Google était archidominant avec environ 90 % de part de marchéLa part de marché (PDM) peut être définie comme un pourcentage exprimant la place qu’occupe un producteur ou une marque donnée sur son marché (à quelques variations près selon les pays). À tel point qu’une instruction pour abus de position dominante est en cours aux USA.
On a attendu la concurrenceLa notion même de marché B2B ou B2C est au cœur de la démarche marketing. Un marché est la rencontre d’une offre et d’une demande de la part de Bing, de Facebook… il y a eu l’émergence de ce que des experts de Google appellent un « messy middle ». Finalement, les internautes, pour certaines informations, se sont plutôt dirigés vers les réseaux sociaux. L’internaute va donc naviguer sur plusieurs supports. Mais avec l’apparition des LLM, ils peuvent recevoir directement la réponse sur leur smartphone. Une réponse, qui plus est, bien « réfléchie* » et qui aide vraiment l’internaute.
*NDLR Rappelons ici que les LLM sont des outils statistiques
En somme, Google s’est fait prendre à son propre piège et les LLM innovent plus vite !
R.D. Il s’agit bien d’une course à la rapidité. Là où c’est intéressant, c’est que ce soit pour Visionary Marketing, pour les sites médias, mais également pour nous, en tant qu’agence SEO, cela va ouvrir de nouvelles opportunités. Car c’est un nouveau support qui arrive.
La baisse des taux de clics est déjà très forte, les producteurs de contenus vont donc souffrir !
Image d’Ubersuggest
R.D. : Oui, ils vont souffrir ! Certes, on voit des baisses de CTR moyens (taux de clics ou click-through rates) aux USA, mais cela va également ouvrir de nouvelles opportunités.
Mais avant cela, nous avions déjà observé des baisses de taux de clic sur les requêtes e-commerce transactionnelles. La part du référencement naturel en e-commerce étant naturellement bien plus basse, car le SEA est majoritaire en ce secteur. Avec les résultats Google Shopping, on avait déjà un seul résultat SEO, parfois.
Avec AI Overviews, effectivement, le SEO va décroître encore davantage. Nous avons des confrères italiens qui observent déjà cela chez eux. Les annonceurs vont découvrir cela pratiquement du jour au lendemain quand AI Overviews sera disponible en France. Ils perdront 30-40 % de leur trafic instantanément. Mais il s’agit peut-être d’un trafic qui n’était pas toujours qualifié, au sens qu’il n’y avait pas forcément une volonté d’aller acheter un produit ni montrer une intention d’achat.
Ceux qui seront référencés sur Google AI Overviews, les sites informatifs, les sites transactionnels, les sites de génération de leads, vont ainsi découvrir une nouvelle source de trafic.
Comment optimiser son contenu pour apparaître dans AI Overviews et ne pas disparaître ?
R.D. : Ce qui compte, ce sont les discussions entre experts. Google AI Overviews va mettre de plus en plus l’accent sur l’EAT (Expérience, Autorité, Fiabilité ou « Trust »). Google veut lutter contre la désinformation. Ils vont donc essayer d’identifier les experts pour répondre, justement, dans les requêtes sur lesquelles il y a une réponse AI Overviews.
Pour aller chercher du trafic, il va falloir être un expert reconnu sur sa thématique. C’est quelque chose de très important.
Ce que j’aime avec l’apparition des LLM et d’Overviews, c’est qu’on sort de l’optimisation SEO de « geek ». On n’est plus dans la bidouille. Il y a vingt ans, on optimisait des mots-clés dans des pages, avec des contenus et des liens cachés. Tout cela est révolu.
Ce qui va compter, c’est le « branding ». Celui qui aura développé sa marque sera celui qui est mis en avant.
C’est une bonne chose, car notre métier va gagner en maturité. C’est une très bonne nouvelle, en fait, pour les professionnels du marketing. Ceux qui seront exemplaires sur ce levier seront les gagnants.
En conclusion de cette interview sur Google AI Overviews
La disponibilité de ce nouvel outil n’est pas encore connue, probablement repoussée du fait de questions de conformité liées au DMA. J’imagine mal comment la France pourrait refuser l’accès à cet outil sur ces bases si l’Italie l’a déjà autorisé.
En tous les cas, je partage l’enthousiasme de Roland. Quand la route est bosselée, les innovateurs savent qu’il faut accélérer et déployer plus d’ingéniosité.
Et il est certain que les LLM vont nous poser un défi, en tant que créateurs de contenu, pour développer nos visites et les monétiser. Ceux dont la marque sera suffisamment forte et qui auront développé leur écosystème et leur marque, au-delà du SEO, seront les gagnants d’un paysage où les concurrents les moins tenaces auront rendu l’âme.
Quant à savoir si Google Overviews sera à la hauteur du défi posé par les LLM et en particulier par Perplexity, ChatGPT et Claude.ai. Il faudra pour cela que les résultats obtenus en tête de page soient à la hauteur de ce que propose la concurrence et des nouvelles attentes des internautes. J’ai quelques doutes quand je vois les copies d’écrans qui ne ressemblent pas à ce que Roland appelle à juste titre un « moteur de réponses ». La bataille s’annonce rude mais passionnante.