Traçabilité et transformation écoresponsable au cœur des discussions
Les participants ont souligné l’importance de la traçabilité, de l’identification chimique et biologique rigoureuse des ingrédients botaniques, ainsi que de l’adoption de méthodes d’extraction écologiques, telles que l’extraction supercritique au CO₂, pour garantir la qualité et l’efficacité des extraits végétaux. Ils ont également encouragé le développement de chaînes de valeur complètes, de la plante brute jusqu’aux poudres, extraits et ingrédients standardisés, en vue de renforcer la compétitivité du secteur.
Recherche et innovation pour valoriser les plantes endémiques
En matière de Recherche & Développement (R&D), les intervenants ont insisté sur l’importance de promouvoir l’innovation à travers des projets collaboratifs. Ils ont appelé les chercheurs à répondre aux appels à projets européens tels que Horizon Europe et Prima, ainsi qu’à ceux lancés par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). La préservation des savoirs traditionnels par la recherche en ethnobotanique et le développement de produits innovants, tels que les antifongiques d’origine végétale, ont également été mis en avant.
Normes et certifications pour sécuriser le marché
Les experts ont plaidé pour le renforcement des normes et certifications afin de garantir la sécurité et l’efficacité des produits à base de PMA. Ils ont aussi souligné la nécessité d’appliquer strictement les décisions ministérielles relatives à la sécurité sanitaire, et de mettre en place des mécanismes de traçabilité intégrale pour prévenir les risques d’intoxication liés à une utilisation inappropriée des plantes médicinales.
Soutien aux coopératives et développement des compétences
Un autre point essentiel abordé lors de ce congrès a concerné le soutien aux coopératives locales. Les recommandations incluent la mise en œuvre de programmes de formation continue sur la qualité, la certification et le marketing digital, ainsi que la création de réseaux B2B pour renforcer les capacités commerciales des petites structures. Les participants ont également évoqué les obstacles liés à la monopolisation des matières premières, au manque de coordination entre les acteurs du secteur et à la difficulté d’accès aux certifications.
La richesse des terroirs marocains à l’honneur
Dans une déclaration à la «MAP», la directrice de l’Agence nationale des plantes médicinales et aromatiques (ANPAM), Dalila Bousta, a indiqué que ce congrès a permis de dresser un état des lieux des opportunités et des défis du secteur, en mettant en valeur les produits de terroir issus de régions telles que Fès-Meknès et Souss-Massa. Elle a précisé que les recommandations issues de cette rencontre serviront de Feuille de route pour révéler le potentiel économique des PMA.
De son côté, Mohamed Mezzour, directeur provincial de l’Agriculture de Fès, a mis en exergue la diversité des produits locaux, citant les câpres de Fès, les figues de Taounate, les amandes de Taza et le safran comme produits à forte valeur ajoutée, soutenus par la stratégie «Génération Green 2020-2030».
Perspectives pour un secteur en pleine expansion
La cérémonie de clôture a été marquée par des témoignages et des échanges entre coopératives, qui ont partagé leurs expériences et formulé des recommandations pour relever les défis de commercialisation, d’accès aux marchés et de financement. Les organisateurs espèrent que ces échanges contribueront à révéler le plein potentiel de cette filière stratégique pour le développement socio-économique durable du Royaume.