Depuis quelques années, le marketing digital est en pleine transformation. En 2022, l’Europe était confrontée à une pénurie alarmante de développeurs, avec un déficit de 8 000 professionnels rien qu’en France. Cette situation critique, couplée à la nécessité de maîtriser des outils de plus en plus techniques (tracking, CRM, A/B testing, automatisation, intégrations…), pousse les marketeurs à repenser leur approche afin de gagner en autonomie et en efficacité.
C’est dans ce contexte que les outils no-code s’imposent comme une solution incontournable. En 2021, 4,7 milliards de dollars ont été levés dans le secteur du no-code, avec une participation significative de fonds d’investissement européens. Le marché de ces plateformes devrait générer près de 187 milliards de dollars dans le monde d’ici moins de 10 ans, soit une multiplication par 8 de sa valeur actuelle. Cette croissance fulgurante témoigne de l’importance stratégique de ces solutions pour l’avenir du marketing.
Une pénurie de développeurs qui accélère l’adoption du no-code
Selon les données de U.S. Labor Statistics, la pénurie mondiale de développeurs pourrait augmenter de 113 % en seulement dix ans, passant de 40 millions de développeurs manquants en 2020 à près de 85,2 millions en 2030.
Cette pénurie, notamment dans les domaines du développement web, les services backend, les applications mobiles et l’intelligence artificielle, pousse les entreprises à chercher des solutions alternatives. Les outils no-code offrent ainsi une réponse efficace à cette problématique, permettant aux équipes marketing de contourner ce manque de compétences techniques grâce à une approche plus inclusive et accessible.
Le marketeur, nouveau bâtisseur du digital
Le rôle du marketeur évolue, passant de simple exécutant à véritable “product builder” ou “growth hacker” autonome. Il conçoit désormais des tunnels d’acquisition, des systèmes de scoring, des segmentations, des landing pages, des dashboards, et même des CRM sur-mesure. Cette transformation profonde des métiers du marketing est rendue possible par la maîtrise des outils no-code, devenus une compétence stratégique.
Les solutions telles que Zapier, Airtable, Webflow, Make, Bubble, et bien d’autres, rendent accessibles des fonctionnalités autrefois réservées aux développeurs. Grâce à des interfaces intuitives basées sur le glisser-déposer, les marketeurs peuvent désormais tester rapidement des idées, itérer et automatiser des processus complexes sans dépendre des équipes techniques. Ils deviennent ainsi des “citizen developers”, capables de créer des applications ou des workflows en assemblant simplement des briques de code prêtes à l’emploi.
Des formations adaptées à cette nouvelle réalité
Le no-code n’est plus un simple atout sur un CV, mais un véritable levier de différenciation. Les recruteurs recherchent désormais des profils maîtrisant ces outils, et des formations émergent à tous les niveaux pour répondre à cette demande. Bootcamps, modules professionnels, et même des mastères certifiants dédiés au no-code et à l’automatisation voient le jour, formant une nouvelle génération de marketeurs technophiles, autonomes et “stack-agnostiques”. Ces formations permettent aux marketeurs de devenir des experts dans l’utilisation des outils no-code, leur offrant une longueur d’avance sur le marché du travail.
L’alternance se révèle être particulièrement efficace pour se former à ses nouvelles pratiques. Que ce soit pour les jeunes diplômés ou les personnes en reconversion professionnelle, elle offre une opportunité unique de s’immerger dans le monde de l’entreprise tout en se formant aux nouvelles technologies. Cette approche permet de combiner théorie et pratique, un équilibre essentiel pour maîtriser les outils no-code et comprendre les enjeux du développement digital en situation réelle.
L’essor des solutions no-code est une révolution déjà en marche. Elles offrent aux marketeurs une autonomie sans précédent, transformant leur rôle et leur permettant de répondre aux défis d’un marché de plus en plus complexe et exigeant. Le no-code ne se contente pas de pallier le manque de développeurs ; il redéfinit le développement web en le rendant plus inclusif, rapide et accessible.
(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n’engagent pas CB News).