les tensions commerciales pèsent sur les résultats de Temu au T1 2025


Malgré la météo printanière, l’actualité n’est pas au beau fixe pour la maison-mère de Temu. PDD Holdings annonce un net ralentissement de la croissance de son chiffre d’affaires, limité à 10 % au premier trimestre 2025, atteignant 11,7 milliards d’euros. L’explosion de 131 % enregistrée à la même période l’an dernier paraît désormais bien lointaine. Parallèlement, la marge opérationnelle subit une forte contraction, passant de 30 % à 17 % en un an.

Une rentabilité en repli

Les marges de la marketplace low-cost subissent de multiples pressions : annonce de nouveaux droits de douane américains, fin de l’exemption de minimis aux États-Unis, concurrence accrue en Chine… Temu se voit contraint d’ajuster sa stratégie dans un contexte moins favorable.

Ce repli s’explique en grande partie par la hausse des dépenses. Depuis le 25 avril, une partie des coûts liés aux droits de douane a été répercutée sur les consommateurs. Toutefois, PDD Holdings en absorbe encore une partie, avec une augmentation marquée (+43 %) des dépenses de vente et de marketing. Ces efforts visent à également à contenir la concurrence d’Alibaba et de JD.com en Chine et de séduire de nouveaux clients en Europe.

Les frais logistiques et de paiement ne sont pas en reste : ils progressent de 25 % sur un an. Parallèlement, les investissements en recherche et développement augmentent de 23 %. Résultat : le bénéfice net s’élève à 1,8 milliard d’euros au T1, contre 3,4 milliards l’année précédente.

L’Europe en ligne de mire

Du côté européen, les perspectives sont tout aussi moroses. L’Union européenne prévoit de supprimer l’exemption douanière pour les colis de moins de 150 euros d’ici 2028. En attendant, une taxe forfaitaire pourrait venir alourdir la facture des importateurs.

Face à ces contraintes, Temu n’a guère le choix : s’il veut maintenir sa présence sur le Vieux Continent, il devra relocaliser une partie de ses stocks. Ce repositionnement, déjà visible par les professionnels du secteur, avait été amorcé en décembre 2024, avec l’ouverture de la plateforme aux vendeurs tiers européens.

Pour le moment pas d’inquiétude, la solidité financière de Pinduoduo avec une trésorerie de 44,6 milliards d’euros lui permet de soutenir cette transition vers un modèle plus localisé. Un pari risqué, mais nécessaire pour continuer à peser dans le paysage e-commerce.



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