Selon un article publié le 20 juin par EUobserver, l’Union européenne a discrètement validé les accusations de l’ONU à l’encontre d’Israël dans un rapport classé “restreint” mais récemment divulgué. Ce document, rédigé par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), recense des violations majeures : attaques indiscriminées, famine organisée, torture, apartheid.
Sur huit pages, le rapport alerte sur des infractions directes aux obligations d’Israël en matière de droits humains, dans le cadre de son accord d’association avec l’UE. En théorie, cela pourrait entraîner la suspension d’avantages commerciaux évalués à un milliard d’euros par an. Basé sur les travaux de l’ONU et de la Cour internationale de justice, ce rapport évoque une situation humanitaire effroyable : un habitant de Gaza sur cinq menacé par la famine, des civils – bébés, personnes handicapées, journalistes – tués sous les bombes, un blocus qualifié de punition collective, potentiellement assimilable à l’usage de la famine comme arme de guerre.
Le document énumère une série de crimes graves : attaques aveugles sur des civils, usage de la famine comme méthode de guerre, exécutions de journalistes, torture de prisonniers, apartheid, ségrégation raciale, punitions collectives et violation d’une décision de la Cour internationale de justice.
L’article d’Andrew Rettman, publié par EUobserver, est la première fuite intégrale de ce rapport explosif. Il revient en détail sur les nombreuses violations du droit international relevées par le SEAE, tout en soulignant les prudences sémantiques et les tensions internes au sein des institutions européennes. À travers témoignages d’experts et extraits précis, l’enquête met en lumière les contradictions entre le constat lucide dressé par Bruxelles et l’inaction politique persistante des États membres. Reste à savoir si l’Union européenne transformera enfin ses constats en actions.