Lancement progressif de 40 spécialités dédiées au numérique : La formation professionnelle en pleine mutation


Le secteur de la Formation et de l’Enseignement professionnels est en pleine mutation. 40 nouvelles spécialités vont être intégrées aux programmes dès la rentrée prochaine. Il s’agit d’un tournant décisif dans l’évolution d’un secteur qui cherche à s’adapter aux besoins réels du marché de l’emploi, en proposant des offres de formation dans le domaine du numérique, des profils fort recherchés dans un contexte marqué la dynamique de digitalisation que connait le pays. « Les nouveaux modules couvrent des domaines en forte demande, tels que le développement logiciel, la cybersécurité, le marketing digital, l’intelligence artificielle ou encore la gestion des données ». Ils sont le fruit d’un long processus mené par un collectif de 70 experts pédagogiques et professionnels du secteur. Ils ont été développés en collaboration avec le Groupe des acteurs algériens du numérique (GAAN) et plusieurs entreprises technologiques, nationales et internationales. Le lancement de ces 40 nouvelles spécialités dédiées au domaine du numérique sera progressif a annoncé Yacine El Mahdi Oualid, ministre de la Formation et de l’enseignement professionnels. « Nous veillons à intégrer les spécialités demandées par le marché pour renforcer l’accès à l’emploi », a déclaré le ministre. Une annonce qui répond, au-delà de l’employabilité des diplômés dans un paysage professionnel en mutation rapide, à des enjeux stratégiques, imposés par le développement et l’expansion vertigineuse des réseaux de cybercriminalité mondiaux. Le site spécialisé AITN. Afriqueitnews.com a alerté récemment sur la base d’un rapport établi par Interpol que « l’Afrique est devenue un terrain d’expérimentation des cybercriminels mondiaux ». « Pour éviter que sa transformation numérique ne se transforme en vulnérabilité systémique, le continent doit urgemment renforcer ses infrastructures, ses législations et surtout, ses capacités humaines », a souligné la même source. Ce n’est certainement pas par hasard que la sécurité informatique fait partie des premières spécialités que le ministère compte introduire comme un module à part entière dans ses programmes dès septembre prochain. Il est à rappeler que le secteur de la formation professionnelle, engagé depuis peu dans un processus de réforme profonde, a annoncé, il y’a une année l’introduction de nouvelles spécialités au niveau de plusieurs wilayas, à l’instar de l’intensification des semences de blé et de tournesol ainsi que la culture du safran (en mode de formation qualifiante de courte durée), la maintenance des chemins de fer et le dessalement de l’eau de mer. Des filières techniques qui nécessitent une revalorisation par un diplôme attractif tel que le baccalauréat professionnel, à titre d’exemple. Mais qu’a-t-on fait depuis 2 000, date de la mise sur pieds d’une commission ministérielle, qui avait élaboré deux projets de décrets portant création de deux diplômes, le DPEP et le bac pro, adoptés et signés en août 2003 ? Après la signature, le ministère de la Formation professionnelle a pris l’initiative de les retirer sous le prétexte de les réactualiser. Depuis, rien ne s’est passé. Il faut souligner par ailleurs que 13 instituts de formation professionnelle spécialisés en industrie graphique, froid et climatisation, maintenance industrielle et fabrication mécanique, ont commencé depuis belle lurette à s’adapter à la perspective d’un baccalauréat professionnel.

Mohamed Mebarki



Source link