Après avoir approché des PME ambitieuses, nous visons aussi depuis deux ou trois ans ce que l’on appelle des champions nationaux dans leurs secteurs.”
Valentin Pliester se dit alors qu’il y a un “coup à jouer” pour accompagner le marketing digital de belles PME wallonnes ou de plus grandes entreprises. D’autant que la communication sur les réseaux sociaux est nettement moins coûteuse que sur d’autres supports comme la radio, la télévision ou l’affichage.
Socialsky a pris le parti de démarrer modestement en ne passant pas par la case levée de fonds, comme le font traditionnellement les start-up. C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui. Et en approchant dans un premier temps les petites entreprises. Rapidement, la croissance sera au rendez-vous. Aujourd’hui, Socialsky, qui emploie 25 personnes dont une quinzaine de community managers, affiche un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de deux millions d’euros pour un bénéfice d’exploitation de l’ordre d’un demi-million. Soit une marge d’exploitation de 25 % ! “Nous affichons une croissance qui se situe entre 45 et 50 % par an. Si l’année prochaine, nous parvenons à maintenir le rythme, on arrivera à 3 millions de chiffre d’affaires. Quand on regarde les autres acteurs sur notre marché en Belgique, on peut être fiers de cette croissance car nous sommes un pure player spécialement axé sur le social media et qui reste à taille humaine. Après avoir approché des PME ambitieuses, nous visons aussi depuis deux ou trois ans ce que l’on appelle des champions nationaux dans leurs secteurs”, ajoute encore Valentin Pliester.
Une audience qui est une mine d’or
Socialsky – qui s’appuie sur deux entités, une à Bruxelles, à Auderghem, et l’autre à Anvers – compte déjà une centaine de clients avec quelques belles références dans son portefeuille : Delhaize, Leonidas, Ixina, Basic-Fit ou encore O’Tacos.
Si la start-up décline la communication des marques sur tous les réseaux sociaux, le plus gros de la croissance vient cependant du réseau chinois TikTok. Selon certaines estimations, plus de 4 millions de Belges sont, il est vrai, désormais actifs sur TikTok et y passent en moyenne 1h30 chaque jour : cette audience représente donc une mine d’or pour les marques. Et Socialsky a déjà quelques belles réussites à son actif : O’Tacos est ainsi passé de 4 000 à 300 000 abonnés, générant plus de 100 millions de vues sur l’ensemble des vidéos produites. “On a été parmi les premiers en Belgique à accompagner des marques sur TikTok, à créer du contenu, à tester. Ce côté curieux et innovant fait partie de notre ADN”, explique Frédéric Van Damme.
Nous sommes vraiment dans la création d’une relation de long terme avec les marques, afin de fédérer une communauté et de fidéliser une audience, en proposant du contenu qui soit authentique, incarné et engageant.”
Au total, Socialsky crée entre 200 et 300 vidéos par mois. À quel prix pour les entreprises ? “On peut commencer à gérer votre compte TikTok d’une bonne manière à partir de 3 000 euros par mois”, répond Valentin Pliester. “Je n’aime pas trop parler de campagne. Nous sommes vraiment dans la création d’une relation de long terme avec les marques, afin de fédérer une communauté et de fidéliser une audience, en proposant du contenu qui soit authentique, incarné et engageant. Finalement, la marque devient un peu comme un pote, un ami, que l’on suit et que l’on apprécie”, ajoute Frédéric Van Damme, co-CEO de Socialsky. L’une des particularités de la start-up est de s’appuyer sur une équipe très jeune : la moyenne d’âge y est de 27 ans. “Nos community managers vont dans la rue, les magasins ou les entreprises faire des vidéos avec leur iPhone ou avec une caméra. Ils ont cette patte créative qui leur permet de comprendre ce que l’audience souhaite voir, de décrypter les tendances, de cerner les codes de TikTok ou Instagram et de traduire tout cela dans une stratégie de marketing digital adaptée aux marques. C’est vraiment du all-in de la gestion des réseaux sociaux, où nous nous occupons de tout de A à Z”, précise encore Frédéric Van Damme.
“TikTok est un laboratoire”
L’ambition de Socialsky est de continuer à grandir, y compris en dehors de nos frontières. “Nous avons une ambition internationale mais nous voulons d’abord être le champion dans notre pays. D’ici deux ans, nous voulons être l’agence social media de référence en Belgique. C’est la raison pour laquelle nous avons ouvert un bureau à Anvers, pour servir les deux cultures du pays”, poursuit Frédéric Van Damme. Et d’ajouter : “Nous avons déjà environ cinq clients en France qu’on opère depuis la Belgique. L’idée, c’est de déployer le même modèle en ouvrant des bureaux avec un ancrage local, sans doute plus tard en France. Ensuite, on verra”.
Certaines critiques formulées à l’égard de TikTok, notamment sur l’utilisation des données, ont-elles refroidi certaines marques ? “Pour l’instant, non. Au contraire, on a plutôt davantage de demandes. TikTok, c’est un laboratoire où les marques peuvent tester certaines choses”, répondent nos deux interlocuteurs.