Attendus de longue date par le secteur, les nouveaux soutiens aux éditeurs/distributeurs ont été votés hier par le conseil d’administration du CNC, et dotés d’un budget renforcé.
Après en avoir tracé les contours lors des dernières Rencontres du cinéma indépendant, le CNC détaille donc sa réforme des aides à la distribution, qui entrera en vigueur le 1er septembre prochain. Le président du CNC Gaëtan Bruel avait déjà reconnu la distribution comme le « maillon qui prend le plus de risques » et remercie, dans le cadre de la présentation de la réforme, Jean-Paul Cluzel, dont la mission confiée fin 2023 a « permis d’alimenter les travaux d’élaboration ».
Cette réforme, pensée en concertation avec les organisations professionnelles, revalorise de 10 % le soutien à la distribution : 5,3 millions d’euros supplémentaires seront donc alloués, dont 3,3 millions pour le soutien automatique (en année pleine).
Le CNC présente le détail des évolutions de ses aides à la distribution et leurs finalités comme suit :
- Renforcer le caractère incitatif du soutien automatique
Il s’agit d’une double modification du barème de génération du soutien automatique :
- hausse très substantielle de la tranche concernant les films réalisant entre 200 000 et 500 000 entrées (dont le taux de retour passe de 47 % à 73 %),
- déplafonnement du soutien par la création de trois tranches supplémentaires au-delà d’un million d’entrées.
Le nouveau barème permet de mieux récompenser le succès tant des films “du milieu” que des films les plus porteurs, et de redonner au soutien automatique son caractère à la fois industriel et de prime au succès.
- Accompagner la structuration du secteur
Avant la réforme, les entreprises de distribution faisant le choix d’internaliser certaines tâches (promotion sur les réseaux sociaux, marketing digital, relations presse…) étaient pénalisées dans la mesure où ces frais internes n’étaient pris en compte ni dans le cadre du soutien automatique, ni dans celui des aides sélectives. Ces frais seront désormais éligibles.
Par souci de cohérence, les dépenses éligibles à l’aide à la structure ont été revues suite à cette modification (aide à la structure qui se trouve ainsi confortée). Par ailleurs, figure désormais parmi les critères d’examen des demandes d’aides sélectives, la cohérence de la stratégie d’investissement de la société de distribution au regard de sa situation financière.
- Accentuer le lien entre les aides sélectives à la production et à la distribution
Désormais, les distributeurs sollicitant l’aide au programme pourront ajouter à leur line-up de films aidés les deuxièmes films de réalisateurs soutenus à l’Avance sur recettes, ainsi que les documentaires soutenus par l’avance sur recettes ou le Fonds d’aide à l’innovation en documentaire de création.
- Moderniser les procédures d’examen des demandes d’aide
Cette modernisation se traduit par diverses mesures complémentaires avec notamment la création d’une d’aide aux entreprises de distribution spécifique pour les films jeune public, l’audition des distributeurs candidats à l’aide “au film par film”, et la prise en compte de la rémunération des intervenants en salles dans le cadre de la présentation des films au public.