Pour fêter les 13 ans de sa société, Kevin Soler intègre de l’IA à son offre, ouvre son capital et se prépare à prendre de la hauteur.
A l’automne dernier, Virteem (ex-VIP360), adepte des visites virtuelles, salons virtuels, réalité virtuelle et autres métavers, dévoilait les contours de Virteem Companion, une solution de gestion des connaissances internes en entreprise, basée sur l’intelligence artificielle. Développée pendant un an en interne, hébergée en France et conforme à la norme ISO 42001, cet outil de knowledge management (système de gestion des connaissances) devait symboliser la montée en puissance tech de la société, en participant notamment au CES de Las Vegas. Du brouillard au décollage et trois minutes de retard plus tard, Kevin Soler et ses troupes ne marcheront finalement jamais sur le Strip. Et Virteem Companion ne rencontrera pas le succès escompté comme un produit «complètement externe». «Après cet épisode, nous avons mené une introspection. Virteem Companion était trop isolé de nos offres traditionnelles. Au final, l’IA prend tout son sens quand elle est utilisée dans nos solutions de réalité virtuelle et de visite virtuelle», explique le CEO.
Partant de ce constat et des premiers retours clients, la sophipolitaine a désormais décidé d’intégrer l’IA au coeur de ses quatre verticales métier (ressources humaines, industrie, tourisme et éducation). Son offre a aussi évolué vers davantage de développement sur mesure, avec déjà un premier succès : Virteem a remporté un appel d’offres (acquisition de solution immersives, interactives et collaboratives de réalité virtuelle pour les besoins du SICTIAM et de ses adhérents) porté par le SICTIAM (Syndicat mixte d’Ingénierie pour les Collectivités et Territoires Innovants des Alpes et de la Méditerranée). «Le SICTIAM lui-même nous a aussi commandé des modules de formation en réalité virtuelle pour ses salariés, autour de la sobriété numérique et la cybersécurité. L’idée est de former de façon différente, de manière plus immersive», juge Kevin Soler.
Restructuration interne
Avec un Excédent Brut d’Exploitation (EBE) de 32% et des verticales métiers performantes, dont l’industrie et la RH en pleine croissance, Virteem compte actuellement près de 4.000 clients. La scale-up de quinze salariés collabore aussi bien avec des poids lourds nationaux (Orange, Disney, La Compagnie des Alpes) que des références maralpines (Robertet, Aéroport Nice Côte d’Azur, Amadeus…) en se spécialisant sur des projets inférieurs à 100.000€. «Pour la RATP, nous avons développé un outil façon Waze permettant aux agents de signaler les incidents techniques rencontrés sur le terrain», illustre Kevin Soler.
Paul-Alexandre Réaud, Kevin Soler et Thierry Maslin.
Outre l’intégration renforcée de l’IA dans ses plateformes, Virteem a repensé son organisation pour se donner un nouvel élan. Thierry Maslin, jusqu’à présent franchisé Virteem et à la tête de VIP STUDIO 360 Antilles, est rapatrié sur Sophia pour devenir directeur de l’innovation. Passé par Décathlon et après avoir développé Immersion Martinique (une plateforme interactive pour explorer les 34 communes de l’île grâce à des visites virtuelles immersives), le neo-azuréen doit notamment apporter à la société son expertise sur le marché du tourisme. En parallèle, Paul-Alexandre Réaud, arrivé en janvier 2024, est nommé COO. Tous deux deviennent aussi actionnaires minoritaires, avec une montée progressive au capital liée à l’atteinte d’objectifs. «L’ambition est que Thierry Maslin prenne la direction générale d’ici deux ans», précise Kevin Soler. Avec l’intention de rester toujours actionnaire majoritaire, l’actuel CEO souhaite prendre du recul sur l’opérationnel pour se concentrer sur la stratégie et d’éventuelles acquisitions.