L’Algérie a officiellement rejoint le Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est (TAC), ce mercredi à Kuala Lumpur, en marge de la 58e réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN. Cette adhésion, portée par le ministre Ahmed Attaf, incarne une nouvelle orientation diplomatique algérienne vers une région en pleine effervescence économique.
Mandaté par le président de la République, Attaf poursuit une tournée en Asie du Sud-Est pour resserrer les liens avec des partenaires jugés stratégiques. Après Singapour, il s’est rendu en Malaisie où il a rencontré plusieurs responsables, dont le secrétaire général de l’ASEAN. Objectif affiché : inscrire l’Algérie dans une dynamique de coopération avec un bloc devenu incontournable sur la scène mondiale.
Le ministre algérien a salué une “étape importante” dans l’histoire des relations entre l’Algérie et les pays de l’ASEAN, soulignant la convergence de valeurs entre les deux parties : respect de la souveraineté, solidarité, non-ingérence. Il a également exprimé la volonté d’Alger de s’impliquer activement dans les initiatives régionales, notamment dans les domaines économique, énergétique et sécuritaire. Sur le terrain, cette adhésion ouvre déjà des perspectives concrètes. Le groupe malaisien Lion a signé le mois dernier un accord pour un investissement colossal de 8 milliards de dollars en Algérie. Le projet, qui devrait créer plus de 10 000 emplois, symbolise ce nouveau souffle que veut insuffler Alger à ses relations extérieures, avec l’Asie comme moteur d’un partenariat renouvelé.
En rejoignant le TAC, l’Algérie ne se contente pas de diversifier ses alliances diplomatiques — elle se repositionne dans un espace géopolitique majeur, entre Afrique et Asie. Ce choix illustre une volonté de rupture avec les circuits traditionnels, souvent dominés par les puissances occidentales. Il s’inscrit aussi dans une stratégie plus large d’influence Sud-Sud, où l’Algérie cherche à jouer un rôle charnière, porté par son histoire, ses ressources, et une diplomatie de plus en plus proactive. Ce pas vers l’ASEAN, s’il se confirme sur la durée, pourrait offrir au pays une nouvelle marge de manœuvre face aux défis économiques et politiques qui l’attendent.