Massive Attack, Brian Eno et d’autres artistes unissent leurs voix face aux pressions pro-israéliennes


Le groupe britannique Massive Attack, figure majeure du trip-hop engagé, et Brian Eno, légende de la musique ambient et producteur influent (David Bowie, U2, Coldplay), annoncent la création d’un collectif d’artistes mobilisés pour défendre la liberté d’expression face aux pressions subies par ceux qui dénoncent la guerre à Gaza. À leurs côtés, les groupes Fontaines D.C. et Kneecap.

Dans un message publié sur Instagram, ils dénoncent les campagnes « agressives et vexatoires » menées par des groupes pro-israéliens, notamment UK Lawyers for Israel (UKLFI), contre des artistes prenant position sur Gaza. Leur objectif : soutenir ceux qui, souvent au début de leur carrière, sont réduits au silence sous la menace d’annulations de concerts, de procédures judiciaires ou de campagnes de dénigrement.

Le collectif cite plusieurs cas récents : le duo punk Bob Vylan, visé par une plainte de UKLFI après un slogan anti-IDF lancé à Glastonbury, ou encore Mo Chara, membre de Kneecap, inculpé pour avoir brandi un drapeau lié au Hezbollah. Dans les deux cas, des concerts ont été annulés à la suite d’interventions de UKLFI. “Nous parlons en tant qu’artistes qui refusent de détourner le regard face à ce que nous considérons comme un génocide à Gaza”, écrivent-ils. Ils dénoncent un climat de censure orchestré pour dissuader toute prise de parole, et affirment leur solidarité avec ceux qui, dans l’industrie musicale, craignent désormais de s’exprimer publiquement.

Le collectif appelle à une mobilisation large autour de trois exigences : un cessez-le-feu immédiat et permanent, un accès humanitaire sans entrave à Gaza, et la fin des ventes d’armes britanniques à Israël. Jeudi soir, le groupe Led by Donkeys a projeté un documentaire critique sur UKLFI à Londres, en soutien à l’initiative.

UKLFI affirme de son côté respecter la liberté artistique, tout en reprochant à Massive Attack d’avoir “franchi une ligne” lors d’un concert où des images assimilant Israël au régime nazi auraient été diffusées. Massive Attack conteste toute intention provocatrice, parlant d’un collage numérique sorti de son contexte. Face aux intimidations, ces artistes prennent le contre-pied et s’organisent : une riposte collective, artistique et politique, pour que Gaza ne devienne pas un sujet interdit.





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