Nassim Lounes. Directeur général du groupe INSAG : «La relation avec l’entreprise est au cœur de notre modèle»


Les établissements d’enseignement supérieur privés tiennent de plus en plus une place dans le secteur. Le ministère a en effet encouragé, ces dernières années,  l’investissement privé   dans l’enseignement supérieur en accréditant plusieurs établissements, portant le nombre à plus de vingt. Ces établissements couvrent plusieurs filières et attirent de plus en plus les nouveaux bacheliers. Certes, les frais  de scolarisation ne sont pas à la portée de toutes les bourses, mais l’engouement y est. Le secteur privé contribue ainsi  à absorber une petite partie des nouveaux bacheliers, notamment dans les filières en tension. Les relations étroites entre les établissements privés et les entreprises expliquent, entre autres, cet attrait. C’est une manière de renforcer l’employabilité des étudiants, d’autant que les formations sont  adaptées aux attentes du tissu économique. Mais beaucoup reste à faire pour développer le secteur. Le débat s’invite à la veille du début des inscriptions universitaires pour les nouveaux bacheliers. Justement, dans cet entretien, Nassim Lounes, directeur général de l’INSAG, institut privé spécialisé dans les domaines du management, des ressources humaines, de la finance, des assurances, et du digital marketing, revient sur le rôle de ces établissements.

– L’ouverture de l’enseignement supérieur au privé a-t-elle permis d’atténuer un tant soit peu la pression sur le secteur public ?

L’enseignement supérieur privé en Algérie est encore récent – les premières écoles reconnues, à l’instar de l’IFAG du groupe INSAG, ont démarré en 2018. Malgré cette jeunesse, le secteur joue déjà un rôle complémentaire au service du système national. Il contribue à absorber une partie des nouveaux bacheliers, en particulier dans les filières en tension. Grâce à une approche de proximité et à des effectifs encadrés, les établissements privés offrent un environnement propice à l’accompagnement individualisé. L’Algérie reste toutefois en retrait par rapport à ses voisins : en Tunisie, le privé accueille environ 14% des étudiants, contre à peine 0,4% chez nous. Cela démontre une marge de progression considérable pour le secteur.

– Quelles sont les spécialités les plus demandées ?

Les spécialités les plus demandées dans notre institut reflètent les besoins du marché de l’emploi. Trois grands domaines se démarquent : les métiers du numérique (développement informatique, réseaux, cybersécurité, transformation digitale), le management et le marketing (stratégie, marketing digital, entrepreneuriat), et la finance et la comptabilité (audit, fiscalité, contrôle de gestion). Ces filières correspondent aux secteurs qui recrutent le plus aujourd’hui, ce qui explique leur attractivité croissante auprès des étudiants.

– Quid des programmes adoptés ?

Nos programmes sont alignés sur les référentiels du ministère de l’Enseignement supérieur, tout en intégrant une forte dimension professionnelle. La pédagogie repose sur des projets pratiques, des stages en entreprise, l’utilisation d’outils numériques, et l’intervention régulière de professionnels issus du terrain. Cette approche garantit une formation solide, directement applicable aux exigences du marché.

– Comment se présente la relation avec le monde économique ?

La relation avec l’entreprise est au cœur de notre modèle. Nous collaborons activement avec un réseau varié de partenaires : banques, assurances, cabinets de conseil, groupes industriels, startups. Ces partenaires participent à la conception des programmes, accueillent nos étudiants en stage, interviennent en tant qu’enseignants vacataires, et recrutent régulièrement nos diplômés. Cette synergie renforce l’employabilité des étudiants et aligne les formations sur les attentes du tissu économique.

– Qu’en est-il des facilitations pour les frais de scolarité ?

Conscients des contraintes économiques que peuvent rencontrer les familles, nous proposons principalement un échelonnement du paiement des frais de scolarité, réparti sur plusieurs mensualités. Ce dispositif permet d’alléger la charge financière tout en maintenant l’accessibilité à une formation de qualité. Par ailleurs, nous suivons avec attention la mise en application du crédit à la consommation dédié aux études, inscrit dans les textes et en attente de déploiement. Une fois opérationnel, ce mécanisme constituera un levier majeur pour favoriser l’accès à l’enseignement supérieur privé.

– Quel est avenir pour les établissements privés dédiés à l’enseignement supérieur ?

L’avenir des établissements privés en Algérie est prometteur. Le contexte démographique, la transformation du marché du travail et la recherche croissante de formations professionnalisantes créent un environnement favorable à leur développement. IFAG du groupe INSAG est convaincu que les instituts privés sont appelés à jouer un rôle structurant dans la modernisation de l’enseignement supérieur, en apportant souplesse, innovation pédagogique et proximité avec le monde économique.
Avec un encadrement rigoureux, une gouvernance transparente et un engagement constant pour la qualité, ils peuvent devenir un pilier stratégique du système éducatif national. L’essor du secteur privé est non seulement souhaitable, mais nécessaire pour répondre aux défis actuels et futurs de la formation supérieure en Algérie.

 



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