À l’occasion de la sixième édition de ses “Rencontres”, le collectif Parlons Literie a officialisé son nouveau positionnement : plus militant, centré sur la défense du savoir-faire français et la lutte contre certaines pratiques sévissant sur le marché. Avec son nouveau slogan, « Défendre le mieux dormir », l’association renforce ses actions pour guider le consommateur vers un achat responsable et éclairé, de préférence en magasin. Cette approche s’accompagne d’outils renouvelés, d’une identité visuelle forte et d’une stratégie digitale musclée.
Le 26 juin dernier, dans les salons de la péniche “Le Gustave”, amarrée au port de Suffren (Paris 7e), le collectif porte-voix de la filière française de la literie a tenu la sixième édition de ses “Rencontres”. Une session à la saveur toute particulière, puisqu’elle avait pour unique objet de présenter à ses adhérents et partenaires le nouveau positionnement de l’association, accouché de ce que son président, François Duparc, n’a pas hésité à qualifier de « crise », soubresaut déjà évoqué sur Meuble-Info en février dernier.
Depuis, toute l’équipe du collectif s’est affairée pour, en l’espace de seulement quelques mois, mettre sur pied : une nouvelle plate-forme de marque ; une stratégie de communication repensée ; un plan d’action 2025/2026 revisité (afin, justement, de s’adapter à l’évolution des messages) ; ainsi que des outils de communication eux aussi remodelés, pour correspondre efficacement à l’ajustement des objectifs. Un tour de force.
Dans ce contexte, si le cap de Parlons Literie consiste toujours à atteindre le consommateur pour l’aider à réussir son “investissement sommeil” et si l’essai en magasin reste un point majeur dans ses messages, le collectif a, depuis mars dernier, adopté un positionnement volontairement plus militant, pour défendre le savoir-faire français et alerter ce même consommateur face aux pièges et arnaques en tout genre qui, hélas, fleurissent sur le marché. Évidemment, qui dit plus militant dit moins consensuel et donc plus exposé aux réactions… Mais, au nom de l’association et de ses membres, François Duparc assume pleinement ce rôle, ceci à l’égard de la presse, du consommateur, mais aussi de ses adhérents et du secteur en général.

Pour clarifier les choses et lors de son discours liminaire, le président, énumérant « ce qui n’a pas changé » et « ce qui a changé », a dévoilé les principales conséquences et grandes lignes de ce repositionnement stratégique qui, n’ayons pas peur des mots, marque un tournant dans la jeune histoire du collectif (lancé en septembre 2022).
Si depuis sa création, Parlons Literie s’est donné pour mission d’éclairer le consommateur, pouvons-nous ici résumer ses propos, cette vocation se précise encore davantage en 2025, autour de trois axes forts : informer, valoriser et inciter. Informer, c’est redonner au public les clés pour mieux choisir sa literie, un produit qui touche directement à la santé et au bien-être. Valoriser, c’est mettre en lumière le savoir-faire français, les innovations et l’engagement des marques. Enfin, inciter, c’est accompagner l’acte d’achat et encourager un renouvellement raisonné et responsable. Ceci sur tout le périmètre couvert par l’association, à savoir : la literie à proprement parler bien sûr (sommiers & matelas), mais aussi les articles de couchage que sont les oreillers, couettes, traversins et autres accessoires, sans oublier le linge de lit, les plaids et couvertures.
Exit l’ancienne posture “généraliste”, qui se voulait représentative de toute la filière. Place désormais, comme déjà dit, à un discours plus militant, centré sur les acteurs « vertueux et membres du collectif », ceux qui privilégient la production française, encouragent l’essai en magasin et affichent un engagement éthique assumé. Les messages délivrés sont, de fait, plus clairs que jamais : le consommateur doit essayer sa literie en magasin, bénéficier du conseil des vendeurs et refuser les offres trop belles pour être vraies. Le collectif s’érige donc logiquement contre le concept du “matelas unique” et, plus généralement, contre la standardisation des offres en ligne. Chaque dormeur est bel et bien “unique”, lui ; chaque besoin mérite une solution personnalisée.
Ce virage se traduit également par une sélection plus rigoureuse des membres de l’association. Les distributeurs doivent désormais réaliser au moins 10 % de leur chiffre d’affaires en literie et surtout générer plus de ventes en magasin qu’en ligne. Les industriels, eux, doivent produire en France ; tandis que les étrangers, pour adhérer, doivent justifier d’une implantation durable sur notre territoire et d’une transparence comptable infaillible (comptes auditables). Quant aux fournisseurs étrangers, ils peuvent soumettre leurs candidatures « sans restriction d’origine ».
Cette clarification a, en toute logique, entraîné une baisse du nombre de membres, qui passe de 70 en 2024 à 53 en 2025 (22 fabricants, 13 distributeurs, 18 fournisseurs), mais ceci sans fragiliser le budget, qui ne recule que de 15 %, à 331 000 €. Par ailleurs, le collectif continue de travailler main dans la main avec les partenaires institutionnels que sont l’Ameublement français, l’éco-organisme Ecomaison (dont le responsable de la filière ameublement, Vincent du Granrut, est venu délivrer plusieurs messages concernant l’actualité de la filière de recyclage de la literie), le salon EspritMeuble (représenté par son président, Gaëtan Ménard, lui aussi invité à intervenir, pour dresser un bilan des avancées de la prochaine édition du rendez-vous professionnel, à quelque cinq mois de son ouverture), la FNAEM (Fédération nationale du négoce de l’ameublement et de l’équipement de la maison), et l’IPEA (Institut de prospective et d’études de l’ameublement).

Autre annonce d’importance : sur décision du conseil d’administration, Parlons Literie va relancer des études exclusivement réservées à ses membres. Une mise à jour de “l’Observatoire de la literie”, initialisé en 2023, est ainsi d’ores et déjà programmée et ses résultats devraient être révélés en février 2026, le mercredi 4 exactement, à l’occasion de la 7e édition des “Rencontres” du collectif. Par ailleurs, dès l’année prochaine, l’association va travailler sur un projet de relance des études scientifiques telles qu’elles ont été menées par le passé, à l’époque ou l’organisation arborait la seule appellation d’APL (Association pour la promotion de la literie), à l’instar de l’étude “Actijeune”, consacrée aux bienfaits d’une literie neuve et de grande taille sur le sommeil, menée par le professeur Damien Léger et le docteur François Duforez, du Centre du Sommeil de l’Hôtel-Dieu de Paris, dont les enseignements sont en ligne sur le site du collectif.
Ceci posé, c’est à Jean-Bernard Vole (directeur stratégie & communication) qu’est revenue la lourde tâche de présenter la nouvelle plate-forme de marque de Parlons Literie ; outil stratégique majeur, qui va désormais sous-tendre l’ensemble des initiatives, actions de communication et investissements du collectif.
En synthétisant ses propos, on peut dire ici que Parlons Literie se veut désormais « la voix des professionnels » qui s’engagent à privilégier à la fois « la production française » et « les modes de distribution permettant l’essai ». En d’autres termes : un référent de confiance, pour un public en quête de qualité et de transparence.
Le collectif affiche cinq valeurs : éthique, détermination, excellence, partage et optimisme. Des valeurs qui guident son action et incarnent sa volonté d’être plus militant, sans jamais tomber dans la moralisation. Ceci à l’intention d’un public privilégié : d’une part celui des « intentionnistes » (comprenez : au minimum en phase de réflexion d’acquisition/renouvellement d’une literie, voire engagés dans un projet d’achat imminent), qui cherchent de l’information très majoritairement sur internet ; d’autre part celui des consommateurs « sensibles à la qualité et à l’engagement des marques ».
Pour encapsuler ces idées maîtresses, Parlons Literie a développé un nouveau concept de communication centré autour d’un nouveau slogan : « Défendre le mieux dormir ». Une signature dont la vocation consiste à traduire cette fameuse position désormais militante du collectif et à mettre l’accent sur sa mission d’accompagnement du consommateur vers une literie plus vertueuse, notamment en l’aidant à y voir plus clair (alors que certains discours « brouillent le marché »), afin de pouvoir opérer des choix éclairés. Dans la foulée, l’identité visuelle évolue également : une figure féminine (voir notre photo d’ouverture), sorte de Marianne en tenue de nuit, symbole d’engagement et de liberté, d’ores et déjà en ligne sur la page d’accueil du site “parlonsliterie.com”, incarne cette volonté de défendre des valeurs fortes.

Plusieurs autres actions innovantes viendront soutenir cette nouvelle ère, a conclu Jean-Bernard Vole : des infographies pédagogiques et attractives consacrées aux thématiques prioritaires de l’association (dont un prochain guide pratique pour préparer sa visite en magasin) ; la réalisation d’une série de micro-trottoir (prévue à l’automne), pour recueillir les témoignages des Français sur leur expérience literie (son titre : “Bad Bed & Good Bed Expériences”) ; et une suite de trois vidéos thématiques de trois à quatre minutes chacune (réalisées en grande partie à partir d’éléments vidéos fournis par les membres du collectif). La première, d’ores et déjà en ligne, met en lumière l’industrie et les savoir-faire français. La deuxième s’intéressera au rôle du point de vente et des conseillers, tandis que la troisième abordera la fin de vie des produits et leur recyclage, en collaboration avec Ecomaison.
Pour soutenir cette démarche, la communication digitale se renforce. Le site internet cité à l’instant qui, rappellera Franck Pelagatti (directeur marketing digital) a accueilli quelque 250 000 visiteurs en 2024, a été largement refondu, pour intégrer la nouvelle stratégie : nouvelle “home page”, nouveaux messages, nouveaux contenus… Un « guide anti-arnaque » a par ailleurs été mis en ligne, ainsi qu’un espace repensé (nouvelle section “Membres”) pour présenter chaque marque et enseigne adhérente, avec des fiches détaillées sur leur histoire, leurs valeurs et leurs engagements. Le référencement naturel (SEO) reste bien sûr une priorité, représentant 75 % du trafic actuel.
Côté réseaux sociaux, a expliqué Elsa Gauffenic-Abboud (responsable des réseaux sociaux grand public pour le collectif), Parlons Literie entend capitaliser sur son audience grandissante (177 000 abonnés sur Facebook, près de 7 000 sur Instagram), avec des contenus et des formats optimisés pour davantage de portée, tels les “Reels” (courtes vidéos verticales) et la poursuite des concours trimestriels en partenariat avec les membres du collectif intéressés. Objectif global : capitaliser sur les membres de Parlons Literie, pour mettre en avant leur savoir-faire, les innovations, les matériaux utilisés et l’importance d’acheter de la literie de qualité ; promouvoir le “made in France” ; continuer à valoriser les engagements éco-responsables de la filière ; sensibiliser l’audience à ce qu’est une “bonne literie” (versus une literie standardisée) ; encourager le consommateur à réaliser des achats responsables ; délivrer des conseils de manière ludique et accessible.
Côté relations presse enfin, l’agence “Belle Nouvelle !” pilotée par Laurène Le Norcy, a été choisie pour diffuser les nouveaux messages clés du collectif vis-à-vis des médias. Après une phase d’écoute et d’enquête auprès des membres, l’agence a mis sur pied une plate-forme de messages et un premier plan de communication qui s’appuient sur « l’expérience » : celle des fabricants et des commerçants, « experts de leurs métiers », qui mettent la qualité au cœur de leur démarche ; et celle des consommateurs bien sûr, au moment du choix et selon leurs modes de vie. Objectif : illustrer le plus concrètement possible les valeurs du collectif auprès de tous les médias, qu’ils soient généralistes, spécialisés déco, bien-être ou santé.
Incontestablement, ces 6e Rencontres du collectif Parlons Literie ont en quelque sorte matérialisé un tournant stratégique affirmé avec, à la clé, un recentrage sur ses membres, une approche à la fois militante et bienveillante, et une série d’actions visant à renforcer la visibilité et la crédibilité de la filière française de la literie. Bien plus qu’un simple porte-voix de la profession, Parlons Literie entend devenir un acteur engagé dans la défense d’un sommeil de qualité et d’un achat responsable. Comme un nouveau départ.